RADADA , ma sorcière mal aimée !

RADADA , ma sorcière mal aimée !

Dans un conte de fée, il y a toujours celle qui va devenir la princesse, le prince charmant, un méchant dragon, et le personnage sans qui tout le côté magie noire, les montres les plus hideux, tout ce qui est de l’ordre du diabolique, des incantations pour appeler au pouvoir de Satan, et pire encore à base de carotte, de pomme de terre, de navet, d’oreille de cochon, d’un œuf pondu à la seconde, celle qui vole sur un balais : La SORCIERE ! Et elle n’a rien à voir avec la belle Samantha, épouse exemplaire et belle sorcière au foyer.

Une forêt dense et profonde, un brouillard très bas, des odeurs nauséabondes, un chemin boueux, des plantes à moitié mortes, et là au bout, une masure , vous êtes arrivée chez RADADA la Méchante Sorcière ! Elle connaît les plus mauvais sort, et une rare recette de cuisine à base de carotte fourrée dans le croupion d’un lapin.
Son ennemie : une fée ! Mais pas n’importe quelle fée ! C’est sa sœur ! Mélusine. Depuis toute petite, elles n’arrêtent de se donner des mauvais sorts, et bien sur, même si Mélusine commence, Radada est punie ! Entre les marais et les profondeurs de l’enfer, Radada essaye de vivre en harmonie avec son sale caractère, ses sorts ratés ou temporaires, et son gros toutou , créature pas trop maléfique des marais : Francis, le Ptésosaure.

La méchante sorcière : trop tard, vous êtes dans le marais !

Vous l’avez trouvé cette masure, où on entend la pire formule jamais prononcée à ce jour . : « Bordel de nom de dieu ». . C’est l’ambiance à jamais encrée de l’antre de Radada, méchante sorcière, avec sa baguette « shazam », utile pour capturer un lapin à farcir avec une carotte, où le facteur n’a pas intérêt à insulter son petit Francis le Ptésosaure, et même en ville, elle laisse le gentil petit animal dévorer quelques toutous et bébés ! Les marais sont gorgés aussi de terribles monstres, comme celui du marais ! Tremblez à sa sortie annuelle … bon mais après il ne faut pas trop qu’il embête notre sorcière sous peine de se faire insulter de « sale pédé » et d’avoir un attribut sexuel masculin de très petite taille, en retour toutefois, de quelques membres de la famille. Et à parler famille, Radada a bien une sœur, tout son contraire, Mélusine est une fée, elle vole, elle a de belles petites ailes, des petits papillons d’amour, et … une voix de TOP 50 de la chanson pour éviter une catastrophe causée par Poséidon !
Radada ressemble aux sorcières de divers contes de fée, celle sortie d’une histoire de Blanche Neige ou de Cendrillon, mais avec un langage bien loin de la littérature de Dickens, Perrault ou de Disney dans un film d’animation. Elle n’hésite pas à utiliser le langage populaire et ordurier, face à sa sœur qui entre deux belles phrases, n’hésite pas à sortir du rail de la gentillesse. C’est un premier tome réussit, une découverte d’un dessinateur doté d’une plume et d’un pinceau pour apporter les touches idéales de noirs pour planter son marais avec faune et flore, carottes et p’tits lapins, et les poules, et un Ptésosaure dont l’appétit sexuel est féroce, particulièrement efficace sur les culs des lapins et des poules. Sans oublier les monstres légendaires dont on apprend quelques dessous bien cachés pour augmenter notre frayeur de rire ! Le duo Gaudelette et Sauger ont trouvé une belle formule ! SHAZAM !

WAUGH ! Ainsi criait le terrible monstre !

Le marais a plus d’un tour dans sa boue ! Même Radada s’y laisserait prendre à vouloir un trésor légendaire et maléfique. Parfois, même si le village est prêt à la passer au bûcher, le paysan a bien besoin d’un bon sort pour remettre son meilleur mâle Dédé sur le rail de sa sexualité puissante avec ses femelles... enfin tout dépend comment Radada le traduit dans son sortilège !
Radada pense à son futur une fois décédé, et si possible, elle voudrait le passer en Enfer ! Mélusine sa gentille conasse de sœur aussi voudrait bien y accéder ! C’est la grande dispute qui retentit jusqu’aux messagers de Belzébuth, il tranchera sur l’enfer à mener aux deux infernales sorcières ! L’apéro c’est le moment qui réconcillit tout le monde, même si Francis le Ptésosaure a avalé une petite fille comme les zôtres : Albéric, l’ange du marais le confirme même sans son auréole. Pendant ce temps, venu d’un coin de l’espace inconnue, des touristes débarquent d’un vaisseau spatial digne des meilleurs films de science fiction. Les deux pilotes ont l’allure et une forme de cochon.
Des sortilèges pour attraper un lapin, pour tenir une franche amitié avec les monstres du coin, Radada n’en manque pas, surtout pour piéger les vils chasseurs .
Les deux sorciers de l’humour Gaudelette et Sauger, ravivent les sortilèges les plus fous, les monstres des marais ne sont pas dépourvus d’intelligence, ils savent faire des affaires aussi bien dans le « souvenir », que le chantage ! Le dessin de Gaudelette retire un peu plus de noir, et d’épaisseur de noir, pour quelques gris du lavis, afin de donner une ambiance tout aussi calme et mystérieuse du célèbre marais.

LA MÉCHANTE SORCIERE : la fin du marais.

Retour comme au début, aux premiers sortilèges. Retour à la beauté, Radada veut retrouver un prince charmant qui lui offrira des violettes, ses fleurs préférées. (nb : le fiancé à les traits grossiers d’un ancien rédacteur en chef d’un magazine d’umour et bandessinées bien connu ) . Francis fête son anniversaire, à quelque centaine d’années prêt, il est tout jeune majeur, et a son talent unique pour souffler ses bougies. Mais une vague arrive, la dernière, toutefois arrêtée par un coup de poudre... le loup le plus féroce du marais est tout douillet, accepte le susucre, et fait le beau, apporte le journal, il s’appelle Groar. Onk et Bonk les cochons continuent leurs tourismes chez Radada, qui leur fait bien payer, mais ils ne veulent plus retourner dans l’espace, la boue, c’est leur truc, et la cochonne aussi.
Le champignon va sonner le glas du marais, fini la peur des monstres, des sortilèges, du côté perdu en forêt dense et dans l’épais brouillard. C’est le nouveau siècle moderne, la pompe à essence, les bâtiments en dur, le béton, le béton …enfin quoique.. ça paraît être un mauvais trip de champignon, sauf si on prête attention au castor !
C’est en solo que Gaudelette clôt les formules et sortilèges, et appels du diable, les pets de Francis. Un dernier tour de baguette, de carottes , de lapins, de cochons, de poulardes, de Belzébuth... le marais devient une hallucination, nous étions dans un conte, dans l’imaginaire, la légende de Radada. Une faune des plus effrayante ne fait plus aucun effet, on peut l’abattre facilement entre un coup de fusil, ou une hache. Un arbre vient de tomber et devenez qui se trouve dessous. « Pas Waugh » prononcera ainsi Francis le Ptésosaure.

WAUGH ! Parce que Fluide Glacial a remis à jour RADADA, le marais, le Francis, le Dédé, la poule et le lapin farcies à la carotte, une marmite énorme, du bon bouillon, une pincée d’herbe du marais, une plume de corbeau, et autres ingrédients : sel, poivre ou moutarde. Gaudelette a fait vite évoluer son style, et devient un spécialiste du dessin sodomite : du « Dig dig dig » pour exprimer le son de l’acte, et du waugh, du groumpf pour parler comme un monstre du marais.
Originalité, et efficacité dans le dessin, dans le ton, dans la formule, dans le shazam, Gaudelette a exploité ce qu’on nous raconte dans l’enfance, dans les bouquins à histoires de jolie Princesse et de sorcière, à la sauce ado-adulte. Pas besoin d’histoire d’amour, pas besoin de prince charmant, c’est le marais, là où personne n’oserait y mettre les pieds, même si vous entendez au loin , la plus étrange, la plus pertinente des formules jamais prononcée à ce jour : BORDEL DE NOM DE DIEU !

Hautement recommandé, Radada est un grand classique de Fluide Glacial des années 90. Mieux que le marabout qui pourrait ramener ton amour à domicile pour 70.000 euros, mieux le poulpe qui prédit les victoires du mondial de football, pour les amoureux de la carotte fourrée dans le croupion du lapin ou de la poule (ouverture préparée par l’appétit sexuel de Francis) , pour devenir à l’avenir aimable avec une sorcière du quartier, procurez vous cette intégrale ! C’est ce qui peut vous arriver de mieux comme formule !

RADADA : La méchante sorcière / GAUDELETTE & SAUGER / La little Big Collec’ -Fluide Glacial.