Solidarité internationale avec les prisonniers politiques

Solidarité internationale avec les prisonniers politiques

En 1975, le Front populaire de Libération de la Palestine (FPLP) faisait du 17 avril la Journée internationale des Prisonniers politiques. Depuis, d’autres mouvements perpétuent le rendez-vous. C’est le cas du comité Libérez-Les ! qui propose, les 16 et 17 avril, des initiatives dans le Nord et le Pas-de-Calais.

La journée initiée par le FPLP, reprise ensuite par les militants basques et par de nombreux mouvements internationaux, est à présent relayé dans monde entier pour soutenir tous les prisonniers incarcérés du fait de leur combat contre le capitalisme, l’impérialisme, le colonialisme, le sionisme, le fascisme…

Le comité Libérez-Les ! qui soutient les prisonniers et réfugiés politiques va commémorer cette 35ème Journée mondiale de mobilisation et de solidarité dans le Nord et le Pas-de-Calais en lien avec d’autres organisations (Comité Solidarité Basque de Lille, AFPS 59-62, Comité régional (59-62) de soutien à Salah Hamouri, PCF Arras...).

« La crise du capitalisme, la résistance aux impérialismes qui prétendent exercer une hégémonique domination sur les peuples, et surtout la montée des radicalités, entraînent un renforcement des mesures de répression à l’égard des militants anticapitalistes, anti-impérialistes, anticolonialistes et antisionistes… Toute résistance déterminée est désormais qualifiée de terrorisme », constatent les militant-e-s de Libérez-Les !

Soutenir les prisonniers politiques n’est pas une mince affaire. « En Palestine occupée, plus de 11 000 hommes, femmes, enfants sont emprisonnés, parfois de longues années sans condamnation. Ils subissent des mauvais traitements et des tortures. Ce sont les victimes et des otages des sionistes criminels qui poursuivent leur guerre contre le peuple de Palestine avec le soutien détestable des puissances impérialistes, dont les États-Unis, l’Europe et le gouvernement français actuel », explique Libérez-Les ! Au Pays basque, on compte près de 800 prisonniers politiques suite aux mesures qui criminalisent aussi les organisations qui agissent contre la répression. « Les condamnations sont lourdes en Espagne comme en France. Quand des militants ne sont carrément pas exécutés comme au temps de la guerre sale menée dans les années 80/90 par les GAL... En France vingt-neuf morts. ! En 2009, Jon Anza, militant basque, est mort sur le sol français... A-t-il été victime d’une exécution de la part d’éléments des forces spéciales espagnoles ? Beaucoup le pensent ! »

Le tour du monde des geôles est édifiant. « En Italie, aux 97 prisonniers politiques, militants des années de plomb, se sont ajoutés les « arrêtés du 12 février 2007 », des militants anti-impérialistes, condamnés « préventivement », sans que ne fut commis aucun acte justifiant des peines énormes allant jusqu’à dix-huit ans pour certains ! Aux États-Unis, depuis douze ans, cinq patriotes cubains sont enfermés pour avoir infiltré la mafia terroriste cubaine de Miami qui envisageait des sabotages sur l’Ile de Cuba. Ils ont été injustement condamnés à des peines allant de quinze ans à deux fois la perpétuité. » La Cour Suprême US a reconnu que les procès avaient été tronqués, douze prix Nobel ont protesté. Malgré cela, ils restent emprisonnés.

Et en France ? « Le 1er avril 2010, la Cour d’appel a enfin accordé un régime de semi-liberté conditionnelle à Georges Cipriani, l’un des deux derniers militants du groupe Action Directe encore incarcérés. Il reste maintenant à lutter pour la libération de Jean-Marc Rouillan, réincarcéré suite à la sombre histoire d’un article de presse jugé subversif », explique Libérez-Les ! qui demande également la libération de Georges Ibrahim Abdallah, communiste libanais détenu en France depuis 1984.

« À l’heure où les sociétés capitalistes s’interrogent sur les moyens d’assurer leur pérennité, la néo-fascisation des États est à l’ordre du jour. Les mesures d’exception et les lois liberticides deviennent la norme et s’introduisent dans le champ social. Pour les militants emprisonnés, depuis trente ans pour certains, les conditions de détention s’aggravent. Pression morale, tracasseries administratives, privation du droit de visite familiale ou simplement d’expression, refus des mises en liberté conditionnelle... et même tortures, sont le lot quotidien. Mais rares sont les médias qui osent en parler ! Et pourtant des mouvements de résistance s’expriment à l’intérieur des prisons. Là aussi le silence des médias est total. »

Les initiatives proposées par Libérez-Les ! vont revenir sur la situation des prisonniers en Europe (militants d’Action Directe, Basques, Corses, Italiens, Kurdes, Turcs, Allemands...), aux États-Unis (militants cubains, afro-américains, amérindiens...) et au Moyen-Orient (militants palestiniens, libanais…). Les cas de Jean-Marc Rouillan (prisonnier d’Action Directe incarcéré depuis 1987), d’Ahmad Sadaat (dirigeant du FPLP), de Salah Hamouri (franco-palestinien enfermé en Israël depuis 2005), de Mumia Abu Jamal (militant afro-américain condamné à mort), de Leonard Peltier (militant de l’American Indian Movement incarcéré depuis 1976 et condamné à deux peines à perpétuité) et de bien d’autres seront ainsi évoqués.

Journées de solidarité internationale avec les prisonniers politiques :

- Le vendredi 16 avril à 18h30, Espace Marx, rue Salengro, à Lille Hellemmes.

-  Le samedi 17 avril à 14h30, à l’Auberge de l’Abbaye, à Mont-Saint-Eloi (près d’Arras).

Expositions, vente de livres et de journaux, musique, rafraîchissements.
Plus d’informations sur le site de Libérez-Les !