Réforme des retraites : Arrêtons de rigoler, grève générale !

Réforme des retraites : Arrêtons de rigoler, grève générale !

Malgré l’incroyable intox médiatique, malgré la pénurie d’essence, malgré le vote de la réforme, malgré les vacances scolaires, malgré les vents et les marées… la manifestation havraise d’aujourd’hui a été un nouveau succès. 45 000 personnes dans les rues et une nouvelle démonstration de solidarité avec les grévistes de la raffinerie de Normandie, ça donne bougrement raison à celles et à ceux qui luttent encore et toujours contre la barbarie capitaliste.

Les militant-e-s les plus aguerri-e-s auraient été incapables d’imaginer un tel succès avant le départ de la manif. Venu-e-s en train, en voiture, en vélo, à pied, 45 000 personnes unies, du public comme du privé, étaient au rendez-vous devant la gare du Havre. Dockers en tête, le tambour battant, la manif a une nouvelle fois fédéré celles et ceux qui ne se laisseront pas enterrer vivant-e-s.

Les habitué-e-s ont été rejoint-e-s par de nouvelles têtes. Les pompiers, les libraires de La Galerne (avec des détournements de titres remarqués) se sont glissés entre les banderoles et les drapeaux de Fouré Lagadec, d’Aircelle, de Sidel, d’Auchan, de Debris, de Renault, des cheminots, des Douanes, du Trésor, des hospitaliers, des territoriaux de Gonfreville l’Orcher, du Havre, d’Harfleur, de la CODAH, de la centrale EDF, des enseignants, de l’action sociale, des chômeurs…

En cours de manif, une alerte est venue de la raffinerie de Normandie-Total, toujours en grève, où la direction préparait un coup de force. De grandes manœuvres sont attendues. De banderoles en banderoles ou via les téléphones portables, le bouche à oreille a bien fonctionné. Comme lors de la menace gendarmesque d’un certain dimanche, plusieurs centaines de militant-e-s, y compris un nombre non négligeable d’enseignants « en vacances », sont venu-e-s renforcer le piquet de grève tenu par la CGT et SUD Chimie. Entre temps, la direction avait reculé. En gros, merci à Sarkozy d’avoir réveillé des réflexes de solidarité un peu oubliés. Désormais, ici, si les tauliers et les flics touchent à un seul cheveu d’un-e camarade gréviste, c’est à l’unité des salarié-e-s du public et du privé qu’ils auront affaire !

Quand des camarades encaissent des quinze ou dix-sept jours de grève, ça laisse des traces. Evidemment. Et pas seulement dans le porte-monnaie. Si Sarkozy est dans la ligne de mire des grévistes, les dirigeants confédéraux sont aussi malmenés. « Ça fait chier de se faire balader depuis des semaines sans perspective d’actions d’envergure au niveau national. Il faut arrêter de rigoler », peut-on entendre dans l’AG interpro unanimement partante pour la grève générale. « Nos dirigeants sont moins volontaristes que nous, c’est certain. Ils sont pourtant au service des adhérents, de la base. Pas l’inverse. S’ils ne sont plus dans le coup, qu’ils démissionnent ! », lance un militant dans un tonnerre d’applaudissements. Un jour, il y aura du goudron et des plumes pour tout le monde…

Au Havre, on a le sentiment de vivre une page cruciale de l’histoire sociale française. Avec une pratique unitaire et interprofessionnelle exemplaire, un sens de l’écoute et de la solidarité envié, les membres de l’intersyndicale ne sont pas prêts à conjuguer le mouvement à l’imparfait. « Les lois ne sont pas figées, explique une militante. On peut résister. On va résister ! »

Les prochains rendez-vous :

- Action au pont de Tancarville le 29 octobre au petit matin suivi d’une surprise.

- Blocage du centre commercial La Lézarde le 1er novembre, jour férié comme chacun sait.

- Concert de lutte le 3 novembre, à 19 heures, au centre culturel La Forge, à Harfleur.

Plus d’infos sur le site Havre de Grève.