La bonne éducation Almosexuelle

La bonne éducation Almosexuelle

Pedro Almodovar signe, très certainement, de sa focale tendancieuse son film le plus personnel avec « La mauvaise éducation ». Film didactique et initiatique pour nous faire partager la vie d’un parfait petit pédé bien emmanché qui aurait fréquenté un pensionnat catholique de jeunes garçons et qui en garderait un souvenir ému.

Le dernier Almo. est un truc bien foutu pour avoir une bonne trique made in Spain en regardant sous les jupes de curés et en fréquentant de belles piscines au soleil. Putain, ce sont les hétéros qui vont faire la gueule avec pour seule présence féminine et insignifiante ; la mère et l’assistante, deux figures discrètes, asexuées et dévouées aux hommes qui brillent dans la lumière des cabarets ou devant les caméras de Cinéma..

Le réalisateur hispanique nique nique sur talons aiguilles revient en forme, en fesses et en poils avec cette subtile et dramatique vengeance entre l’enfance et l’age mur, ce fossé temporelle entre l’initiation sexuelle d’un curé charismatique et ses conséquences quinze ans après. Un film dans le film, un jeu cruel et jouissif de flash back et de retour en arrière par derrière comme on aimerait en voir plus souvent.

Contrairement aux formules marketing et ses affiches et bandes annonces, le dernier Pedro « Homodovar » n’est pas un film sur la pédophilie, encore moins un pavé anti-clérical.
C’est une réflexion sur le passé, l’enfance, le premier amour à jamais perdu, la vengeance, la manipulation et le mensonge.

« La mauvaise éducation », c’est d’abord un prodigieux scénario taillé comme les fellations du héros principal au millimètre, les lèvres gonflées par l’envie de réussir.
Le Rastignac à voile et à vapeur inonde le film de sa vilenie, tisse sa toile pour aller aux bouts de ses rêves noirs, quitte à trahir, quitte à mentir, quitte à tricher et à brouiller les cartes sempiternellement pour mieux fuir vers un avenir plus commode.

Pedro réussit comme à chacun de ses films la prouesse d’inventer un monde bien à lui, un microcosme pervers et décadent, avec ses codes et ses manières de vivre qui nous ferait presque croire qu’être hétéro est une tare, une maladie honteuse qui conduit au malheur et à la perversion.

Almo. réussit un grand film d’auteur à la hauteur de ses ambitions, peintre d’un drame à l’esthétique homo d’une beauté plastique inattaquable, il confirme qu’il est bien l’un des réalisateurs les plus doués de sa génération, gay, bien évidemment.

Mais qui s’en plaindrait ?
Pas moi, pas moi, pas moi !