Rencontre avec la plasticienne Hann Reverdy

Rencontre avec la plasticienne Hann Reverdy

Hann Reverdy plasticienne et infographiste propose un monde fantasmé empli de mouvements terribles, de poésie, de violence(s), de féminité, de crudité, de souffrance(s) et de beauté noire. Une esthétique de la douleur qui ne laisse personne indifférent. Rencontre avec cette artiste "traficante d’images" profonde et sans concession dont le travail interroge et donne du sens.

1. Hann Reverdy, peux-tu te présenter pour celles et ceux qui ne te connaissent pas encore ?

Je suis née le 25 septembre 1951. Issue de l’école supérieure des arts appliqués, j’enseigne aujourd’hui les arts plastiques dans un lycée professionnel. Après avoir travaillé pendant une période la peinture à huile, je me suis tournée vers les nouvelles technologies et donc vers l’infographie.

2. Ton travail de plasticienne interroge de manière violente sur le monde et la nature humaine, tu as choisi de nous faire partager un univers complexe, souvent noir, plein d’aspérités et de douleur(s). Pourtant il y a une vraie poésie qui s’en dégage, une esthétique unique qui donne du sens, qui n’est pas vaine, qui provoque pour de bonnes raisons ....

Violence et poésie, deux composants de toute existence passionnée…

3. Au départ tu viens de dessin et désormais tu travailles beaucoup les images virtuelles, ce changement de support a t-il considérablement changé ton travail ou alors il n’est que la continuité d’une démarche mais sous une forme moderne ?

Au niveau de ma peinture, je ne faisais que des grands formats et les débuts de l’ordinateur m’ont fascinée. J’ai peu à peu remplacé le pinceau par la souris, jamais par le stylet, liant le geste, le regard et l’écran… il me fallait à présent travailler la matière en passant par ces nouveaux outils, creuser les corps et les visages.

4. Le visage, les femmes, le corps sont tes thèmes de prédilection mais là aussi encore une fois tu ne cherches pas à montrer le côté lisse des choses mais autre chose, la face obscure...

Le côté esthétique est important pour cacher la noirceur…

5. Est-ce que c’est facile pour un artiste de s’affranchir du désir de plaire en s’éloignant des codes picturaux faciles, acceptables qui ont du succès avec un public large ? en gros une recherche du Beau plus classique.

Je n’ai pas envie de plaire ou de déplaire, je veux simplement m’exprimer et si je plais ou non ça m’est égal… je cherche inconsciemment à me libérer des codes artistiques… dans la vie rien n’est lisse…

6. Est-ce que tu penses que l’Art est sexué ? Le tien en tout cas l’est, il est empli de désir pour l’autre...

Le désir est au centre de ma création…

7. Chacun de tes tableaux me paraît être une exploration sans concession de l’âme humaine... je me trompe ?

Le corps et l’âme, comme une seule et même entité… tous deux mus par le désir…

8. Est-ce que l’art est un acte politique selon toi ?

Je m’intéresse assez peu à la politique des politiciens, mais je pense que toute création artistique est engagée, donc implicitement un acte politique au final.

9. Quels sont les artistes qui nourrissent ton univers, ceux qui sont tes références ?

Mon maître est sans aucun doute Francis bacon pour l’ensemble des ses œuvres, Géricault pour la lumière, les thèmes traités et le graphisme… et tous les peintres de l’extrême…

10. Je te laisse le mot de la fin chère Hann Reverdy.

Il y a des matins que j’aimerais silence… des matins où JE me dis « bonjour.

http://www.hann.c.la/
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