35 000 manifestant-e-s au Havre : « On n’est pas fatigués, on continue ! »

35 000 manifestant-e-s au Havre : « On n'est pas fatigués, on continue ! »

La fin de semaine a été riche en actions, en assemblées générales, en appels à la grève. La manifestation havraise d’hier annonce une semaine très très mouvementée.

Vendredi, les grévistes de Dresser ont bloqué l’entrée de la ville basse en début de matinée. Parallèlement, ceux de Sidel bloquaient l’entrée de la ville haute. Des milliers de lycéens et d’étudiants, accompagnés de syndicalistes, ont de nouveau manifesté en centre ville. L’entrée de la zone commerciale de l’Estuaire a aussi été perturbée dans l’après-midi par les territoriaux et les collégiens de Gonfreville l’Orcher.

La grève a été reconduite dans plusieurs entreprises de l’agglomération havraise. Après quatre jours de grève, la production est à l’arrêt dans la raffinerie de Normandie-TOTAL. Idem chez Petrochemicals. La raffinerie Exxon de Port-Jérôme a rejoint le mouvement. Ce qui signifie qu’aucune raffinerie ne fonctionne actuellement en France. La grève frappe la CIM, la SNCF, CHEVRON, la centrale EDF, les mairies d’Harfleur, de Gainneville et de Gonfreville l’Orcher, Konecranes, Fouré Lagadec, Vinci, Ponticelli, La Poste, Debris, l’Education nationale, la construction, la Mission locale, l’université…

La semaine prochaine s’annonce très chaude. L’usine Aircelle va démarrer un blocage total du site demain matin. Les routiers annoncent blocages et opérations escargots. Des assemblées générales sont prévues dans de nombreuses entreprises comme Renault Sandouville.

Dans son dernier numéro, le journal de lutte Havre en Grève rappelle que la grève est un droit pour tous garanti par la Constitution. Chaque salarié a le droit de faire grève, que l’entreprise soit petite ou grande, du secteur public ou privé, avec ou sans syndicat. Aucun employeur ne peut sanctionner un salarié qui utilise le droit de défendre ses intérêts et aucun préavis légal ne peut-être exigé (Il existe néanmoins des règles particulières dans la Fonction publique, à la SNCF et chez les routiers).

Forts de ces précisions et de la colère qui secoue tous les secteurs de la société, serrons-nous les coudes pour bloquer l’économie et obtenir le retrait immédiat de la réforme des retraites. « Sarko du balai ! » criaient des manifestants en brandissant des manches menaçants. En attendant les piques…

Au Havre, une assemblée générale unitaire et interprofessionnelle est prévue lundi 18 octobre, à 16 heures, à Franklin. Un moment indispensable pour faire circuler l’information, s’entraider et préparer des actions communes d’envergure. Un rassemblement était ensuite prévu pour « accueillir » Christian Estrosi, le sinistre de l’Industrie qui devait se rendre à la CCI. Le rendez-vous sera sans doute annulé. Selon la presse locale, Estrosi préfère finalement rester au chaud à Paris…

A l’appel de l’intersyndicale nationale, toutes et tous en grève et dans les rues le mardi 19 octobre. Au Havre, rendez-vous à 10 heures dans les jardins de l’Hôtel de ville. En avant vers la grève générale !