Tintin au Congo II : Lozès repasse une couche de noir !

Tintin au Congo II : Lozès repasse une couche de noir !

Alors que nous n’avons aucune certitude pour le procès de « Tintin au Congo », Patrick Lozès insiste avec une lourdeur et un soit disant dialogue diplomatique, dans sa croisade à l’additif pour cette aventure de Tintin.

« l’album de bandes dessinées Tintin au Congo, qui présente les Noirs comme de grands enfants incapables » : Patrick Lozès, via son blog.

Depuis un bac à sable, Patrick Lozès pinaille, hurle, fait savoir qu’il est capable d’aller plus loin dans son caprice : imposer le fameux additif pour avertir les lecteurs, surtout les plus jeunes, les préserver de « l’idéologie de l’album ». Et pour obtenir ce gain de cause, le Président du CRAN préconise l’appel à Frédéric Mitterrand, le ministre de la culture et de la communication. Il va falloir s’attendre à ce que « Tintin au Congo » passe devant les députés, et allez savoir, comme au moment des caricatures de Mahomet où le député Éric Raoult avait projeté de rajouter l’interdiction de caricaturer toutes les religions. Alors que l’État gère la crise économique due à la grippe H1N1, et essaye de glisser une nouvelle taxe sans qu’elle n’en porte le nom de « carbone », Lozès dérange tout le monde pour appuyer son petit cri et ainsi envoyer un pavé de censure à la culture du 9ième art belge, et même franco-belge, celle des Hergé, Jacobs, Jijé, Franquin, Gotlib …

Patrick Lozès a une bien drôle vision de l’idéologie et plus particulièrement du dialogue. Combien de fois faudra t-il lui répéter que M. Delas n’a aucun pouvoir via Casterman, pour publier un additif d’excuse historique. Le boss, c’est Moulinsart, c’est Nick Rodwell et son épouse à la tête de l’entreprise et de la sauvegarde de l’image de Tintin, avec une armée de conseillers juridique et d’avocats prêt à tout pour mettre le Cran à bout de souffle si procès il y a lieu. Jusque ici, Moulinsart les a tous gagnés (sauf celui pour l’Australie, toujours en attente)
Moulinsart maintient sa déclaration et ne donnera pas suite à la demande de Patrick Lozès et du Cran.

Le Président du Cran se veut le défenseur de la jeunesse face aux caricatures des noirs dans la bande dessinée. On se croirait revenir dans les années d’après guerre, en France, où les publications jeunesses étaient surveillées et contrôlées par des associations de famille, et quelques autres très proche de l’église, voir même la présence des curés. Dans une grande période, les publications venant de la Belgique, entre autre des éditions Dupuis, avaient du changer beaucoup de choses sur les planches, sur les couvertures : Lucky Luke ou Spirou entre autre.
En 1981, cette forme de contrôle et censure a enfin cessée, voir devenue plus ouverte et calme.

Patrick Lozès ne connait rien à la lecture jeunesse, particulièrement dans la bande dessinée.. Aujourd’hui il veut un additif sur « Tintin au Congo ». Et demain ?! Toute la bande dessinée jeunesse, celle de 7 à 77 ans ?. Là où il y aura la présence caricaturale d’un noir, replaçant celui-ci dans un mauvais contexte historique ?! Patrick Lozès serait bien capable de monter un créneau pour ajouter des additifs d’excuses de partout où le noir est caricaturé, ou autre abus de noir.

Crumb - extrait de Mr. Natural

Continuons camarades dessinateurs de presse, de bande dessinée, du 9ième art, à caricaturer un homme de couleur noir, par le biais de l’encre de chine, d’un penthum couleur de Photoshop ou de Illustrator. Soutenons ces personnages à caractère « noir » : Félix le chat, Razibus Zouzou, Cirage, Spirou et Fantasio, les idées noires de Franquin, le Black Hole de Charles Burns, et tout ceux qui dessinent en noir sur blanc.