Randonue et vélo nu : c’est la liberté qui mue !

Randonue et vélo nu : c'est la liberté qui mue !

De nombreux articles parus dans la presse textile cet été couvrent d’un regard attentif les naturistes hédonistes de l’APNEL, qui pratiquent la randonue. D’autres encore, plus politiques, investissent les grandes métropoles en vélo entièrement nu, lors de leurs manifestations internationales.

Tout d’abord, un grand merdre de merdre pour l’illustration style ensemble vide fournie par Sylvie de l’APNEL et encore bravo pour ses oeillères en formes d’entrisme dans le petit monde si triste du naturisme organisé !!

Derrière ce remue méninges des guiboles, on reconnaît l’APNEL (Association pour la promotion du naturisme en liberté), dont j’ai déjà interviewé il y a longtemps l’un de ses plus fervents militants. Depuis notre premier dialogue, beaucoup de choses ont évolué. L’APNEL considère avant tout que vivre nu est un droit fondamental à inscrire dans la constitution. Sauf que la constitution actuelle s’en tamponne le groin. Elle sa bat pour la modification de l’article 222-32 qui stipule : « L’exhibition sexuelle imposée à la vue d’autrui dans un lieu accessible aux regards du public est punie d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amande ».

C’est aussi pourquoi, lors de randonues, à la rencontre d’un public textile, fissa les randonneur(e)s se couvrent le fruit de l’hypocrisie sociale. Sauf en Espagne où le droit de se promener nu est inscrit dans la constitution. Dominique enthousiaste se souvient d’une randonue de l’autre côté des Pyrénées à Encantate : « Un autre monde. On croisait des textiles sans arrêt. Bonjour, comme si de rien n’était » (in Sud Ouest).

En pays franchouillard, « le 16 juillet, soixante-deux personnes ont participées nues, à une randonnée dans le Gard » (dixit le Monde). Les lectrices et lecteurs de Tintin entre 7 et 77 ans peuvent aller se déshabiller, les randonneur(e)s à l’honneur étaient âgé(e)s entre 2 et 81 ans ! Sur quels arguments s’appuie cette population qui varie autour de 1300 personnes, (source le Monde), qui se sent concernée par ce combat pour leur liberté de vivre nu. « Il y a toute une génération qui considère les centres naturistes comme des camps. Une concentration, un ghetto », explicite François à Sud Ouest.

Sylvie Fasol, présidente de l’APNEL est une femme. Etonnant non comment dans le milieu des vieux grigous du naturisme réactionnaire, style FFN (fédération française de naturisme), il ne leur soit jamais venu à l’idée que la parité femmes / hommes pouvait se réaliser ? Sylvie est convaincue par le combat de son association et n’a pas l’habitude de mâchonner ses mots contre ses contradicteurs : « Les nudophobes, c’est comme les homophobes ou les agoraphobes : il faut aller voir un psychiatre ! On ne fait pas de prosélytisme, on veut juste pratiquer nu, une activité ludique et non polluante. C’est difficile pour nous de comprendre les gens qui sont choqués. On se sent persécutés » (in le Monde).

Paul Réthoré président de la FFN, (déjà lui aussi interviewé pour le Mague), ne l’entend pas de cette oreille discrète qui est la sienne, quand il s’agit de garder les rênes du troupeau naturiste et ses prérogatives de grand commandeur des croyants du naturisme barricadé et planqué. « Nous promouvons un naturisme respectueux et familial. Donc, il ne s’agit pas de provoquer ni de faire de l’exhibitionnisme » (in le Monde). Même si je suppose, en terme de communication, l’APNEL sait y faire et être visible sur le terrain des médias, alors que la FFN fardée de son discours lénifiant d’un autre âge, rame à contre courant des avancées sociétales et essaie de récupérer la couverture de ses pelures !

Il y a quand même quelque chose qui me choque car à force de vouloir « rentrer dans le rang de la norme », l’APNEL sait se surpasser et même demander le soutien des pandores lors de ses escapades en nudité absolu. Cette photo de randonneur(e)s nu(e)s encadré(e)s par une bagnole de poulets m’a littéralement estourbi l’esprit, (source Naturisme magazine). A quand la garde républicaine à cheval pour ouvrir les randonues de l’APNEL et snifer du crottin ? !!!

J’adore la conclusion humoristique de l’article du Monde qui en dit long sur la maturité de l’APNEL, sur son évolution et son imagination au pouvoir : « En attendant la législation totale de leur activité, les randonneurs répètent minutieusement les tracés de leurs balades. Eux qui redoutent les gens habillés sont tombés en juillet 2006 sur une patrouille de militaires : ils étaient sur une propriété de la présidence de la République ».A quand la lutte finale de l’APNEL contre la propriété c’est le vol ?

L’APNEL est aussi présente dans les combats pour l’acceptation du nu en ville. Lors du « World Naked Bike Run » du 13 juin 2009, des militants de l’association se sont joints aux + / - 1000 manifestants à vélo à Londres. Le 27 juin, c’était le tour de Bruxelles, ma belle, de rentrer dans le bain. Nada, le pays de franchouille, étant donné que l’an passé, la manif avait été interdite à Paris et bastonnée par les gardiens de la paix des braves.

Le combat des cyclistes nus dans les grandes agglomérations est politique beaucoup plus que chez l’APNEL, où l’esprit hédoniste de son petit plaisir de randonner nu prévaut par monts et par vallées.

Je vous offre à lire, un extrait des revendications des cyclistes nus pour vous donner une idée qui va son chemin de la décroissance, de l’échange avec humour dans ses déplacements, du vivre mieux ensemble sans se polluer par la vitesse et la compétition. Vous m’en direz des nouvelles !

« Depuis 8 ans, nous revendiquons la justice dans les rues, pour la santé des être humains et de notre planète, avec conviction et humour via des manifestations cyclo-nudistes dans les villes du monde entier. Nous dénonçons le fait que l’espace public soit monopolisé par les voitures qui nous imposent leur loi : agressivité, vitesse, danger et pollution, transformant les villes en lieux hostiles. La voiture est violente et toxique, il est temps de penser autrement la mobilité. Nous proposons un autre modèle de développement urbain, qui ne soit pas orienté uniquement sur l’automobile et le pétrole. Une ville où l’espace public est dédié à la vie, où les moyens de transports sont collectifs, gratuits, moins polluants et plus efficaces »

Le nu révolte se porte à merveille à même la peau, à la ville comme à la campagne, à pied ou en vélo. Est-ce juste une tendance pour s’approprier de nouveaux espaces de liberté ou un mouvement plus vaste pouvant fédérer les énergies de l’écologie politique, au risque aussi d’être bientôt récupéré, y compris par la FFN, lorsque l’APNEL aura enfin réussi à modifier l’article 222-32 ? A suivre, ces mouvements des vases communicants, novateurs et significatifs aussi des changements profonds de société….

Source : « Non, vraiment, avec les vêtements, j’ai du mal « in Sud Ouest du mercredi 5 août 2009 et « Sur les chemins, la « randonue » sème le trouble » in le Monde du jeudi 20 août 2009