JEAN-PIERRE TREIBER : LA GRANDE EVASION !

JEAN-PIERRE TREIBER : LA GRANDE EVASION !

Jean-Pierre Treiber était un témoin important, comme l’on dit dans les milieux autorisés, mais jusqu’à preuve du contraire et selon le droit français il restera un présumé innocent.

Treiber savait qui avait enlevé Géraldine Giraud et Katia Lherbier, puisque les cartes bancaires des deux jeunes filles avaient été utilisées par lui pour effectuer des retraits, et à ce seul titre il faisait figure de complice de cette séquestration qui déboucha sur le double crime horrible des deux jeunes femmes.

Certes c’est dans le puisard de son jardin que les deux corps calcinés ont été retrouvés ainsi que les clés de l’appartement parisien de Géraldine et celle de la résidence secondaire de ses parents.

Toutes ces preuves flagrantes retrouvées chez Treiber, c’est un peu beaucoup pour ce double crime qui n’a pas été commis là. Certes Treiber était peut-être un peu marginal, mais cela ne faisait pas forcément de lui un criminel. Il y a un fossé entre le délit et le crime de sang. Tout accusait cet homme, et tout c’est sûrement un peu trop.

Dans ce double crime sordide et cette mise en scène obscène, le ou les auteurs se servent visiblement de Treiber comme d’un bouc émissaire. Tout plaide contre cet homme jusqu’à son physique ingrat qui lui donne des airs de brute épaisse moyenâgeuse et d’homme rustre des bois, cependant il est connu pour être serviable et plutôt gentil.

Comme tout individu proche de la forêt, vu qu’i avait été garde-chasse et garde-forestier, Treiber savait très bien comment faire disparaître définitivement deux corps en les confiant aux sangliers ou en les déposant sur une fourmilière. Seules les dents ne sont pas assimilables, mais il est tellement facile de les disséminer pour un homme qui connaissait les secrets de la forêt comme le fond de sa poche.

Tout le monde comprend l’immense et insoutenable douleur des parents de Géraldine et de Katia, ainsi que leur désespoir de ne jamais connaître la vérité depuis le suicide de Jean-Pierre Treiber qu’ils assimilent à une grande évasion dont on ne revient jamais pour être jugé… et c’est cela le pire, de ne jamais savoir ! Il n’est déjà pas dans l’ordre naturel des choses que nos enfants disparaissent avant nous et surtout pas dans de telles circonstances qui font de nous des zombis qui n’attendent plus rien. La vie des parents Giraud-Lherbier s’est arrêtée le jour du crime de leurs filles. Dans les affaires criminelles, il est impossible de trouver le repos tant que les barbares n’ont pas été arrêtés.

Avec le suicide de Jean-Pierre Treiber, il y a de fortes chances pour qu’on ne sache jamais la vérité et quand bien même, les complices se feraient un malin plaisir de tout lui mettre sur le dos vu qu’il n’est plus là pour se défendre et que les absents ont toujours tort. En mettant fin à ses jours, Treiber était sûr de ne pas parler de ce qu’il savait vu qu’à la découverte des corps il avait dit une phrase spontanée qui prouvait bien qu’il ne pensait pas que Géraldine et Katia avaient été tuées.

Avec le non lieu de Marie-Christine Van Kampen et le suicide de Jean-Pierre Treiber, l’action de la Justice s’éteint définitivement… à moins que le ou les auteurs se dénoncent enfin, hantés par le remord s‘ils sont capables d‘en avoir comme tout être humain, mais un crime n‘est jamais humain.

La vérité tourne autour du nœud complexe de la jalousie que pouvait engendrer ces deux filles qui s’aimaient depuis peu, avant que certains esprits machiavéliques ne décident de les supprimer. La jalousie est parfois meurtrière et la vengeance toujours terrible. L’amour des uns engendre souvent la haine des autres.

Cependant rappelons-nous qu’un suicide ou une évasion ne constituent, en aucun cas, des aveux formels d’une quelconque culpabilité.