JEAN CLAUDE TERGAL : moins elle.

JEAN CLAUDE TERGAL : moins elle.

C’est depuis le fond de son lit, presque souriant avec la possibilité d’un bout de salade coincé entre ses dents, Jean-Claude Tergal vous invite au 20ième anniversaire de la rupture avec son ex compagne Isabelle. Elle sera là par l’imagination et l’esprit, en 20 ans, il n’arrive toujours pas à l’oublier. Jean-Claude est toujours célibataire, maladroit, et pourtant le cœur gros comme ça. Comment oublier , comment se sortir du lit, comment la faire revenir.. peut-être ! Reviens ISABELLE !

Jean-Claude a encore rêvé d’elle, il l’a rêvé si fort que ses draps s’en souviennent encore, entre trace d’une lettre sur papier de belle qualité écrit « je te quitte », un traversin, il l’attend, à chacun de ses réveils, il espère la voir pénétrer dans la chambre conjugale : « Jean-Claude, je regrette, je suis là, je reviens ». Isabelle n’est toujours pas là. Et ça trotte dans la tête de Jean-Claude, ses plus grandes souffrances défilent dans son imagination. Il a dans sa main l’objet : la télécommande du magnétoscope : ça aurait pu l’aider à réfléchir, à mieux relancer sa vie, à ne plus se planter, à ne plus subir les moqueries de son enfance, enfin prendre la vengeance par la répartie ! Tout ses échecs deviendraient des succès : il ne s’appellerait plus Jean-Claude, mais Steeve comme Steeve MacQueen, la petite taille de son zizi ne serait plus moqué , mais bien au contraire, on respecterait la grosseur de celle-ci !
Une simple « pause », il pense à la répartie et à « lecture », il touche !
Voilà ce qui aurait pu résoudre le conflit entre lui et Isabelle ! La télécommande du magnétoscope !
Et tout ces moments manqués qui aurait pu changer sa vie si il avait eu le bon mot, la bonne répartie, la bonne taille de la bite, le bon caractère, tout ce qui aurait pu empêcher cette rupture de 20 ans avec Isabelle.
Reprendre le mal par la source, chez ses parents, Jean-Claude va trouver force et réconfort avec ses amis les plus fidèles : le soldat sur l’étagère : le Major Jim , le Yéti de Tintin au Tibet, Irma la tigresse du Goulag toujours planquée sous le lit (avec quelques coins collés sur les pages), et le petit Jean-Claude.

Oublier pour mieux tout refaire, c’est un long parcours écrit et dessiné par Tronchet, qui ressort son personnage après en avoir écrit son blog dans les pages de Fluide Glacial. Entre tendresse et rire, nous sommes plongés dans les rêves absurdes, et il est bon de ne pas avoir la vie de Jean-Claude et de se rapprocher de la vie Steeve MacQueen.

Tronchet a pour habitude dans ses diverses séries, de « Raymond Calbuth » à « Les damnés de la terre associés » de s’inspirer de la misère sociale pour la tourner en dérision, en faire un espoir du rire, du plus riche au plus looser,. Avec Jean-Claude Tergal, Tronchet donne une nouvelle dimension à son personnage, avec un renouvellement des échecs tournés et voués à la dérision. Entre tragicomédie et esprit de rire.
Les couleurs en aplat se font relevées par le dessin presque épais de Tronchet, avec des ombres noirs pour donner un volume dramatique au personnage, caricaturé par un gros nez, et une dentition chevaline. C’est une ambiance plongée dans le drame que se déroule l’humour, et les expressions du visage de Jean-Claude Tergal amène le rire, son attitude, toujours affuté de son éternelle doudoune bleue, et son pantalon à peine trop court aux chevilles, et ses godasses épaisses. Là où il est posé, même au milieu d’une foule, Tronchet l’en éloigne, il le laisse se sentir seul.

Vous avez été plaqué par une fille, et ça n’a que trop duré, il est temps de l’oublier et vous ne savez comment faire, suivez les conseils de Jean-Claude TERGAL dans ce neuvième opus : une télécommande, un traversin pour imiter les claques, et vous êtes parés pour rire de votre célibat, et au mieux, par le pur des hasards, donnez un coup de pied dans un arbre, il en tombera peut-être une dizaine de filles !
Ne manquez pas le 9ième rendez vous avec Jean-Claude Tergal, à moins que vous n’avez une lettre de rupture et présenterez vos excuse d’ici 20 ans... mais n’attendez pas trop , on ne vous oubliera pas !

JEAN CLAUDE TERGAL (tome 9) : Nous deux, moins toi / Tronchet / Fluide Glacial