On s’en foot complètement !

On s'en foot complètement !

A quelques jours de la grande messe du ballon rond européenne , à 3 encablures du vote utile dans les bureaux, la France, notre équipe, celle qui se doit de se faire pardonner est à nouveau sur toutes les lèvres, sur toutes les couvertures, sur tous les fronts. Mais avant ça, il était nécessaire (et de façon intègre, c’est à dire dénué de la confiture au miel dont certains journalistes sportifs tartinent leurs articles suite à leur bévue de 98) de faire un tour d’horizon de notre équipe bleu-blanc-rouge.

Tout d’abord, l’entraîneur ’Jacques Santini’ dit dans le milieu « Le désaxé ». Ancien vert de Geoffroy Guichard, il est ensuite reconnu comme coach de Toulouse, Saint-Etienne (viré), Lille (pas viré mais tout comme), Sochaux (viré), il entre comme DTN (ce qui lui vaut sa place actuelle ) et part ensuite sur Lyon où il exerça la tache de directeur sportif puis entraîneur. Manie aussi bien la langue de Molière qu’une truelle de peinture appartenant à Cantonna, il est reconnu pour son talent de fixateur du regard et pour sa bonhomie communicative au cirque Grus.

Passons aux actifs et à la première personne concernée par le jeu : le gardien de But : ’Fabien Barthez’, instigateur de la coupe à zéro il a fait beaucoup dans le monde capillaire pour décomplexer les chauves. Nombre de français ont eu une seconde chance avec la gente féminine suite à son parcours en coupe du monde. Barthez est un excellent gardien quand il se souvient qu’il est gardien et qu’il peut faire usage de ses mains pour s’emparer d’une balle. Bon du pied gauche, de la main droite, aime les mannequins et connait Jean Roucas.

Ensuite sur le côté droit, trois options : ’Lilian Thuram, j’y reviendrais dans l’axe, ’Willy Sagnol’ bon technicien mais piètre défenseur, empoche de l’argent au Bayern de Munich et ’William Gallas’ bon défenseur mais piètre technicien, empoche de l’argent sur le dos des russes pour le compte de l’équipe de Chelsea. Dans un monde parfait l’un et l’autre fusionneraient pour devenir intraitables sur l’homme.

Le centre de la défense : ’Marcel Dessaily’ dit « The rock » par les anglais friands d’images spectaculaires. S’effrite avec le temps. Bénéficie de l’effet Laurent Blanc qui tente de faire croire aux différents sélectionneurs qu’un défenseur se bonifie au nombre des années. Malheureusement pour Marcel sa cote outre-manche est en décapsulage et son peps n’est plus ce qu’il était. Lourd, vieux, il doit sa présence dans le groupe France à ses talents de négociateurs de primes de match. Malgré tout, le français moyen connaissant le foot comme il connaît la musique anglo-saxonne pense que le grand Marcel est victime d’une cabale des englishs et par instinct grégaire le veut dans l’équipe type.

Ensuite arrive ’Lilian Thuram’, excellent joueur polyvalent qui a construit sa carrière sur un malentendu. Cet homme a toujours voulu se sentir défenseur central et par la force des choses a été cantonné à droite. Son sort est identique à celui de Juppé qui a toujours essayé de se faire passer pour un humaniste mais n’a jamais su s’imposer ailleurs que dans le costume d’un libéral. Que ce soit en club ou en sélection, ses patrons (Parmes et son Parmalat, Juventus et ses Fiats) l’ont constamment remis sur le côté et n’ont jamais voulu le voir au milieu. Quand un vendeur de lait et un fourgueur de voiture font appel à Lilian c’est pour se poster là où ils le souhaitent. On ne connaît pas grand chose de sa vie privée ce qui tenterait à prouver qu’il est intelligent c’est à dire anormal dans le milieu du football.

Les deux derniers rouages de la ligne défensive sont les deux arrières gauches : ’Mikaël Silvestre’ qui connaît le même sort que son homologue du versant droit, et le titulaire indiscutable ’Bixente Lizarazu’ dit le basque bondissant qui fut un arrière intraitable et se sent maintenant plus l’âme d’un surfeur, d’un basque dondissant ou d’un impresario pour chanteuse à charisme de flan. Prend des cours par correspondance pour devenir le Orlando du ballon rond. N’a plus de club.

Au milieu, la star, the mega joueur, celui sans qui l’équipe ne tourne pas, celui qui a décomplexé l’immigré. The man à la tonsure biblique : ’Zinédine Zidane’. Etonnant qu’on le qualifie de moine christique alors qu’il a plutôt des accointances physiques avec des prophètes venus de Nord-Afrique. Mais bon, ses qualités indéniables de footballeur font qu’il peut boire, roter, manger du jambon, prendre son quatre heure avec le pape ou simplement enrouler une frappe dans la lucarne, il reste et restera zizou for ever. Son jeu a tendance cependant à ralentir la force de l’équipe de France actuelle qui mise tout sur la vitesse. Son manque d’atome crochu avec Titi Henry marque peut être le début de la fin du règne de ZZ. A noter qu’il n’a pu emmener dans ses bagages son ami Christophe Dugarry.

Pour le servir, nous avons les deux porteurs d’eau, les forçats du terrain, les ratisseurs de ballons, les poumons : ’Claude Makelelé’ qui râtelle aussi les fonds de pension russe de son patron et ’Patrick Vieira’ qui lui est un joueur d’exception avec un caractère de cochon. Ce qui lui vaut de voir rouge et de rentrer plus souvent qu’il ne faut au vestiaire avant ses petits camarades. Sur le côté droit, la place est parfois prise par ’Sylvain Wiltord’ qui n’a pas plus de 100 minutes de temps de jeu en 2003-2004 ce qui lui laisse la première place des fumistes cette année. Ensuite arrive l’autre alternative : ’Robert Pires’ qui n’a pas de surnom, n’ayant déjà pas eu de chance avec son prénom. Depuis son passage à Arsenal, il tente un remodelage de son corps et de son bouc en D’Artagnan-gan du drible. L’un des 4 mousquetaires du milieu français n’a pas l’aura du carré magique de 84 mais connait le monde people comme Roland Courbis et aurait eu des aventures frauduleuses avec moules mannequins. Il est intéressant de voir que le mannequinat et ses femelles se reconvertissent sur le footballeur alors qu’inversement proportionnel le footballeur se reconverti dans le mannequinat.

Devant, il est indéniable que notre atout numéro un est : ’Thierry Henry’ dit la bombe, le traceur, la flèche, meilleur joueurs du championnat anglais, meilleur buteur du championnat anglais, « cet Euro est pour lui » a déclaré Michel Platini. Quand le sage parle les gazelles exécutent. Ce joueur qui peut aussi bien marquer que faire marquer sera sûrement accouplé à ’David Trézéguet’ joueur argentin devenu français par la grâce d’un passeport et d’un talent de goleador. Les remplaçants de cette doublette de feu s’appellent ’Louis Saha’ et ’Steve Marlet’ joueurs de devoir qui remplace au pied levé le célèbre Nicolas Anelka qui s’est fait une raison préférant aller se convertir à l’islam plutôt que de venir déshonorer un coq qui ne le comprendra jamais.

Voilà donc un panorama exhaustif qui vous permettra de frimer en compagnie des buveurs de bières, avachis soit sur un canapé dans un salon quelconque ou fixant attentivement un écran géant sur le parterre d’une place de village. Je ne m’aventurais pas sur le terrain des pronostics mais souhaite franchement que cette phase finale soit également celle de Thierry Roland qui a fait autant pour ce sport que Staline pour le communisme.