ROBERT LANGENEGGER : Under the cover of dankness

ROBERT LANGENEGGER : Under the cover of dankness

L’artiste helvético-philippin de 26 ans, Robert Langenegger, présentera du 6 novembre au 6 décembre 2009 un ensemble de 13 peintures sur papier, 9 sur toiles et 11 sculptures en fibre de verre, pour la plupart réalisées en France, lors de sa résidence, cette année, à Paris.
Robert Langenegger est né en Suisse, a grandi entre les Philippines et l’Indonésie. Son oeuvre circule aujourd’hui entre Manille, Hong Kong et Singapour. Il expose pour la première fois en Europe, tout près de sa terre natale d’où vient son père.

Un humour caustique s’impose dans l’ensemble des oeuvres montrées ici, fait d’imagination de scénarios improbables et de provocation renforcée ou révélée par un titre inattendu. Reste celui de l’exposition, mystérieux, Under the cover of dankness. Dankness signifie « froide humidité ». S’agit-il d’une protection assurée par celle-ci ? L’artiste fait ici allusion à un niveau de qualité du cannabis qui varie selon sa dankness. On pourrait dire sans trahir l’auteur du titre que c’est dans l’évocation poétique de la drogue que sa création s’accomplit.

Si ces scènes humoristiques avec un fond historique nous amusent immédiatement, elles nous font aussi entrer dans un univers pictural où la maîtrise et la riche inspiration servent un propos complexe. De manière récurrente, les oeuvres se divisent en deux espaces, souterrain et aérien, qui créent une proximité entre les deux fins de l’histoire. Le monde des vivants côtoie celui des morts, les dominants rencontrent les dominés, la vulgarité et la noblesse, comme le bien et le mal, ne sont pas nécessairement là où on les attend…

Parmi l’ancien travail de l’artiste, on a pu voir une série de photographies consacrées au cycle de la vie et de la mort dans le monde animal : photographies d’animaux en train de naître ou de cadavres d’animaux en putréfaction. Cet intérêt pour le changement de nature entre le commencement et la fin, révèle le principe de son oeuvre exprimé par un mythe, une vanité ou une simple scène anecdotique. Il s’agissait en photo d’étudier le cycle qui régit le vivant, pour le transformer non pas en Memento Mori mais en la célébration d’un rapport confus ou inversé entre le noble et l’ordinaire, entre le passé et le présent, l’intérieur et l’extérieur, entre l’alpha et l’oméga de l’histoire de l’humanité.

Le monde que Robert Langenegger exhume est un univers fait de contes et d’expérience vécue : les hallucinogènes sont partout, en extraits purs ou sur les plantes. Peu d’innocence dans ce qui est proposé, Hanzel et Gretel ont troqué les cailloux contre la cocaïne. Il donne à voir avec humour et force, ce qu’on lui aurait caché. Y a-t-il, entre les deux mondes, une proximité que nous refuserions de voir ?

C’est sur ce rapprochement des incompatibles qu’il joue dans toutes ses oeuvres : le sang et le rire, l’immobilité fossile et l’imprévisible du vivant, le vice et l’innocence, le rêve et la violence, le tragi-comique… Jeu d’exhumations et de rencontres aussi bien dans la facture de l’oeuvre que dans son sujet car Robert Langenegger est à plusieurs titres un héritier : il est né en peinture sous la bienveillance de ses aînés philippins qui l’ont accompagné et sous d’autres influences.

Aujourd’hui, il déploie seul ses ailes et son envol prend autant l’allure de la colombe que de l’aigle.

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