Le feu d’artifice de Richard Virenque

Le feu d'artifice de Richard Virenque

La victoire de Richard Virenque le jour du 14 juillet prend toute sa symbolique quand on voit ce que l’on érige comme exemple du « sportif » et du citoyen français.

Car rappelons nous qu’après le long défilé de casques vides sur les avenues des Champs-Élysées, après la tartuferie crasse d’un discours présidentiel qui a oublié qu’une commémoration de révolution populaire n’était pas l’occasion pour parader dans un costume trop grand, depuis le début, pour lui, mais peut être la circonstance pour prendre le taureau (corrézien) par les cornes en proposant des réformes sincères comme par exemple : sa démission ou l’éviction du miraculé de Lourdes du fauteuil ministériel aux armoiries de la SECU avant que celle ci ne chute comme un château de cartes, après la grosse vache salésienne démodée qu’est Bernadette Chirac dans sa garden-party pour nobliaux de la caste politicienne et patronale, voilà qu’arrive sur la ligne d’arrivée en triomphateur : Richard Cœur de Lion.

Il est donc normal de mettre un tricheur sur la plus haute marche du podium ? Un « vrai » champion comme l’indique les négociateurs d’espaces publicitaires sur la grande boucle. Car voilà ce qu’est devenu ce pays : une décadence populiste télévisuelle, un brouillon de république bananière où les secrets d’alcôves courent de l’avenue Matignon jusqu’aux seringues d’une poubelle d’un hôtel de province. Pour peu que votre plumage botte au spectateur du bord de route ou bien à l’électeur de base, vous avez toutes les chances de faire une grande carrière. Oublie ce que j’ai fait mais rappelle toi toujours de ce que je suis.

Les similitudes entre le père Jacques et son équipe gouvernementale et ce coureur cycliste tourne tellement sur un grand plateau et un petit pignon qu’il est inconcevable de ne pas les poursuivre de notre étonnement par un juge capable de s’attaquer à la vindicte populaire.

Car voilà le nœud du problème, ils sont inattaquables, intouchables car appréciés de la masse. Aimé des suiveurs, ces amateurs de vide, en manque de forme sur un canapé usé. D’un côté nous prenons partie contre le fils spirituel de De Gaulle, quand de l’autre nous nous attaquons à un fier et courageux esprit de panache français. Je ne prendrais pas la peine d’aller fixer des battons et des barres sur la cellule prochaine de notre ex président, mais je tenais tout de même à constater le profil honteux que trimballe un sportif ‘pur’ drapé du drapeau bleu blanc rouge, celui caca d’oie gavé de drogues masqué d’un cuissard d’intégrité et de probité sportive. Le métier de la petite reine n’est pas facile tous les jours.

Ce gentil garçon de 34 ans, aux couleurs d’une marque de planchet, poli par sa démagogie et l’effacement d’un passif plus que lourd en matière de pot belge, vient de se dresser en prototype de l’athlète français par excellence. Lui qui de jeune rouleur à la gueule boulevardière s’est forgé une toque de meilleur grimpeur, lui qui montait les plus hauts massifs sans avoir une once de trace de fatigue physique, lui qui s’est retrouvé dans le malstrom d’une affaire judiciaire, lui qui a revêtu un maillot 6 fois de montagnard par l’effet de produits interdits, lui dont son addiction aux drogues dures doit faire rire bien des toxicomanes incarcérés, continue de plaire au public ?

Je peux comprendre le dopage, je l’accepte même car il permet des exploits phénoménaux, des empoignades dantesques sur les plus hautes cimes, voir je le cautionne (comme l’ensemble de la caravane du Tour de France par ailleurs) par respect aux dures lois du sport. Le baron De Coubertin on l’entube à sec sous l’audimat d’une montée du Mont Ventoux. Je préfère une victoire sale à une défaite propre. C’est ma nature. Vous me détestez pour ça ? alors détestez presque tous les sportifs professionnels.

Ce que je dégueule en particulier dans le « cas » Virenque, c’est que ce garçon n’ait pas eu la décence d’avouer les faits, que pris la main dans le sac il ait continué à nier pendant que ses camarades « honnêtes » se soient retrouvés à avouer et à payer… en partie pour lui. Je reproche qu’il ait parjuré sa filiation à tout l’amour cocardier du simple troupeau des routes, heureux de se reconnaître en lui et incapable d’avoir un jugement honnête la tromperie reconnue. Mais surtout, que dorénavant il sied de lui remettre une auréole flambante neuve d’esprit gaulois et de touffe courageuse, tout en masquant la vérité des faits passés. Virenque est une baudruche gonflée à l’hélium du rire sadique du sport bizness. Cette indulgence des officiels et des médias, qui est nécessaire pour le bon fonctionnement de l’épreuve et le manque de charisme de la nouvelle génération, m’est insupportable quand il s’agit de l’applaudir et de l’acclamer par un public qui en arrive même à délirer sur un coup monté de ses adversaires.

Je souhaiterais qu’à chaque présence de son numéros et de son pedigree en première ligne, un petit bandeau défilant dans le bas de l’écran pour les téléspectateurs, une petite pancarte avec une clochette pour les spectateurs puisse s’agiter et se dérouler en rappelant les faits. On ne pardonne riens aux voleurs de poules, précisons dès qu’il est nécessaire qui est ce flamboyant routier.

Et bien non, Richard Virenque est un fraudeur, un escroc des rayons U, une petite frappe qui s’est surchargé de produits illicites (et qui doit encore en faire usage).

Il est le Bernard Tapie de la caravane publicitaire en plus con encore ! Il ne mérite rien d’autre que de se faire à nouveau contrôler positif afin que cette fois, cela ne puisse souffler aucune contestation. Peut être verrons nous alors s’arrêter ces cris sur la route, peut être finirons nous de salir le macadam de cette écume infecte d’exportation à la bêtise sportive. Prions pour lui qu’il ne finisse pas tragiquement à la manière d’un Pantani car ils sont faits, tous les deux, de la même trempe. Dans le meilleur des cas, il ne sera pas fait chevalier de la légion d’honneur par un autre perfide – filou au grand nez de gaulliste.