JUKEBOX : ballade musicale dans le passé.

JUKEBOX : ballade musicale dans le passé.

Jukebox, jukebox, je claque des doigts devant le jukebox... chantait Serge Gainsbourg. Et vous ? Qu’avez vous mis dans votre jukebox, à l’occasion d’un voyage, d’une rencontre à la terrasse d’un bar, revenir là où la musique vous a marqué, dans le passé, il en reste une trace, le meilleur album de l’un ou meilleure chanson de l’autre, le futur vous agace, tout est mauvais, alors vous retournez voir comment ces artistes vivaient avant, dans ces belles années, où on n’avait aucun problème.

Charles Berberian veut revenir au passé, il veut retrouver le meilleur de sa vie, de ce qui aurait pu se passer, et si... au détour d’une chanson, d’une année, d’une époque, l’ascension d’une star de la musique, juste avant la chute, là où la musique est meilleure à ses souvenirs, à un instant précis, entre son enfance en Irak, et à Paris plus tard.
Berberian dévoile son jukebox, l’artiste qu’il croise de manière intemporelle, pour une interview, un moment d’amitié, d’incrustation, revivre un instant un refrain, quelques notes, un instrument du banjo à la guitare, la tenue idéale, voyage culturel dans entre le mauvais goût allié à la bonne musique. Anecdotes, rencontres spatio-temporelle le temps d’une lecture ...

1982 : tout va bien mais on est un peu coincé du cul, le look ne fait pas plus belle la vie.

Les années 80, tout va bien, Mickaël Jackson sort « Thriller » son meilleur album de tout les temps, et les épaulettes changent la vie sur nos vestes. Mais comme Berberian connait le futur de Mickaël, il se rend compte que rien ne change, les français en musique sont même « un peu coincés du cul ». Enfin, le positif est que Phil Collins a une superbe chemise à épaulettes, et un jet privé pour faire ses aller-retour pour des concerts « live AID ».
Recul dans le temps, Berberian croise Léonard Cohen, il en a marre de ne jamais voir ses pieds sur les photos, et veut les mêmes santiags pour draguer les filles.
Déprimé, Berberian repique une année de médecine, pas plus brillante que la précédente. Chez un bouquiniste , il croise John Lennon , l’amitié, et la confidence de l’ancien chanteur des Beatles sur les hippies qu’il déteste par-dessus tout, car ce n’est pas en fumant de l’herbe que la vie va changer !

Les années 70 : Rock is not really dead. Il est même sauvage, fou, mystérieux.

En Bretagne, dans une crêperie, Berberian se réjouie que la serveuse à servi le groupe Yo la Tengo, Elton John sort son unique excellent morceau : « Rocket Man ». Déguisé en singe, l’homme extravaguant reçoit un coup de guitare sur la tête par Iggy Pop.
Berberian tente d’en savoir plus sur Ziggy Stardust dans une interview face à David Bowie.
Retour sur le roi de la Pop, où comment Mickaël Jackson menace son manager sur le prétexte d’une récompense donnée à Quincy Jones qui énerve l’interprète de « Thriller » et « I want you back » avec les Jackson Five, et toute sa déchéance : les concerts privés aux émirs, son faux nez.
Des Rolling Stones, il croise Keith Richards, et le souvenir de l’album le plus trouble, celui de la refonte du groupe, Mick Jagger et « son drummer » se battent, les titres des chansons sont des insultes, traces de cette ambiance rock, assommée par la mort de « Stu », le clavier discret et pilier du groupe.
C’est Wild ! Wild !
Autant de souvenirs, jusqu’à l’enfance, l’Irak, et la chanteuse Om Kalsoum et ses lunettes noires : on lui aurait crevé les yeux pour qu’elle chante mieux, comme Ray Charles … d’après le grand frère de Charles. Tout ça cache autre chose ?!

Jusqu’en 1972, Berberian nous ballade, comme une chanson, dans son jukebox, dont les dessins ressortent comme des croquis, l’esquisse des paroles et des notes, l’émotion ressentie, sur des couleurs passées, ombrées et claires, selon l’époque, le moment, l’incident musical, tout ce qu’il y a autour et qui mène à la chanson insérée dans le jukebox. On tape le code de la chanson et le morceau commence, sur le vieil électrophone à Badgad, où Berberian écoute ses premiers vinyles. Il adore retourner chez le disquaire, retrouver la pochette d’un album à l’anecdote correspondant à ses instantanées de vie, comme si il avait vraiment vécu cette rencontre avec Lennon, Bowie, et Keith Richards. Il était en coulisse d’un concert des Rolling Stones. C’est le fil témoin d’une génération « perdue », qui connaît le futur de ceux qui ont brillé le temps de paroles accordées sur une guitare, avec au moins des santiags classes aux pieds.
Jukebox, c’est le journal intime musical de Berberian, son envie d’écouter sa vie sur le papier, ce qu’il connaît des artistes, il les a rencontré et ça le conforte dans ses idées, ses goûts.
Le Jukebox, c’est la machine intemporelle, elle vous ramène là où bon vous semble, et changer un instant sans pouvoir vraiment y arriver, mais vous y croyez quand même.

A votre tour de composer votre jukebox, souvenez vous, écrivez, dessinez ce que vous entendez dans la musique.

Jukebox s’accompagne d’une playlist à écouter dans sa lecture, disponible sur le site Deezer. David Bowie, Yo la Tengo, le roi de la pop, Rocket Man … et autres musicalités s’enchaînent pour apprécier encore plus la lecture.
La musique et la bande dessinée se rejoignent, se complètent, pour mieux apprécier la vie, où que vous soyez, entre la terrasse d’un café, avec des épaulettes sur votre veste, des santiags, une jolie fille, un bon concert...just listen.

JUKEBOX / Charles BERBERIAN (scénario, dessin – couleurs avec Robin Doo ) ./ Fluide Glacial