RENCONTRE AVEC SERGE COCHENNEC, OSTREICULTEUR BRETON

RENCONTRE AVEC SERGE COCHENNEC, OSTREICULTEUR BRETON

A la sortie du superbe village médiéval de Saint-Colomban, en se dirigeant sur la pointe du Gourec, se cache un merveilleux endroit bien calme et à la vue panoramique sur l’anse du Pô.

Nous sommes en Bretagne Sud, dans le département du Morbihan, sur la commune de Carnac et en Baie de Quiberon.

C’est là que se trouvent de nombreux ostréiculteurs parfois très connus, mais notre journal a voulu s’intéresser à l’un de ceux dont on parle peu.

Au fond d’un cul-de-sac, nous débouchons sur un morceau de paradis qui nous semble en dehors du temps, bien loin de l’agitation des villes. Une maison de pêcheur, aux murs peints à la chaux, constitue l’entrée du site, avant même d’arriver sur le chantier ostréicole et à l’étale contenant les paniers à huîtres près du coin de dégustation.

Nous sommes en septembre et malgré une légère fraîcheur matinale, le soleil est encore vif, le ciel bleu est bien dégagé, la vue panoramique est imprenable et on souhaiterait que le temps s’arrête à cet instant précis, pour ne plus avoir à revenir dans le tumulte de nos vies imbéciles, mouvementées et sans saveur.

Serge Cochennec arrive et vous scrute de son regard aussi bleu et clair que les fonds marins bordant son domaine.

Pendant que le chien Atchoum, un beau labrador noir, veille sur son maître, la femme de Serge et l’employé Bernard nettoient les huîtres et les trient avant de les passer à la calibreuse, puis de les stocker en bassin en attendant le départ vers nos tables.

Après une remarquable dégustation d’huîtres creuses de bon calibre, accompagnées d’un superbe pain de campagne tranché, de beurre salé, de citron, de vinaigrette maison aux véritables échalotes et d’un généreux verre de vin blanc de Muscadet sur Lie, nous demandons au sympathique Serge Cochennec de nous parler de son parcours.

Serge, originaire de Carnac, est tombé dans les huîtres tout petit déjà et il a voulu y revenir avec son frère, après le décès brutal de sa mère qui gérait l’exploitation.

Avant son retour aux sources, Serge est passé par l’Armée de l’Air où il était Sous-Officier. Affecté en Afrique, il servira également en France à la Base Aérienne de Saint-Dizier, sous les ordres du célèbre Général Marc Alban qui deviendra Président du Conseil Permanent de la Sécurité Aérienne et aussi patron du Musée de l’Air et de l’Espace du Bourget.

Mais l’appel de l’huître restera le plus fort et le ramènera inexorablement vers ses parcs où il fait bon vivre.

Ses huîtres creuses, il les bichonnent avec amour et elles sont le résultat de sa longue expérience puis de son savoir-faire. Elles sont bien équilibrées et le goût est remarquable pour le connaisseur qui la croquera avec délectation.

Il faut compter trois ans, nous dit Serge, pour qu’une huître arrive à maturité et le gros travail passe également par les lourdes poches qu’il faut souvent retourner.

Ne croyez pas que le métier soit de tout repos car il faut une surveillance constante face aux vols d’huîtres de fin d’année, sans compter sur ceux qui se diversifient également dans la moule et qui polluent les poches d’huîtres, vu que les deux cultures ne sont pas compatibles.

La dégustation des huîtres reste le meilleur moyen de faire une cure d’iode et de participer à l’entretien d’une bonne santé.