Depardieu zoophile et Staline en vente sur eBay

Depardieu zoophile et Staline en vente sur eBay

La campagne de publicité du site d’information Rue89 est déclinée sur le thème de la rumeur avec une série de sketches très amusants.

C’est aujourd’hui devenu un lieu commun de dire que celui de toutes les rumeurs se trouve sur Internet. Tous les patrons de presse ont entonné ce refrain depuis trois ou quatre ans que leurs ventes sont en baisse, et s’ils en sont aujourd’hui à comparer avec gourmandise la courbe de diffusion de leurs titres respectifs, c’est pour mieux masquer les coupes claires qu’ils effectuent au sein de leurs rédactions.

La rumeur circulait au temps jadis au bistro, dans la rue… Elle a pris ses quartiers sur le réseau mondial et se joue de la masse critique d’information qui s’y trouve. Il n’est en effet plus rare avec une requête de tomber d’abord sur un canular, avant de se rendre compte que la vérité est ailleurs, mais quelques liens au-dessous ! Ainsi les rédacteurs en chef de rappeler le sérieux de leur organe, le dévouement de leur rédaction, et que la bonne information est forcément celle qu’on paie. Courez tous au kiosque à journaux !

Il est vrai que les coûts de l’édition sur le Web sont sans rapport avec le papier et la presse traditionnelle. N’importe qui a l’opportunité aujourd’hui de proposer son propre point de vue, sa propre analyse sans passer par les fourches caudines d’un rédacteur en chef. Et les articles qui passent à la trappe dans un journal se retrouvent rapidement à la Une d’un site Internet ! C’est d’ailleurs en racontant que Cécilia Sarkozy ne s’est pas rendue au bureau de vote un certain 6 mai 2007 que Rue89 s’est lancé : l’information avait été refusée par Le Journal du Dimanche, propriété du témoin au mariage de Nicolas Sarkozy.

Les jours et les semaines passent, et lorsque Denis Olivennes, l’ancien patron de la FNAC et désormais de l’hebdomadaire Le Nouvel Obs., qualifie Internet de "tout à l’égout de la démocratie", c’est encore Rue89 qui le sort des tuyaux… Plus moyen de faire des affaires dans le secret des cabinets feutrés et des réunions protocolaires, on en est même venu à inviter les gens à laisser leur téléphone portable au vestiaire avant les conciliabules. La rumeur a donc la vie dure, et beaucoup plus facile avec l’explosion des nouveaux médias. Mais c’est sans doute aussi pour cette raison que Nicolas Sarkozy a été mis au "trou du cul du Web" !

Le problème est que les patrons de presse sont attachés à leur formule en papier, dont ils connaissent tous les travers, mais aussi les arcanes. En revanche, Internet leur apparaît d’autant plus dangereux qu’il y est difficile de gagner sa vie. Les coûts d’exploitation sont réduits au minimum, mais les revenus aussi ! Il importe donc de décrédibiliser ce nouveau média et lui faire une sale réputation pour détourner le public de cette hydre sans queue ni tête. Est-ce à dessein que le "scoop" du même hebdo Le Nouvel Obs. au sujet d’un message SMS de Nicolas Sarkozy à son ex-épouse : "Si tu reviens, j’annule tout", se retrouve sur le site Internet de l’organe de presse ?

La question mérite d’être posée. Mais les journaux, les radios et les télévisions en sont désormais quelquefois réduits à piller ce qui fait courir les internautes pour meubler leurs éditions… Il n’en demeure pas moins que le système sur lequel reposent les recherches sur Internet mériterait d’être mis à plat. La vérité n’est pas toujours bonne à dire, et il n’est pas évident de démêler le vrai du faux. C’est sur cette idée que les publicitaires Tom&Jim ont décliné un ensemble de vraies et de fausses rumeurs dans une série de sketches très drôles et très bien sentis pour Rue89. On y apprend notamment que John Kennedy est toujours vivant, comme Elvis Presley d’ailleurs, et que le corps de Staline a été mis aux enchères sur eBay.

Pourquoi des rumeurs vraies ou fausses, en effet ? La zoophilie présumée de Gérard ou Guillaume (oui, lequel ?) Depardieu semble une invention toute neuve, et tout à fait hors de propos. En revanche, les liens de Nicolas Sarkozy avec des personnalités se réclamant de la Scientologie ont déjà bien excité les claviers. Mais, bon. C’est drôle !