Assez d’acharnement contre Jean-Marc Rouillan !

Assez d'acharnement contre Jean-Marc Rouillan !

Le collectif Ne laissons pas faire ! a distribué un tract du 10 au 12 septembre dans les allées de la Fête de l’Humanité pour rappeler que la France détient toujours un prisonnier politique nommé Jean-Marc Rouillan alors qu’il a terminé sa peine de sûreté en 2005. Au moment où la France est en prime l’objet de vives critiques internationales pour sa politique répressive et xénophobe, qui peut encore oser parler de « pays des droits de l’Homme » ? Nous reproduisons ci-dessus la déclaration des militant-e-s de NLPF.

Arrêté en février 1987 avec ses camarades d’Action directe, Jean-Marc Rouillan a terminé depuis 2005 la peine de sûreté de 18 ans attachée à sa condamnation par un tribunal d’exception. En 2008, il obtient enfin un aménagement de peine qui sera révoqué après dix mois de semi-liberté étroitement contrôlée. En octobre de la même année, il est remis en prison à temps complet par la justice « antiterroriste » qui a fabriqué de toutes pièces un prétexte pour perpétuer une peine déjà accomplie. Il a suffi d’une interprétation fallacieuse de quelques mots prononcés lors d’une interview pour refermer une porte brièvement ouverte.

En novembre 2009, Jean-Marc Rouillan dépose une nouvelle demande de libération. En février dernier, en raison de dispositions contenues dans la loi sécuritaire de juillet 2008 sur la rétention de sûreté, dite loi Dati, il subit comme tous les condamnés à une longue peine un transfert au CNO (Centre national d’observation devenu aujourd’hui CNE, Centre national d’évaluation) à la maison d’arrêt de Fresnes. Il y sera soumis pendant six semaines à une évaluation de sa « dangerosité » par plusieurs « experts » : un nouveau moyen que s’est donné l’État pour tenter de psychiatriser les actes de ses opposants politiques.

En cette fin d’été, alors que les « vacances judiciaires » sont maintenant terminées, Jean-Marc Rouillan attend encore, enfermé dans une cellule de la prison de Muret, que soit fixée la date d’audience pour l’examen de sa demande de libération.

Bientôt deux ans de prison de plus depuis octobre 2008, des mois peut-être encore qui s’ajoutent aux années et aux années d’enfermement pendant lesquelles, longtemps à l’isolement, Jean-Marc Rouillan a résisté à l’anéantissement carcéral. En le maintenant dans cette incertitude, le pouvoir politique continue-t-il à faire pression sur le militant pour obtenir de lui une repentance, un reniement que la loi française actuelle n’exige en rien ?

Ce que l’on nomme la justice de classe est une réalité. Il y a ceux qui participent de près ou de loin à l’élaboration des lois qui seront appliquées à d’autres… mais surtout pas à eux-mêmes. Pour cette justice de classe qui poursuit de sa vindicte le « terroriste » Jean-Marc Rouillan, celui-ci reste dangereux. Mais nous savons bien que ce qui nous menace, ce sont les lois liberticides et xénophobes dictées par un gouvernement aux ordres de la bourgeoisie et approuvées par le Parlement, lois qui visent en premier lieu les travailleurs, la jeunesse populaire, les sans-papiers, la population nomade…, tous ceux que les classes dominantes exploitent et oppriment, tous ceux que l’État pourchasse quand ils s’opposent à l’ordre établi.

Plus d’informations sur le site du Collectif Ne laissons pas faire !

Courriel : nlpf@samizdat.net