Mort aux militaires

Mort aux militaires

Mon collègue Olivier Chapuis d’Orgeval s’étant attaqué aux vieux de tous âges, je pense qu’il est temps d’évoquer l’autre versent de la France d’en haut qui gonfle chacun d’entre-nous.
Bien sûr dans ce « nous » j’incorpore tout ce qui est éveillé, je laisse de côté les patriotes, les jusqu’au boutistes du devoir et les infirmes de la mode prêts à se ridiculiser en kaki dans la rue, alors qu’ils n’ont même pas signé un contrat juteux sur le dos des contribuables.
Vous avez tous deviné de quelle caste je veux ici évoquer la morve : LE MILITAIRE.

L’inutile parasite de la société française. Prononcer « MILITAIRE » comme on parle du Dahu, comme on dégueule lorsque l’on a trop bu.

Je laisserai, donc, dans mon mouchoir souillé d’un jaune profond, mon dégoût personnel et essayerai de rester le plus objectif possible.

Fleuron, gloire, clairon, trompette, tout le toutim résonne dès qu’il s’agit d’évoquer la célébrité de notre Armée. Visez là-haut la patrouille de France. C’est qu’il en faut des couilles et des cons pour s’agiter dans le ciel panaché d’une fumée caca d’œil. Et ce qui n’est pas dans les airs, se retrouve à flotter dans la mer. On visite le « Charles de Gaulle » comme on part en villégiature. C’est un honneur mes chéris ! Oublions juste de préciser qu’après nous avoir coûté les yeux de la tête dans sa conception et son disfonctionnement, il va bientôt nous polluer les mers australes et nationales avec son réacteur nucléaire, car à coup sûr il va y avoir des fuites dans la chasse d’eau des WC. On ne donne pas un jouet nocif à un bataillon de poupons sans esprit.

Marre aussi des aéroplanes de complaisance qui sont obsolètes avant le décollage, idem pour les chars, idem pour les hélicoptères.
Assez surtout de l’homme en tenue. Vous mettez un singe avec un chapeau sur la têt, il se prend pour Miss France, vous donnez un opinel, un parka moucheté et des chaussures de trek à un militaire et il est parti pour vivre dans une hutte au fin fond de la Moselle.

Car au fond, à quoi sert un militaire en temps de paix ?
A rien.
C’est pourquoi il en profite généralement pour ne rien faire. Et c’est bien comme ça. On touche aux intermittents, ces salauds de feignants, mais on laisse le lieutenant Pitivier faire sa tenaille au messe.

Halte là, me dit la garde !

Je vais peut être loin, le militaire s’occupe en temps de paix. Je suis trop idéaliste, il vaque forcement à des loisirs physiques et psychologiques certains. Entre trois traités sur le « comment désarmer un berbère dans les Aurès en 58 » par Jean De la Fourcade fils, qui évoque son père et ses faits d’arme à la gégène, le bain de boue indispensable à se faire homme : le militaire est débordé par la pêche en rivière, avec le Pastis et le saucisson frais Cochonou . Je ne saisis pas bien où se trouve l’esprit de corps dans 3 grammes d’alcool dans le sang.

Oui, mais le militaire fait office de prototype du parfait humain ! Par exemple, en temps de crise on valorise les vraies valeurs ? Ok : quelles sont les vraies valeurs d’un militaire : -apprendre à protéger ? Nien ! apprendre à tuer ! - apprendre à obéir ? Nien ! apprendre à servir son supérieur sans aucune forme de pensée personnelle - apprendre un savoir faire ? Yawul ! conduire une jeep avec un casque sur la tête ne devrait pas se faire dans la vie courante avant l’ apparition en 2050 d’un énième conflit mondial.

Alors pourquoi garder ce trou noir d’incapacité (rappelons que depuis 200 ans, l’armée française n’a jamais gagné la moindre bataille) ? Par faiblesse ? Pour ne pas mettre à la rue de simples d’esprit ? Pour l’alliance européenne d’une armée commune (mon dieu : imaginez un soldat français, un allemand, un italien, etc… vous aurez un caserne-story qui ferait les beaux jours d’une chaîne de télé)

Les plus retords vous diront que c’est pour la défense nationale ? Mais elle est où la menace ? C’est surtout ça qu’il faut me préciser. Un coup de missile par ci, une retro-fusée par là et l’affaire est dans le sac Docteur Folamour. Nous sommes tous à la bienveillance des Etats-Unis. Laissons les jouer à sauver le monde. Contentons-nous, pauvre coqs français que nous sommes de bien le vivre.

On n’a plus besoin d’un pauvre pecnot avec son calot et sa ration de survie. Il peut faire mumuse à la guéguerre si il le souhaite mais pas sur notre dos. Je suis horrifié de savoir qu’un première classe fasse la tortue (stigmate de camouflage ?) dans un bureau climatisé sans avoir de compte à rendre sur un travail utile à la société. Un fonctionnaire travaille pour l’état, mais aussi pour le citoyen.

Un jour « Charlie-Hebdo » a voulu dissoudre le Front-National sur les bases que ce mouvement avait des conceptions anti-républicaines, je tiens à faire pareille pour tous les bataillons de kakis et de Navarre. Quel est le premier endroit où l’on érige comme qualité la rigidité, le principe de virilité, le racisme, l’alcoolisme, le cloisonnement, l’instinct docile, l’attaque avant la conciliation ? A l’armée.

Je suis pour une liberté totale, des gens, des choses, je voudrais tant que la douceur, le bonheur ne soient pas barricadés par une obligation d’encadrement. Qu’on stoppe ce besoin de montrer par l’apparat sa force de frappe (le 14 juillet est une abomination !), je déteste la musique militaire faite de lourdeur et de crânerie. L’existence heureuse d’un homme ou d’une femme ne peut pas s’arrêter à un fonctionnement si hiérarchisé et fictif.

Je pisse sur le drapeau français en l’état actuel qui laisse crever des gens de froid et de faim dans la rue et qui engraisse des faignants oisifs. Je suis un citoyen moderne et adapté aux exigences du XXIème siècle. Je souhaite que l’on évacue toutes les casemates pour en faire des maisons folies. Je veux des rires et des soirées arrosées, je tourne le dos à cette société qui honore la mort. Le militaire n’entraîne dans son sillage que pleurs et malheurs.

Autant je peux concevoir que nous ayons encore besoin d’un flic, mais pas d’un militaire. Engageons nous à les fusiller rapidement. Le monde et la France s’en porteront mieux. Allons enfants de la patrie, le jour de gloire est arrivé.