Une journée sans immigrés ? Chiche !

Une journée sans immigrés ? Chiche !

Le 1er mars 2010 pourrait être une journée historique. Un collectif « non partisan » appelle à un boycott économique en réaction aux propos méprisants de Brice Hortefeux et à la politique de l’insupportable ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale.

De Marseille à Lille, de Bordeaux à Nancy, en passant par Grenoble, Montpellier, Dijon, Orléans... des milliers de personnes issues de familles venues de tous les continents se déclarent prêtes à ne pas travailler et à ne pas consommer pour montrer ce que serait une France sans immigrés. Dans le même but, la communauté latino-américaine avait fortement perturbé les États-Unis pendant plusieurs semaines en 2006. Soutenu par divers réseaux, dont le réseau Éducation sans frontières (RESF), le mouvement du 1er mars se déclare « non communautariste ». Originaires d’Afrique, d’Asie, d’Europe ou des Amériques, non-immigré-e-s solidaires, toutes et tous se retrouveront donc à l’unisson autour du mot d’ordre : « 24 heures sans nous ! ». Nous reproduisons intégralement ci-dessous le manifeste du Collectif :

« Faisons du 1er mars une journée historique.

Nous, femmes et hommes, de toutes croyances, de tous bords politiques, et de toutes couleurs de peaux, immigrés, descendants d’immigrés, citoyens conscients de l’apport essentiel de l’immigration à notre pays, en avons assez des propos indignes tenus par certains responsables politiques visant à stigmatiser ou criminaliser les immigrés et leurs descendants. Rappelons qu’un immigré est celui qui est perçu comme tel par les autres au-delà même de ses origines. Nous voulons nous réapproprier et réhabiliter ce terme devenu péjoratif par la force de l’instrumentalisation politique.

Nous refusons les stéréotypes véhiculés qui menacent notre cohésion sociale. Nous refusons que les bienfaits passés, présents et futurs des immigrés qui ont toujours construit la France soient ainsi niés d’un trait. Et entendons par ailleurs qu’il nous appartient de les mettre en valeur.

Les immigrés et descendants d’immigrés ont manifesté à maintes reprises pour défendre leurs droits. Et en retour, ils n’ont reçu que mépris ! Aujourd’hui, puisqu’il est convenu que « la consommation est le moteur de la croissance », nous voulons agir sur ce levier pour marquer notre indignation.

Le 1er mars 2005 est entré en vigueur le « code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile » (CESEDA), plus communément appelé le code des étrangers. Cette loi symbolise une conception utilitariste de l’immigration, en d’autres termes, une immigration choisie sur critères économiques. Nous ne pouvions trouver de meilleur jour pour appeler à « une journée sans immigrés ». Nous, immigrés, descendants d’immigrés, citoyens conscients de l’apport de l’immigration à notre pays, sommes tous des consommateurs et nous participons quotidiennement à la croissance de notre pays.

Notre action citoyenne a pour objectif la mise en valeur de l’apport de chacun d’entre nous à la prospérité générale. Nous avons tous le pouvoir d’agir sur notre avenir alors, prenons-le !

Le 1er mars 2010 : Agissons en cessant de consommer et/ou de travailler.
Durant 24 heures, participons à la non-activité économique dans les entreprises, dans les associations, dans la fonction publique, dans les écoles et les lycées, dans les universités, dans les hôpitaux, dans les associations, dans les commerces, dans l’industrie, dans le bâtiment, dans l’agriculture, dans les services, dans les médias, dans la politique…

Pour la première fois en France, nous décidons de ne pas participer à la vie de la Cité. Par cette absence, nous voulons marquer la nécessité de notre présence. »


Journée sans immigrés : Assemblée Nationale, novembre 2009
envoyé par HumaWebTV. - L’info video en direct.

Plus d’informations sur le site 24 heures sans nous

Et sur le blog la journée sans immigrés

À lire : À quoi sert « l’identité nationale » ? par Gérard Noiriel aux éditions Agone