Avec des films comme Pas vu pas pris, La sociologie est un sport de combat, Attention danger travail, Volem rien foutre al païs…, Pierre Carles s’est taillé une belle réputation d’empêcheur de tourner en rond. Dans Ni Vieux Ni Traîtres, il a remonté le temps jusqu’à l’époque pas si lointaine où le MIL (Mouvement ibérique de libération) et les GARI (Groupe d’action révolutionnaire internationaliste) luttaient, armes au poing, contre le franquisme. Jean-Marc Rouillan était l’un des jeunes français qui prêtaient main forte aux derniers résistants espagnols.

Pendant une centaine de minutes, Pierre Carles et Georges Minangoy, donnent la parole à Joëlle Aubron, à Annie Desseaux, à Jacques Garcin, à Jean Halfen, à Gilbert Roth, à Jean-Marc Rouillan, à Txus, à Miguel Benasayag, à Marcelle Rouillan (mère de Jean-Marc…) enregistrés lors d’entretiens, de rencontres, de meetings où il est question d’histoire contemporaine, de violences, d’enfermement, de maladie, de bilans…

Comme le reconnaissait Joëlle Aubron, l’hypothèse d’Action Directe a échoué. Reconnaissons que toutes les autres hypothèses de gauche, d’extrême gauche et libertaires, ont également échoué. Malgré les coups reçus, malgré les crises, le capitalisme est toujours bien vivant et sa violence est bien plus dévastatrice que celle des rares opprimés qui osent se révolter. Les militants d’Action Directe paient le prix fort de leur engagement. Georges Cipriani et Jean-Marc Rouillan sont toujours incarcérés. Jean-Marc Rouillan, gravement malade, est sans soins. Il a porté plainte contre X pour non assistance à personne en danger. Jean-Louis Chalanset, avocat de Georges Cipriani et de Jean-Marc Rouillan dénonce cette situation inadmissible.