Interview : Olivier Chapuis répond à ses détracteurs

Interview : Olivier Chapuis répond à ses détracteurs

En moins d’un an Olivier Chapuis d’Orgeval est devenu une vedette du net, un personnage incontournable du microcosme médiatique, un critique adoré, craint et redouté. Les vieux, Nicolas Rey, Alain Soral, Michel Thomas dit « Houellebecq » et Jean-Philippe Smet dit « Johnny Hallyday » en ont déjà fait les frais. Qui seront les suivants ?

Suite aux nombreux articles polémiques d’Olivier le Mague a reçu des menaces de mort, de boycotts, des injures et des plaintes d’avocats. Plus que jamais la rédaction défend son électron libre contre vents et transhumances, car la vérité de notre rédacteur en chef depuis 2003 a le droit de se faire entendre dans sa singularité et son originalité extravertie.

Afin de mieux connaître celui qui reste d’ordinaire très mystérieux sur sa vie privée et ses réelles intentions, nous lui avons proposé de participer au jeu des questions réponses. Auto congratulation honteuse, manipulation de l’opinion ou véritable enjeu idéologique partisan, c’est à vous de juger. A vous de vous faire une idée juste sur ce personnage qui ne laisse pas indifférent.

1. Bonjour Olivier, alors quel effet cela fait d’être l’objet d’une interview, c’est un truc de cinéma, l’arroseur arrosé si je puis dire ?

Je devais bien cela au Mague. Il est vrai que je suis apparu, il y a un peu plus d’un an sur le web, plus par défi que pour autre chose en fait ; et que je me suis pris au jeu. Ce Webzine m’a permis de m’exprimer en toute liberté pour la première fois de ma vie. J’ai incorporé cela comme un vaste terrain d’expérimentation, un champ ouvert à tous les possibles. J’ai très vite compris également que j’avais même un certain pouvoir dans ce milieu des médias. Je reçois des centaines de lettres, e-mails et réactions, cela rend schizophrène, j’entends parler de moi comme si c’était un autre. Je n’ai pas l’impression d’être le monstre dénué d’humanité qu’on décrit sur le web. Je ne crois pas être un gay prosélyte ni un communautariste exacerbé. Passionné, oui, excessif, parfois, mais rien de plus, à mon humble avis comme le dirait l’ex fortuné de l’art Frédéric Beigbeder.

2. Comment qualifier justement votre verve, le style Chapuis ?

Quelle horrible question ! Le jour où je définirai mon style, je vous en prie, coupez-moi les mains pour m’empêcher de taper sur le clavier et de taquiner la souris. Je n’écris pas je cris, je m’énerve, je m’enthousiasme, je suis toujours en rébellion contre quelqu’un ou quelque chose, c’est là mon moteur d’expression.
Je ne supporte pas l’injustice, le consensuel, le petit, le mesquin, mes lignes ont le goût de l’absolu, faites-vous des rails de mon énergie blanche et vous serez moins ces moutons de Panurge de l’univers médiatique. Remettez toujours tout en question, surtout ce que je vous dis moi ; je suis une énergie, je suis un révélateur. Tout cela n’est que littérature.

3. Quels sont les auteurs ou les gens qui trouvent grâce à vos yeux si critiques et méfiants ?

Il est en effet plus intéressant que je parle de mes admirations, plutôt que de mes détestations. On a tort de croire que je suis un aigri, j’aime bien plus que je ne déteste. Je suis né de l’amour d’un homme et une femme, sans doute dans une partie carrée d’après ce que m’a révélé ma mère, cela a donc largement contribué à mon ouverture d’esprit.
Oui c’est vrai j’aime un homme mais j’aurais pu tomber amoureux d’une femme, je ne me suis jamais posé de question sur le sentiment en ces termes. Le Pacs a été une véritable légitimation de mon couple. Si c’est cela être prosélyte, alors je le suis et j’emmerde la pensée confortable.
Alors oui j’aime les esprits libres : Voltaire, Gide, Simone de Beauvoir, Sartre, Orson Welles, Vincent Mac Doom, mon complice Frédéric Vignale-Weber et Arno. J’aime le mélange des genres, les gens qui assument leurs différences sans se mentir sur ce qu’ils sont.

4. Est-ce vrai que consécutivement à vos articles provocateurs et cruels sur le Mague on vous ai proposé des postes de journalistes dans de grandes rédactions parisiennes ?

Oui et c’est risible. Soyez original et on essaye de suite de vous récupérer en vous flattant de mille précautions, « Venez chez nous vous y serez aussi libre et bien davantage lu », « Ne travaillez plus avec Vignale, c’est mauvais pour votre image » ou pire encore « Vous êtes un mélange entre BHL jeune et Yann Moix vieux », là c’était carrément insultant.
Comme tout le monde j’ai besoin d’argent mais je ne prostitue que mon corps, mon âme reste virginal comme une jeune fille. Suis un PD actif, pas un passif si vous voyez ce que je veux dire. L’enculade je veux bien la donner mais pas la recevoir par un pourri bien installé dans son fauteuil confortable de faiseur de presse véreux.
Pour l’instant je suis bien sur le Web, je prépare une compilation de mes articles sur le net et un roman. Je ne suis pas pressé. Kafka est mort sans être publié et mon compagnon est bien capable de vendre mes écrits de tiroir à prix d’or lorsque je serais à six pieds sous terre. « Advienne que pourra » comme disait ma grand-mère. Ma seule ambition est d’emmerder le monde avec mes mots et pour l’instant c’est plutôt une réussite.
Il ne faut pas croire que c’est facile de susciter des réactions dans cette société blasée. Je prends cela pour un encouragement.

5. Houellebecq ou Alain Soral ?

Je vais vous surprendre mais je suis entrain de réviser un peu mon jugement sur Alain Soral. Bien entendu, Soral est un personnage complexe en proie à des angoisses et des problématiques situées du gauche sombre de la force, mais il a le mérite d’être partisan, cohérent et poil à gratter. La solution pour bien comprendre Soral et ses écrits c’est peut-être de les situer en dehors de toute idéologie, dans la gratuité absolue et là on s’aperçoit qu’il ne dit vraiment pas que des conneries. De plus c’est un fin lecteur du Mague puisque FW m’a révélé qu’il avait récemment passé une soirée avec lui (sans que ce dernier lui casse la gueule) et qu’ils avaient eu plusieurs points de convergences intellectuelles. C’est assez rare pour le souligner, avec un gros stylo !
Houellebecq je ne sais pas très bien ce qu’il devient, il doit soigner une maladie vénérienne ou compter ses millions d’euro en Irlande avec sa femme foldingue. Bref il est occupé à bien d’autres choses que la Littérature.

6. Revenons à votre article « Mort aux vieux » qui a fait couler beaucoup d’encre. Pouvez-vous préciser votre pensée pour celles et ceux qui ont mal compris votre message ?

Il me semble que mon article se suffit à lui-même et ne mérite aucun éclaircissement. Le gros problème que l’on a en France c’est que les gens ne savent pas lire. Ni au premier, ni au second degré, ni jusqu’à la fin. Le révoltant dans ce billet d’humeur caniculaire n’est pas dans le lynchage facile et provocateur du vieux, mais dans celui en filigrane du jeune. « Je ne crois pas être responsable de la connerie humaine, mais elle m’accuse sans cesse ». (moi)
Il faudrait pouvoir dire le mot « vieux » aussi librement que « arabe », ou « rital ». Les mentalités changeront un jour et j’y serais sans doute un peu pour quelque chose (rires).

7. Par quoi voulez-vous terminer cet interview ?

Par un merci car pour l’instant mon casier judiciaire reste vierge, je peux me promener librement à Lille, m’exprimer en totale liberté sur un média qui accueille ce que je suis sans me juger. Merci donc à tous ceux sans qui je ne serais qu’une petite tapette anonyme dans une belle ville sinistrée du Nord !
A bientôt sur le Mague et ailleurs.