Un flic de Nice à un élu communiste : « Tu vas te pisser dessus… »

Un flic de Nice à un élu communiste : « Tu vas te pisser dessus… »

Le jeudi 21 janvier, des défilés maigrichons et paisibles arpentaient les rues de plusieurs villes pour la défense des services publics. À Nice, les flics se sont défoulés violemment sur certains manifestants. Parmi eux des élus communistes.

Certains médias ont évoqué l’arrestation de deux militants porteurs de masques de carnaval sur la place Garibaldi, à Nice. Dans une ville qui possède une forte tradition carnavalière, quoi de choquant ? Les masques représentaient un certain Nicolas Sarkozy, président de la République. Et alors ? Aux dernières nouvelles, ces masques sont en vente libre. Ces manifestants avaient également des pancartes reprenant une célèbre citation du même président. Vous vous rappelez le célèbre et délicat « casse-toi pauvre con ! » Il n’en fallait pas plus aux flics niçois pour y voir des injures au président de la République. On ne rigole pas avec la grosse tête de Sarkozy dans la ville dirigée par l’UMP Christian Estrosi, par ailleurs ministre chargé de l’Industrie et grand amateur de vidéo-surveillance.

La suite de la manif de jeudi, zappée par les médias, c’est Jean-Paul Duparc, directeur du Patriote, hebdomadaire progressiste de Côte d’Azur, qui la raconte sur le site Le Patriote.info : « Les élus communistes et républicains, venus participer à la manifestation et exprimer leur solidarité avec les salarié-e-s de la fonction publique, se sont alors interposés calmement pour dénoncer le caractère disproportionné et irraisonnable de cet "excès de zèle". La réaction des forces de l’ordre a été brutale, cherchant à toute force à "embarquer" les deux manifestants placés en "état d’arrestation". Les élus et quelques manifestants encore sur place ont tenté d’empêcher ces arrestations arbitraires par une chaîne humaine de solidarité. Gérard Piel, vice président du conseil régional, a été molesté et Adeline Mouton, conseillère régionale, jetée à terre violemment. » Pas moins.

Les deux jeunes manifestants ont finalement été arrêtés et embarqués ainsi que Pierre Bernasconi, enseignant gréviste, conseiller régional et président de l’Adecr06 (Association des élus communistes et républicains). Un manifestant membre du Snuipp a été blessé et emmené sur une civière par les pompiers à l’hôpital Saint-Roch.

Sur Le Patriote.info, Jean-Paul Duparc donne la parole à Pierre Bernasconi, conseiller régional communiste arrêté par la police : « Il y avait urgence pour la police. Elle nous a embarqués dans son fourgon, mettant les gyrophares et brûlant les feux rouges. Nous avons été traités comme des rebelles et transférés au commissariat Foch. Je trouve cela scandaleux que des gens qui défendent les droits soient maltraités. La police m’a bousculé. Dans les couloirs du commissariat, j’ai été traité de trou du cul par le chef de la police judiciaire. Il m’a traité de con, en me disant que j’allais me pisser dessus... »

L’un des manifestants arrêtés, enseignant militant du Snuipp, donne aussi son témoignage : « Les policiers voulaient nous amener au commissariat juste pour un contrôle d’identité. Je leur ai demandé dans quel cadre : une audition, une garde à vue ? Et ils ne nous ont proposé aucun cadre légal. Voilà il y a du zèle qui a été fait. Nous portions les mêmes pancartes l’année dernière mais sans les masques, et on avait défilé dans tout le cortège sans aucun souci. C’est fou ! Quand les forces de l’ordre sont intervenues, j’ai fait appel aux copains du syndicat. Des délégués du Front de gauche et du PC sont venus nous aider. Les policiers ont appelé ça de la rébellion. Alors que nous avons eu un comportement très correct, ils nous ont embarqués. »

L’exception a tendance à devenir un peu trop la règle chez les forces dites de l’ordre. De quel ordre s’agit-il ? De l’ordre capitaliste bien entendu ! Nous, nous ne voyons que du désordre dans cet ordre-là. Exploitation, chômage, régressions sociales, misères, répressions, multiplication des délits d’outrage, chasses aux faciès, atteintes au droit d’asile, atteintes au droit de manifester, violences policières, arrestations arbitraires… Quand des fonctionnaires de police en viennent à insulter, à renverser, à arrêter des élus qui manifestent pacifiquement pour la défense des services publics, nous sommes en droit de nous poser des questions sur la nature de la « démocratie » et de la « république » dans laquelle nous vivons.

Après les derniers événements, le Collectif Bellaciao invite individus et organisations à se mobiliser dans l’unité pour contrer ces méfaits qui ne sont pas des « bavures » mais des ballons d’essai pour tester nos capacités de riposte. L’organisation d’une manifestation nationale pour la défense des libertés publiques en France et contre la répression policière est dans les esprits. Il y a urgence. Bien d’autres luttes dures se profilent. D’autres coups bas nous menacent. Le droit de vivre ne se mendie pas, il se prend…

L’article de Jean-Paul Duparc sur le site du Patriote.info.

Le site de Bellaciao.

Le site de l’Observatoire des libertés publiques – Que fait la police ?


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