Quand Desmond le cochon s’en fait tout un monde !

Quand Desmond le cochon s'en fait tout un monde !

« Desmond et la créature du marais », film d’animation de Magnus Carlsson a été créé sous le signe de la passion. Quand les animaux caricaturent les humains dans leurs travers au village des framboisiers, ils construisent la machine infernale qui piègera le coupable tout trouvé des rapines. On s’en lèche les babines, tellement c’est drôle et pathétique. Warf, warf, les enfants et les adultes d’abord !

Les chalets en bois peints en rouge, on s’y croirait. Où ça, où ça ? En Suède, ben voyons ! Le seul pays au monde où un premier ministre, se baladant dans le temps sans garde du corps, s’est fait buter en plein centre de Stockholm.

Magnus Carlsson le réalisateur s’en donne à cœur joie avec ses marionnettes en plastique gonflées de volume aux tronches ingrates. Les mimiques donnent corps au caractère de ces sacrées bestioles. Desmond le cochon, Willlie le Putois, Eli Gator et son rejeton Petit Gator, Charlotte l’Eléphant, Léna l’Elan, Sébastien Lapin, j’oublie le maire politicard du village de la forêt des framboisiers qui s’y perd dans ses papiers et même un margoulin capitalo à gogo.

L’intrigue est toute simple, tout le village se ligue pour construire un piège afin de capturer la créature du marais que l’on ne voit jamais et qui serait soit disant responsable du larcin de l’objet ou de la chose la plus précieuse pour chacun des personnages.

L’étranger, l’ennemi intérieur nuit et brouillard et les soupçons qui pèsent sur Willie le Putois qui est hors norme rock and rôle et pousse la provocation de ne pas se faire aimer de tous. Au lieu de le rejeter par ostracisme ou bannissement, chacun y va de sa compassion pour comprendre le fonctionnement de l’animal. Où l’on apprend aussi qu’il est un fameux marionnettiste le Willie, l’artiste, et qu’en chacun de nous sommeille l’expression d’un art à exprimer. Chapeau Magnus pour cet aparté génial, je suis tombée en terre conquise par ta leçon de tolérance et de respect d’autrui. D’autant que tu t’adresses à des jeunes enfants.

Mais au fête Magnus, qu’est-ce que tu as voulu nous signifier ? « Construire un piège pour attraper un méchant, c’est un motif narratif vieux comme le monde. L’histoire de la capture en elle-même est moins importante que ce que vivent les différents personnages, qui se demandent si la créature existe ou non et si c’est bien elle qui a commis les vols. Je voulais que le film apporte quelque chose aux enfants de 4 à 10 ans, mais aussi à leurs parents et aux adultes en général. C’est beaucoup plus amusant et intéressant quand il y a plusieurs niveaux dans une histoire ».

Le génial réalisateur insoumis aux dogmes de ses pairs a aussi réalisé un clip censuré pour le groupe Radiohead, ainsi que déjà de francs succès de part le monde pour d’autres films : « Les trois amis et Jerry », « Robin » et « Lisa ».

Corruption politique jalousie et autres caricatures de la gente humanos fétide du style Bartos sont décrites suivant le tempo des caractères affirmés des personnages et on ne s’ennuie jamais. Seule difficulté peut-être pour les bambins, encore que ! des flash-back ponctuent le rythme et on s’y croirait presque dans le sauna du cochon et on aurait tendance à vouloir goûter ses délicieux muffins.

Et comme toujours, Arte Editions estime et ne se fiche jamais des rejetons par la qualité de ses films. Un cahier d’activités est proposé avec le DVD dont la recette justement des muffins à la pomme que je me suis empressée de préparer. Hum miam miam. Merci Desmond, t’es un sacré bon petit cochon pas du tout saucisson.

Desmond et la créature du marais de Magnus Carlsson (2006), à partir de 5 ans, durée 79 minutes, version française, couleur, son dolby SRD, une sélection Les films du préau, Arte Editions, 19 août 2009, 14,99 euros