Marc-Edouard Nabe : l’homme qui arrêta d’écrire dans la vieille industrie du Livre

Marc-Edouard Nabe : l'homme qui arrêta d'écrire dans la vieille industrie du Livre

Lassé, et déçu, des « éditeurs blasés et des libraires boycotteurs », Marc-Edouard Nabe, 51 ans, l’écrivain le plus sulfureux de la littérature moderne, a donc décidé d’auto-éditer son dernier livre "L’Homme qui arrêta d’écrire" et de le vendre exclusivement sur son site www.marcedouardnabe.com.
Un bon moyen pour lui d’être plus libre dans la création, de gagner plus d’argent et d’expérimenter un système qui n’existait que pour les auteurs médiocres, de s’ouvrir à une nouvelle ère du livre en relation avec les Nouveaux Médias.

Le pitch : le narrateur est l’auteur qui aurait arrêté d’écrire. Un jeune blogueur très actif se prend d’amitié pour lui et l’entraîne dans une visite mouvementée du monde d’aujourd’hui. La mode, la télévision, l’édition, l’art contemporain, le théâtre, la virtualité sont passés au crible. Une vision hallucinée d’un Paris en pleine décomposition, avec une centaine de personnages connus, inconnus, fictifs et rééls, tous terriblement vrais.

L’entreprise de Nabe est déjà un succès public en ces temps de morisité littéraire, le premier tirage de 1000 exemplaires est déjà épuisé. Une réimpression est en cours et devrait être disponible dans les semaines à venir. Nabe a un lectorat fidèle depuis 20 ans qui peut lui permettre de financer son "oeuvre".

extrait : « bon, ben voilà, ça y est, c’est fait. j’ai arrêté d’écrire. j’ai passé le week-end à hésiter. j’ai décidé d’arrêter lundi. on est lundi. je viens d’arrêter d’écrire. arrêter d’écrire c’est un peu comme arrêter de fumer, il faut choisir un jour et s’y tenir. ça faisait plus de vingt ans que j’étais écrivain, depuis ce matin, je ne le suis plus. »

Qu’on aime ou pas le personnage de Nabe, force est de constater que l’homme a des ressources, toujours du style. Provocateur souvent, visionnaire parfois, l’homme à l’Ego énorme dit des conneries mais pas seulement.
Souvent le débat autour de Marc-Edouard Nabe tourne autour de son antisémitisme littéraire supposé ou non, ce qui empêche tout débat plus profond. C’est restrictif et assez injuste.

Reste que Nabe est à part dans le monde des Lettres, issu d’une tradition littéraire française qui se perd, et a le droit de s’exprimer même s’il est dans l’erreur ou l’excès.

Nabe a du talent et le talent excuse presque tout. Sauf si ses écrits entraient sous le coup de la loi pour diffamations ou injures publiques, on n’a pas le droit de ne pas soutenir la volonté d’un écrivain de continuer d’écrire des livres et de dire sa vérité placardée sur les murs de Paris ou dans un livre autoédité de belle facture.

Témoin privilégié de son époque, de son microcosme parisien, contempteur des Lettres et des arts parisiens, il est sociologiquement et littérairement incontournable.

"L’homme qui arrêta d’écrire", Marc-Edouard Nabe, 686 pages, en vente sur http://www.marcedouardnabe.com


Le nouveau Nabe