Quand le terminal méthanier passe à l’as et la presse locale se surpasse !

Quand le terminal méthanier passe à l'as et la presse locale se surpasse !

Le non renouvellement de la convention avec 4 Gas pour installer son projet de port méthanier au Verdon a été signifié début août par Marie-Luce Boussseton la nouvelle directrice du port de Bordeaux ! Youpi. Grève au port autonome, la CGT syndicat révolutionnaire bien connu, martèle et aiguise ses faucilles et ressort ses bréviaires, selon un article de Sud Ouest. Le quotidien Le Monde quant à lui nous donne une autre respiration. A moi de dénouer les entre las de la désinformation.

« Les personnels du port se mettent en grève », titre un article de Sud Ouest en date du mercredi 5 août 2009. Ca fiche les jetons. Dans le chapeau, on peut lire : « Bordeaux (en gras) La convention avec 4 Gas n’est pas prolongée. De sérieuses perturbations sont à prévoir ». C’est le bordel sur toute la ligne ! « Les cadres en grève / Trafic ralenti (en gras) ». Sud Ouest, une fois de plus illustre sa langue de bois au service de ses annonceurs. Il veut effrayer les pékins de la grande ville bordelaise, pas franchement concernés par des soucis de tarin et du danger classé Seveso 2 que pourrait représenter l’implantation d’un terminal méthanier à l’emplacement du dernier estuaire préservé d’Europe.

Le Monde en date du jeudi 20 août 2009 sur une demie page indique qu’en plus du maire de Bordeaux, le célèbre Alain Juppé, mangeur de cerises en hiver, sa bonne amie Michèle Delaunay députée PS fait aussi parti du programme commun pour le terminal méthanier.

La CGT : Confluent du Gargarisme Tertiaire ne décolère pas. « Nous ferons des journées de 8 heures pas plus » (source Sud Ouest du 5 août) indique son grand patron. Non mais sans dec, mon mec ! Dommage pour toi et tes poumons, je t’aurai bien invité à revisiter tes bronches au Verdon et te mitonner un terminal méthanier, le week-end pour te dépayser de ta vie terne à la capitale bordelaise, chez les « hystériques » de la Pointe du Médoc selon le qualificatif favorable de ton chaleureux maire de Bordeaux. Ta pomme et celles de tes encartées comptent-elles plus que celles des Médocains ? Quel est ton système de valeur ? De toute façon, c’est à cause encore de ces dégénérés d’écolos des deux rives, que tu tires la tronche. Ce sont les coupables tout trouvés ! Tu ne penses pas plus loin que ton nez.

Ca me rappelle les combats de ton syndicat pour la sauvegarde des usines d’armement. La crise de la poudre et des marchands de canons, tu connais la chanson de Boris Vian ? « Je vendais des canons dans les rues de la terre / Mais mon commerce a trop bien marché / J’ai fait faire des affaires à tous les marchands de cimetière/ (…) Je danse la carmagnole, y’ plus personne sur le pavé / Canons en solde ! » (in Le petit commerce, pour consoler M. Poujade : l’histoire d’un artisan qui a réussi).

C’est vrai que les voyages forgent les banderoles surtout quand ils étaient affrétés par ton ancien patron, le directeur du port de Bordeaux, lors des réunions d’information houleuse avec ces ploucs du bout du monde. Tu te rappelles des sandwichs au saucisson arrosés de la bière des supporters et le rappel textuel des gueulantes à chaque fois qu’un plouc voulait ramener son jambon devant le micro. Et puis, j’ai déjà eu l’occasion de tâter tes biscotos et la tendre réputation de ton syndicat des gnons, à chaque fin de marifestation.

Tu la connais par cœur la route du large, même que si ça tombe, t’a réussi à racoler le chauffeur du car ou bien même pas, c’était un camarade peut-être moins enchanté que toi de se tailler du bitume pour accompagner ta bande d’existés. Oui mais, être tous ensemble, c’était bonnard et qu’est-ce qu’on a pu se fendre la tronche à comparer les meufs de chez les ploucs avec les trop bonnes bourgeoises du bordeluche, que ton zob ne pourra jamais se payer. Crétin de macho !

Le Monde titre : L’Etat s’oppose à un terminal méthanier en Gironde. Le chapeau : « Le projet situé au Verdon, sur l’estuaire de la Garonne est contesté pour des raisons environnementales ».

Le Monde grand quotidien national s’intéresse à une problématique très localisée. Il confond la Garonne et la Gironde, puisque comme de bien entendu, la journaliste est correspondante depuis Bordeaux, selon le planisphère de l’estuaire, mais à part cela, son article est lisible, informatif et argumenté. D’autant qu’une photo couleur l’illustre à bon escient : « Un cercle humain de la taille d’une cuve a été formé en février pour protester contre le projet méthanier du Verdon » dixit la légende.

Il donne la parole aux actrices et acteurs engagés dans ce conflit et même la voix institutionnelle, avec Dominique Bussereau (contre) / Jean-Paul Sandraz président du conseil de surveillance du port (pour) / Henk Jonkman directeur de la branche française de 4 Gas (pour) / Alain Durand-Lassserve militant d’une Pointe pour tous (contre).

Résultat des courses, à l’heure de cet article, selon la langue de bois de la tulipe hollandaise : « En attendant, tout est stoppé, mais j’ai bon espoir d’arriver à un accord acceptable à la rentrée » et selon le Monde : « Sa marge de manœuvre est étroite : seul un arbitrage du cabinet du premier ministre, voire de l’Elysée, pourrait débloquer la situation ». !

Enfin, clin d’œil solidaire à mon collègue et cher compagnon Paco du Mague. Un encart est joint à cet article du Monde concernant la lutte « Au Havre, la population et des élus se mobilisent » contre un autre projet gazier. » Ainsi qu’à toute les compagnes et compagnons de nos campagnes des Bouches-du-Rhône avec le projet de Fos-Cavou et Dunkerque dans le Nord contre les autres projets de ports méthaniers. D’autant, qu’aucun besoin de production de gaz n’est nécessaire ici et là maintenant, hier et demain, sauf ci ne n’est pour rembourrer les fonds de pension de nos chers parasites de l’économie de marché.

Soyons d’autant plus vigilent(e)s, que le ministère de l’écologie fantoche est favorable à « une diversification des ressources énergétiques et à une meilleure sécurisation des approvisionnements en France et soutient plusieurs projets de terminaux méthaniers », dont ceux cités ci-dessus.

En attendant en Gironde, tout le monde sur le pont des deux rives, rien n’est encore gagné. Restons plus que jamais mobilisé avec l’association Une Pointe pour tous et obtenons le retrait définitif pur et simple de ce projet dévastateur et la création enfin, d’un parc naturel régional pour la Pointe du Médoc,afin qu’aucun autre projet de cette nature chimique ne voit le jour en ce lieu propice à la joie de vivre et à la fraternité des citoyennes et citoyens concerné(e)s par leur mode de vie : « De loin on dirait une île » !

Sources : Le Monde du jeudi 20 août 2009 / Sud Ouest du mercredi 5 août 2009