Action de représailles après le report du vote du prochain texte de loi sur le téléchargement illégal "Hadopi II" ? Sans doute, et l’obstination du président de la République à faire adopter une réforme réactionnaire — le pléonasme est proposé à dessein — est certainement pour quelque chose dans l’acharnement médiatique dont il est l’objet. Car n’en doutez pas, tomber sur Nicolas Sarkozy en tapotant "trou du cul du web" sur son clavier d’ordinateur n’est pas fortuit.

Quelques petits malins se sont concertés mercredi après-midi pour vérifier si le "Google Bombing" fonctionne toujours… Il s’agit simplement de faire correspondre un certain nombre de liens hypertextuels identifiés comme "trou du cul du web" vers le site qu’il s’agit de couvrir de honte. Cette technique exploite une caractéristique de l’algorithme PageRank qui accorde un certain poids au texte avec un hyperlien vers une page.

Si plusieurs sites utilisent le même texte pour pointer sur la même cible, Google additionne ce poids et il devient possible de faire apparaître la page cible dans les résultats d’une recherche sur le texte contenu dans les liens pointant vers elle. La technique a été la première fois détaillée le 6 avril 2001 dans un article d’Adam Mathes et utilisée à maintes reprises à des fins ludiques, politiques et économiques par des internautes facétieux.

Depuis le 25 janvier 2007 Google a mis en place un nouvel algorithme pour limiter une pratique qui a pris de l’ampleur et causé un certain nombre de désagréments. Quand il détecte un bombardement, il propose des liens ayant un rapport avec cette technique plutôt que le site original. Si l’algorithme fonctionne pour les exemples les plus célèbres, des mot-clés renvoient toujours aux pages humoristiquement ciblées.

Si vous n’avez pas compris comment fonctionne le "Google Bombing" malgré ces explications — certes un peu techniques — vous avez un exemple à votre disposition dans le chapeau de cet article pour illustrer cette technique de détournement des mots-clé.