Ma folle nuit avec Frédéric Viniale

Ma folle nuit avec Frédéric Viniale

Au début, quand Viniale te traitait de sale fiente nauséeuse, ça me choquait. Parce que je trouvais l’irrévérence facile, je trouvais qu’il te prenait pour un con gratuitement, sans argumentation ni finesse. Mais j’en reviens. En fait, il te parle comme tu es.

Incapable de rien saisir d’autre que la bande qu’on t’a mise dans le crâne depuis ta naissance, incapable de penser par toi-même, tu fais là où on te dit de faire et tu es satisfait de toi.

On te montre un body noir en dentelle, et tu vois une midinette. Elle soulève une question d’évolution dans la mentalité du couple sur un ton un petit peu romantique, et tu vois un stéréotype, celui-là même que la société a fabriqué pour toi. Elle te parle de démocratie, de parole donnée, de présomption d’innocence et toi, tu la lynches en aveugle. Et quand c’est toi qui parles de démocratie, on peut constater que tu n’as même pas été foutu de te rendre compte que t’es dirigé par une équipe de mafieux et d’escrocs qui ne s’occupent que de leurs petites affaires personnelles et n’en ont rien à foutre de ta gueule d’en bas qu’ils laisseront crever ouverte au moindre imprévu.

Contrairement à ce que tu peux croire, je ne regarde pas la télé, ne lis aucun magazine féminin, ne mets jamais les pieds dans une boîte et sors très peu en général. Je suis pour l’avortement en tant que pratique légalisée mais, à titre personnel, j’ai décidé que je n’en aurai jamais l’usage, estimant qu’à notre époque, une femme en France qui se retrouve enceinte sans l’avoir décidé est soit une ahurie soit sous le coup d’un acte manqué. A noter que ce n’est pas parce que je pense de cette façon que je ne respecte pas ma copine qui s’est déjà faite avorter trois fois vu que, par trois fois, elle n’a pas réfléchi avant.

Bref, tout cela tu t’en fous, t’es dans ton petit bocal, incapable de décoller tes yeux de la photo de mon cul puisque s’il y a une chose qui t’intéresse dans cette page web c’est mon cul et uniquement mon cul alors je vais te parler de mon cul. Imagine-toi que cette photo, c’est Frédéric Viniale qui l’a prise. Vrai de vrai. Là par exemple, il l’a coupée mais sur l’original, il y a les jambes. Peut-être que si tu lui fais un peu de gringue, il te la montrera en entier. Toujours est-il que ça s’est passé un mercredi soir dans mon salon et qu’il a pris beaucoup de photos de mon cul. Figure-toi que Frédéric Vignale ne sait pas se tenir. L’aurais-tu cru ?

Par mail, il m’avait pourtant paru tout à fait digne de confiance. Or, une fois le décor installé (c’est-à-dire une fois qu’on a enfin réussi à déplier ce vieux canapé pourri qui pèse trois tonnes), le lit ouvert sans couvertures afin de donner un peu de mouvement à la scène, et seulement vêtue du charmant dessous que vous voyez sur ce médaillon photographique, je me suis donc livrée à son objectif.

La séance se déroula dans la joie et la bonne humeur, puis s’acheva. Une fois que je fus complètement rhabillée, Frédéric Vignale me sauta dessus. J’avais pas fait ouf qu’il était en train de me peloter les seins avec ardeur et s’était mis à les téter sans même m’avoir demandé la permission. Quand je l’ai senti bien dur, j’ai soulevé la question du préservatif (développée dans un article précédent) et nous décidâmes de concert de nous rendre sans délai à la pharmacie la plus proche. (Coup de pot, dans mon quartier, j’en ai une ouverte 24 h / 24 h). Eh bien tu ne vas pas le croire mais je te jure que c’est vrai. Frédéric Vignale n’ose pas acheter des préservatifs ! Une fois devant la porte de la pharmacie, il m’a vite mis les sous dans la main et s’est tiré en courant, me criant qu’il fallait qu’il passe au tabac. Il était trop mignon.

Quand je l’ai retrouvé au bar-tabac, il m’avoua la gueule un peu pourpre qu’il avait un problème avec les préservatifs. « Je débande, ça loupe jamais, c’est dramatique. » On est allés boire un verre en faisant des câlins sur une banquette du fond. Son portable sonna. C’était le mec de Claire Castillon qui appellait pour une sombre histoire de photos. Il lui raccrocha au nez en pressant sa main sur ma cuisse et on remonta chez moi. Pour la folle nuit qu’on a passé tous les deux, sorry but... rideau.

Vous n’alliez tout de même pas croire que j’allais vous la raconter, non, bande de petites fientes nauséeuses, allez vous louer un film de cul, non mais et pis quoi encore... petits vicieux !

Lire "Une femme occidentale..."
Crédit photographique : Thierry Theolier dit THTH. (1999)

Lire "Une femme occidentale..."
Crédit photographique : Thierry Theolier dit THTH. (1999)