Nicolas Sarkozy hospitalisé après un malaise vagal

Nicolas Sarkozy hospitalisé après un malaise vagal

"Alors qu’il faisait du sport, le Président de la République a eu aujourd’hui un malaise", a écrit l’Élysée dimanche dans un communiqué de presse. "Il a été immédiatement pris en charge par son médecin. Il subit actuellement des examens complémentaires. D’autres informations seront communiquées ultérieurement".

Nicolas Sarkozy a récemment subi des examens médicaux, cardio-vasculaires et sanguins, qui lui avaient été prescrits. "Les résultats de ces différents examens se sont révélés normaux", a déclaré l’Élysée à ce sujet le 3 juillet dernier dans un communiqué. C’est d’ailleurs la première fois depuis son entrée en fonctions qu’il a communiqué sur son état de santé.

Depuis qu’il a pris les rênes du pouvoir au printemps 2007, le chef de l’État a fait montre d’une volonté à toute épreuve pour insuffler une partie de son dynamisme aux Français, ne s’épargnant pas les séances de footing, même en déplacement à l’étranger. Tout le monde se souvient de ces clichés mémorables où son ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner s’employait à lui emboîter le pas dans les rues de New York… Mais c’était il y a longtemps, déjà !

Ce récent malaise s’est produit alors que le président s’adonnait à son jogging habituel près de sa résidence officielle de la Lanterne, à Versailles, a-t-on appris des services de la présidence. Nicolas Sarkozy a été admis à l’hôpital militaire parisien du Val-de-Grâce, où sont généralement soignés les plus hauts personnages français et étrangers, a précisé une source gouvernementale.

Un hélicoptère du Samu et un autre de la Sécurité Civile se sont rendus sur les lieux en début d’après-midi pour l’emmener d’urgence à l’hôpital. "Le président est tout à fait conscient, son malaise n’a pas duré très longtemps", a déclaré Claude Guéant au quotidien Le Parisien dans le courant de la journée de dimanche. Interrogé sur l’éventualité d’un malaise cardiaque, il répond : "On a sans doute tort, il est prématuré de se prononcer". Le Premier ministre, François Fillon, a décidé d’écourter son séjour dans la Sarthe pour se rendre à son chevet.

Le président a déjà été hospitalisé le 21 octobre 2007 en raison d’une angine. Cette intervention n’avait été révélée qu’en janvier 2008 dans un livre consacré à Cécilia, l’ex-femme du président de la République, "Cécilia, la face cachée de l’ex-première dame". Cette brève hospitalisation était intervenue trois jours après l’annonce officielle de son divorce avec Cécilia.

Selon les auteurs de ce livre, Denis Demonpion et Laurent Léger, le chef de l’État a été admis dans cet établissement le dimanche 21 octobre "dans la plus grande discrétion" sur décision de ses deux médecins. Nicolas Sarkozy y avait subi alors "une intervention afin de résorber le phlegmon avec staphylocoques dorés résultant de son angine", ont affirmé les deux auteurs. Cette intervention n’a jamais été démentie par l’Élysée, et a par ailleurs été confirmée par des proches du chef de l’État.

La santé de nos gouvernants — enfin, de ceux qui détiennent la magistrature suprême — font depuis longtemps l’objet de spéculations et d’un tabou. François Mitterrand a pris les plus hautes fonctions en charge alors qu’il se savait déjà malade d’un cancer, et la fin de son second mandat présidentiel fut une longue agonie… Ce qui ne l’a pas empêché de faire publier des informations erronées à son sujet depuis 1981. Avant lui, Georges Pompidou est mort le 2 avril 1974 d’une longue maladie aussi, en plein exercice présidentiel.

Nicolas Sarkozy aurait subi un malaise vagal, un accident cardiaque qualifié de mineur. Il n’en est toutefois pas à sa première alerte, et les angines font rarement l’objet d’interventions chirurgicales. Son tempérament qui le conduit à s’impliquer dans tous les dossiers, sa volonté affichée de moderniser le pays à grands pas, ses nombreux voyages impromptus, comme l’année dernière à la même époque à Moscou pour faciliter un cessez-le-feu au moment de la crise géorgienne, toutes ces interventions ne sont-elles pas de trop pour un seul homme ?

Heureusement pour lui, le moment des vacances est arrivé pour lui, comme pour l’ensemble du personnel politique. Le président de la République aura donc tout le loisir de se détendre dans le midi de la France dans la propriété de sa belle-famille pendant une semaine ou deux. À moins que d’autres événements dramatiques le tirent de ses loisirs et d’un repos bien mérité… Alors, mes chers compatriotes : soyez sages !