Après l’allocution de Gérald Tron, président de l’association, la députée du Médoc Pascale Got a insisté sur l’importance de faire circuler l’expression culturelle et la mise en réseau des artistes. Clin d’œil non feint à ce lieu chaleureux qui se prête parfaitement à cet esprit de création et d’échanges. Jean-Jacques Corsan, maire de la commune et Conseiller Général lui a emboité le pas, exprimant qu’il était heureux mais conscient « qu’une société qui ne se tourne pas vers ses créateurs est une société en déclin ».

Venons-en aux objectifs de Médoc Culturel : « Le but de l’association est de promouvoir les artistes de métiers ou amateurs, l’art sous toutes ses formes et la culture artistique. Elle est laïque, sans but politique, syndical ou religieux ». Le message est on ne plus clairvoyant, d’autant si j’en crois l’esprit de passerelle qui y règne entre tous les arts (graphiques, littéraires, musicaux, la danse et expression corporelle). J’ai été très enchantée d’y rencontrer mes amis Delphine Montalant et Eric Holder qui sont au fait de ma chronique Gens du Médoc et y ont toute leur place. Je reviendrai sur l’actualité de Delphine en fin de mon papier.

Cet esprit de passerelle, on la retrouve déjà dans Les Grandes Traversées initiées par Eric Bernard de Saint-Vivien de Médoc qui ouvre tous les champs de la danse contemporaine internationale et planétaire à tous les arts entre les deux rives de la Gironde, avec le succès d’estime que l’on sait. Contrairement à l’école qui cloisonne les connaissances, je suis sensible à cet état d’esprit d’éclater les frontières entre les disciplines artistiques. D’ailleurs, Médoc Culturel va aussi dans ce sens en sortant de l’échelle stricto régionale médocaine, puisque ce lieu de vie artistique est grand ouvert à tous les artistes de tous les horizons géographiques. Pour preuve, invité par l’association le février, le photographe éditeur Claude Jacquot (bien connu du Mague) viendra des Landes pour proposer une conférence, le 18 février, à propos du regard particulier et très respectueux qu’il porte sur le nu tout simplement des femmes, à partir d’un documentaire qu’il a réalisé. Outre les expositions, les conférences, des spectacles, concerts, lectures d’ouvrages….. sont aussi dans l’air du temps de l’association. A suivre donc, avec enthousiasme et à soutenir toutes ces initiatives fraternelles et culturelles à toutes les échelles de la création.

A propos d’art justement, Il y avait foule ce jour-là pour se presser et admirer les œuvres d d’Edith Buic. Le cadre architectural des lieux et les cimaises épousaient parfaitement son travail d’artiste avec les éléments de récupération, style déchets végétaux. Etonnant non ? Selon son mot d’ordre : elle crée « de l’essentiel avec l’inutile ». Autrement dit : « Il m’est insupportable de voir tous les déchets que cette société de consommation produit, alors je récupère et je recycle ». Epluchures, fruits et légumes, coquillages, ossements, racines, sables, écorces… elle récupère tout à des fins de recyclage. Le regard y gagne au change, pardi ! De ce fatras cosmique, elle émerge des assemblages baroques sur fond de collages. Elle redonne vie aux éléments inanimés qui se fanent. On a envie de toucher ses œuvres tant les colories ensoleillées et les pigmentations des textures se jouent au jeu des caresses. Je devine dans ses pâtes des dons de sorcière qui voueraient un sort à la cuisinière. «  A l’instar de Marguerite Duras, ma cuisine et mon atelier sont des laboratoires dans lesquels j’expérimente. Ce qui me rapproche de la cuisine, c’est l’amour de la couleur. De la confusion des épices et des pigments. De l’analogie entre le curry et la terre de Haute-Provence ». J’aurai presque envie de vous convier de bon appétit à son festin des arts.

Toujours dans l’actualité proche, dans le cadre de la semaine de l’art de Pauillac du 14 au 19 février, Delphine Montalant éditrice vous proposera une rencontre littéraire avec Manon Moreau jeune écrivaine et auteure de sa Maison d’éditions qui vient de publier : Le vestibule des causes perdues ». Bien entendu, j’y reviendrai plus en détails.

Vos prochains rendez-vous avec Médoc Culturel :

« Collages, pastels et peintures » d’Edith Bruic, du 29 janvier au 16 février, 3 place du 19 mars 1963 à Saint-Germain-D’Esteuil

Conférence de Claude Jacquot : le vendredi 18 février, toujours au même endroit désormais incontournable et la veille à la bibliothèque municipale de Grayan et l’Hôpital :

http://www.medoc-culturel.fr/fr/jacquot.pdf

http://bibliothequegrayan.blogspot.

A très bientôt !