40e anniversaire des Strawbs…

40e anniversaire des Strawbs…

Les Strawbs (1969-2009), mythique groupe de rock, célèbrent cette année leur 40e anniversaire. Les hommes fraises ont sorti récemment Dancing to the devil’s beat, un excellent opus qui sent bon son Hero and heroine [1974], souvent considéré comme le meilleur album de la formation britannique…

A leurs débuts, à la fin des années 60, les Strawbs s’inscrivent dans la grande mouvance folk. Leur leader, David Cousins (chant) est d’ailleurs le typique folk singer au timbre de voix à la fois rugueux et lyrique. On retiendra de cette époque la collaboration de Sandy Denny (Fairport Convention) sur le premier opus intitulé sobrement Strawbs.

Interrogé en 2007 sur la nouvelle scène folk anglaise, David Cousins déclarait :

« Je trouve la nouvelle scène folk rock très excitante. De nouveaux chanteurs émergent à la suite d’une forte demande du public. Cependant, les nouveaux folk rock bands ne sont pas très nombreux. En outre, ils ont tendance à imiter Fairport Convention et Steeleye Span. Ils préfèrent utiliser du matériel traditionnel plutôt que d’écrire leurs propres chansons. C’est toute la différence entre les Strawbs et les autres. Nous avons toujours utilisé nos propres chansons. » (1)

Sans pour autant renoncer à leur base folk, les Strawbs vont donner - au fil des années et des décennies - à leur répertoire une coloration plus rock, le teintant d’éléments progressifs. La musique des Strawbs offre des mélodies raffinées aux superbes arrangements. Ces modernes baladins, particulièrement doués pour pondre des titres virevoltants ou délicats, jouent à fond sur la dualité - fort séduisante -acoustique/électrique, lorgnant vers des terres délicieusement prog folk.

Les Strawbs, un groupe vraiment curieux : des surdoués légèrement baroques qui finalement au cours des quatre décennies auront expérimenté intuitivement un peu tout avec talent : jazz, blues, gospel, classic, celtic, glam, art rock … Le miracle est une formule musicale qui coule parfaitement, à la fois sereine et excitante. "Form is temporary, but class is permanent", notait justement Jon Griffin du Birmingham Mail lors de la parution de The Broken Hearted Bride, l’opus précédant Dancing to the devil’s beat.

David Cousins est un auteur particulièrement inspiré. A propos d’un des premiers hits des Strawbs, il racontait cette anecdote :

« La chanson ’The Man Who Called Himself Jesus’ a été écrite à Copenhague. Un ami y tenait un magasin de disques. Il m’a raconté qu’un jour un type étrange entra dans sa boutique s’exclamant : Bonjour, je suis Jésus. J’ai donc écrit la chanson en me mettant à la place du commerçant. JESUS dit qu’il aimerait un jour revenir et demande si quelqu’un l’attend… A l’époque, la chanson fut l’objet de controverse, parfois interdite d’antenne – car elle apparaissait à la fois sarcastique et inquiétante. Néanmoins, elle sortit en single. » (2)

Au cours de ces quatre décennies, les Strawbs ont su concilier longétivité et exceptionnelle maturité musicale. Leurs deux derniers opus - produits par Chris Tsangarides (Thin Lizzy, Yngwie Malmstreen, Judas Priest) - The Broken Hearted Bride (2008) et Dancing to the devil’s beat (2009) ne font que confirmer la verve créative de ce groupe frais et novateur au puissant rock mélodique.

(1) Highlands magazine 34 (avril 2007)
(2) ibidem

Strawbs
CD Dancing to the devil’s beat
(Witchwood Media, UK, 2009)

DVD Strawbs Acoustic Live at Hampton Court Palace
(Witchwood Media, UK, 2009)