GI Joe : Le contre-terrorisme comme ils l’ont rêvé

GI Joe : Le contre-terrorisme comme ils l'ont rêvé

Avec Le réveil du Cobra, c’est un peu l’Amérique détestée, dont George Bush est un symbole, avec plein d’effets spéciaux pour pallier à l’indigence du scénario, et un présupposé manichéen qui tient lieu de profondeur de réflexion. C’est pourquoi le film possède un charme désuet dès sa sortie en salles mercredi.

C’est une excellente idée de la part du distributeur de GI Joe : The Rise of Cobra, que d’avoir refusé les projections de presse avant sa sortie en salles. Hormis quelques inconditionnels de films d’action purs et durs, pas un critique un tant soit peu cinéphile aurait donné le moindre quitus à cette merveille de la série B. Car Le réveil du Cobra, c’est juste un film comme les aime Julien Allès, avec des cascades, de la bagarre et des effets à couper le souffle.

Dans dix ans, imaginez des membres des forces spéciales de l’armée américaine tente de mettre fin aux agissements d’une organisation terroriste, "Cobra", et la traquent à travers les paysages les plus typiques de l’Arctique, Paris, Moscou, Washington, de l’Australie et du Sahara. Allez, un petit bout d’écran pour chacun et tout le monde est content ! Si quelques blogueurs influents et triés sur le volet ont eu le privilège de voir le film, je n’en suis pas et c’est sans doute pour cela que je suis incapable de vous expliquer les raisons du conflit entre "GI Joe" et "Cobra".

Ce que je puis vous dire cependant, c’est que le projet a été exposé en 2003 par Lorenzo di Bonaventura, qui souhaitait produire un film sur les technologies militaires avancées. Skip Woods a complètement repris le script de 2005 par Paul Lovett et David Elliot, pour se rendre compte que ça ne fonctionnait pas du tout et qu’il ne s’en sortait pas avec les personnages inspirés des poupées pour garçon "GI Joe" fabriquées par Hasbro depuis 1964. C’est seulement grâce à l’aide de Harry Lama, scénariste de la série du même nom pour Marvel Comics pour les dialogues, et un 4ème scénariste, Stuart Beattie, que l’histoire finit par tourner rond.

Ce n’est pas simple, car avant d’aboutir à ce chef d’œuvre de la série B, "GI Joe", pour Government Issue, a d’abord été une bande dessinée publiée dans Stars and Stripes à partir du 17 juin 1942. Juste après la guerre, United Artists porte le personnage à l’écran avec Robert Mitchum et avec Burgess Meredith. L’affaire ne s’arrête pas là, et la légende continue avec les poupées fabriquées par Hasbro, puis déclinées à l’envi pour figurer tous les corps de l’US Army. De 1982 à 1994, Marvel Comics publie de nouvelles planches pour les petits garçons devenus grands. Paramount Pictures s’est récemment souvenu qu’ils ont maintenant acquis un pouvoir d’achat, et ont peut-être même des enfants à intoxiquer à leur tour.

Bon. Toutes ces cascades et tous ces effets spéciaux, c’est vachement bien, et comme il s’agit toujours des bons contre les méchants, il ne reste qu’à se laisser emporter par le rythme trépidant de la course-poursuite. Le seul truc qui cloche, qui ne colle pas vraiment à la réalité en dépit du réalisme de ces images à couper le souffle, c’est que ces "GI Joe" en pleine action ne font aucun dommage collatéral.

On le regretterait presque, dans la mesure ou le film serait moins convenu, et ses ressorts moins attendus. Mais il permet de passer deux heures sans se poser de question sur l’avenir du monde et les tenants et les aboutissants de la crise financière. Avec "GI Joe", on est évidemment dans de bonnes mains. À voir un jour de pluie, ou d’ennui existentiel.