Bon sang de Jésus !

Bon sang de Jésus !

Comme vous le savez, sans doute, je suis profondément athée, anti-clérical, anti-sectaire et je m’en vante dès que j’en ai l’occasion. Pourtant je vous avoue que j’ai été impressionné et enthousiasmé par « La Passion du christ » de Mel Gibson, film saisissant et rare qui a la violence sanguinaire de l’Histoire.
C’est une œuvre forte et sans complaisance qui marquera les esprits cinéphiliques comme les coups de fouets sur la viande tendre d’un bouc émissaire mal rasé.

On regrettera juste le traitement trop puritain de cet épisode mythique de la venue présumée d’un messie, il y a deux mille ans (c’est-à-dire huit mille générations).

Pour ma part ma théorie est simple et fera sans doute l’objet d’un film encore plus provocateur dès que j’aurais assez d’euros et un producteur couillu ; soit Jésus était un illuminé bisexuel bon à enfermer, soit une femme travestie en homme ou encore en dernier recours un extraterrestre avec plein de pouvoirs cosmiques.

Le parti pris du réalisateur était de montrer la douleur, la violence, la souffrance du corps, la cruauté des hommes, la folie des sectaires (juifs et catho) et on ne peut qu’acquiescer devant choix si pertinent. Oui mes amis, lorsqu’on plante un clou dans les mains et dans des pieds d’un homme, c’est atroce, ça fait gicler du liquide rouge partout, c’est gore et ça choque le bourgeois. C’est comme cela, faut pas se voiler la face, le monde n’est pas une sinécure, même pour un fils de dieu et il peut à tout moment se retourner contre le prophète, le visionnaire ou l’artiste un brin trop talentueux. Jésus lui son truc c’est la menuiserie (pour faire comme son beau-père sans doute), comme le montre une scène symbolique du film, il a inventé les meubles IKEA avant l’heure et même Marie, sa mère pleine de grâce doute un peu de sa vision du meuble plus haut que la moyenne.

Mel est un vache de bon directeur d’acteurs, son casting aussi est épatant et les dialogues en araméen, langue gutturale par excellence sont d’une vraie beauté formelle et nous mettent bien dans l’ambiance. Monica Belluci en Marie-Madeleine c’est une sacrée bonne idée tout de même. Elle a le physique de l’emploi, on l’imagine bien cochonne et bien dévergondée sous sa hure.

On regrette simplement de ne pas voir d’images d’où elle a péché, car une scène de sexe torride en araméen entre Monica et Jésus aurait été du plus bel effet. (J’oubliais de vous dire que dans ma série de suppositions sur la vie de Jésus, je crois fermement à une aventure organique consentie entre le fils de l’Homme et du charpentier (inséminateur artificiel), et la courtisane et pas farouche.

Bref, trêve de digressions salaces, « La Passion du Christ » est un film libertaire, qui fait du bien aux préjugés, qui offre une version réaliste d’un drame universel qu’on a trop voulu édulcorer pour ne pas effrayer les fidèles. Il montre la lâcheté des hommes ; les puissants s’en sortent bien plus mal que la plèbe entre parenthèse puisque Pons Pilate s’en lave les mains, que Hérode retourne à sa partouze gay et que les grands prêtres juifs condamnent sans verser le sang de leurs propres mains (ce qui est couillon, car après le père du prophète - qui fait la pluie et le beau temps sur cette planète - se venge et leur casse leur joli temple et qu’ils n’ont plus que leur yeux pour pleurer dans leur barbe).

Mel Gibson réussit un film très personnel et courageux sur J.C., la reconstitution est belle, forte, émouvante et efficace. Le fait d’avoir jeté le discrédit sur ce film est une aberration intellectuelle, simplement Mel a décidé de faire la nique aux dogmes de quelques natures qu’ils soient pour jeter en pâture aux spectateurs que les croyances ne sont finalement que le fruit de la violence, de la cruauté et de l’énergie de mort.

"La Passion du Christ" dans ce cas peut être considérée aussi antisémite que "La liste de Schidler", me glisse à nouveau la belle blonde pulpeuse de mon coeur, toujours dans le même cinéma.

Mieux vaut croire en soi que de ce chercher un messie commode sinon ça finit en eau de boudin (noir comme le sang animal qui sèche), voilà la fable Gibsonnienne et on est bien d’accord avec lui !