« Nous ne voulons pas changer les règles du jeu, nous voulons changer de jeu », disait André Breton. « Soyons réalistes, demandons l’impossible ! », criaient les murs en 1968. Dans la même veine, les initiateurs/trices du Camp action climat 2010 disent « Soyons responsables, changeons de système ! »

Pourquoi la Normandie ? Les raisons sont multiples. Le thème 2010, Pour en finir avec le pétrole, a en effet une résonance particulière dans une région fortement marquée par l’industrie pétrolière et pétrochimique. La présence d’une entreprise TOTALement responsable de crimes écologiques et de l’épuisement des ressources naturelles titille aussi bien sûr les esprits. Mais ce n’est pas parce que le pétrole « pue, pollue et rend con », qu’il faut tresser des lauriers au nucléaire qui pullule également sur la côte normande. Après Paluel et Penly, aucun écolo ne peut envisager avec plaisir l’implantation d’un EPR près de Dieppe.

Les changements climatiques vont générer à court terme des ravages environnementaux et des chaos sociaux. Depuis toujours, les négociations internationales ont l’effet d’un pansement sur une jambe de bois. Baladés entre fausses solutions qui continuent d’enrichir les multinationales et mensonges criminels, les peuples de la Terre sont maintenant en état de légitime défense. Trop occupés à sauver le capitalisme et leurs petits intérêts, les politiciens sont hors-jeu. Ce n’est pas un léger coup de peinture verte qui nous illusionnera.

Après la démission des décideurs politiques et économiques (l’échec du sommet de Copenhague est consternant), il ne faut pas s’étonner que des citoyen/nes du monde n’acceptent plus de jouer à l’autruche plus longtemps. Il y a UR-GEN-CE. À l’occasion du Camp action climat, ils/elles vont manifester leur résistance face aux crimes climatiques et à l’affairisme irresponsable qui ratiboisent la planète. Ils/elles plaideront pour des alternatives concrètes qui vont vers un mode de vie soutenable. Ils/elles miseront sur l’éducation, sur l’échange de savoirs, sur l’entraide pour changer les mentalités et les rapports sociaux.

Prônant l’action directe créative et non-violente, les habitant-e-s du Camp action climat (ouvert à tous/tes) ne passeront pas inaperçu-e-s cet été. Pour tout dire, ils/elles font déjà couler pas mal de salive… Pour en savoir plus sur le fonctionnement autogestionnaire, solidaire et égalitaire du camp, les futur-e-s habitant-e-s peuvent participer à la prochaine réunion mensuelle de préparation qui se tiendra les 8 et 9 mai au Pavillon noir, 10 boulevard Poincaré, à Caen. Une réunion publique d’information est annoncée le 7 mai, à 20h, à la même adresse.

Vous pouvez également aller sur le site du Camp action climat qui vous donnera avec humour mille détails sur la philosophie de ce mouvement international de résistance. L’aspect pratique n’est pas une mince affaire non plus. Le CAC 2010 a besoin de matériaux divers (planches, bâches…) pour construire le village. Un appel est aussi lancé aux boulangers/ères, aux cuisiniers/ières et aux jardiniers/ières qui pourront « brandir le poireau de l’insoumission » et participer à la restauration des centaines de personnes attendues des quatre coins de l’Europe. Si vous avez des connaissances en plomberie, en chiottes sèches, en énergie éolienne… faîtes-vous connaître.

Enfin, de manière plus ludique, la vidéo ci-dessous vaut tous les discours :