Au Havre, l’imagination contre le pouvoir

Au Havre, l'imagination contre le pouvoir

Le gouvernement et les médias enterrent un peu vite le vaste mouvement de révolte contre la réforme des retraites. La mobilisation se poursuit au Havre. En plus des actions quotidiennes, en attendant une grève générale in-dis-pen-sa-ble, un appel à la grève est lancé pour le jeudi 28 octobre. La population est invitée à s’associer à la manifestation.

Le gouvernement, malgré ses gesticulations et ses tentatives de manipulation, n’arrive pas à entamer le cœur de la résistance qui s’exprime dès le petit matin dans les entreprises et sur les barrages routiers. Les pitres qui font office de ministres claironnent parce que trois petites raffineries ont levé leur grève. Cela ne règlera pas la pénurie d’essence puisque sans brut, pas de raffinage. Et ce brut est toujours sous le contrôle des grévistes. Malgré la répression, les tentatives de réquisition (annulée par la justice parce qu’illégales), les atteintes au droit de grève, Nicolas Sarkozy est impuissant face à la vraie majorité constituée par le peuple en lutte. Quant au passage en force au Parlement et au Sénat, on s’en bat le coquillard !

S’il y avait encore besoin d’arguments pour refuser la réforme des retraites, nos amis syndicalistes allemands nous en apportent sur un plateau dans un message de solidarité. Ils ont déjà subi une réforme des retraites de la même veine. Le constat est clair : 30% des salariés âgés de 60 à 65 ans sont au chômage ou en maladie. Quand on sait que le calcul des retraites est basé sur les dernières années d’activité, on imagine avec quel revenu vivent nos aînés voisins… Comme les Allemands, des syndicalistes d’Espagne, du Burkina Faso, d’Italie, de Tunisie, du Maroc, de Guadeloupe, d’Irak, du Sénégal, de Turquie, de Madagascar… nous envoient leur soutien. La lutte française est un exemple pour toutes celles et tous ceux qui se battent contre les ravages du capitalisme. Quant aux syndicalistes belges, ils bloquent les exportations de carburant destinées à casser les grèves françaises. Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !

Les vacances auraient pu affaiblir le mouvement. Mais les grèves se poursuivent et les enseignants en congés viennent renforcer les actions. Ce matin, après les barrages routiers devant les usines Dresser et Sidel, des colleurs d’affiches ont pris d’assaut les bus pour faire circuler l’information sur la manifestation du 28 octobre. Les pubs habituelles ont été recouvertes par les affiches de l’intersyndicale sous l’œil très compréhensif des usagers. Tous les moyens sont bons pour remplir les rues au Havre et ailleurs. L’imagination contre le pouvoir !

En attendant la journée nationale d’action de jeudi, les Havrais vont de nouveau bloquer mercredi les entrées de la zone industrielle de 4 heures à midi. La semaine dernière, près d’un millier de militant-e-s ont bravé le froid sur plusieurs barrages. Feu de palettes et boissons chaudes, mais aussi solidarité et unité produisent un antigel fabuleux. Les dirigeants syndicaux nationaux feraient bien de faire le plein de cette potion miracle pour, enfin, déclencher la grève générale qui éjectera les délinquants qui nous gouvernent.

Les rendez-vous :

- Blocage de la zone industrielle, à partir de 4 heures.

- Grande manifestation le jeudi 28 octobre. Départ à 10 heures de la gare du Havre.

- Concert de lutte le vendredi 29 octobre, à partir de 19 heures, au centre culturel La Forge, à Harfleur.

- Tous les jours, à 17 heures, assemblée générale unitaire et interprofessionnelle.

Une caisse de lutte a été créée pour soutenir les grévistes. Dons et chèques (à l’ordre du Havre de Grève) sont à déposer à la Bourse du Travail, 119 cours de la République, au Havre.

Plus de précisions sur le site Havre de Grève.