"Une Pointe pour Tous" à l’abordage du Queen Mary II

"Une Pointe pour Tous" à l'abordage du Queen Mary II

Samedi 18 juillet, une fois de plus les opposants des deux rives au terminal méthanier ont fait entendre leur voix sur mer cette fois. Une flottille de pas moins cinquante bateaux a navigué de concert et accompagné le Queen Mary II au départ du Verdon.

Vous me connaissez, je déteste la baille et ses dérivés de l’élément aqueux. Finalement, j’ai cédé aux sirènes du Bartos et j’ai embarqué samedi à 15 heures sur un rafiot à voile. Le capitaine étant Vincent avec lequel j’ai déjà pris grand plaisir à l’interviewer pour le Mague à deux reprises. Son second, un autre Vincent, c’est le grand manitou du blog de l’association Une pointe pour tous. Allez-y de ma part en toute confiance et vous serez toujours renseigné avec brio sur l’actualité du porc méthanier. En toute objectivité, ce n’est pas comme avec moi, je vous l’avoue (rires).

J’étais sereine, du moins au début quand dans les eaux du port, ça avançait sans trop être ardu. Au fête, qu’allai-je faire dans cette galère ventée ? Tout simplement, j’avais décidé d’aller couvrir pour le Mague l’évènement de cette manif un peu particulière puisqu’elle se situait en mer !

Tu m’étonnes Stone, le 4 août on saura si 4Gaz, la société hollandaise pètera dans la soie de ses futures torchères. Dans le cas contraire, comme je l’espère ainsi que toutes et tous mes aminches du pays Médocain et Charentais, ce sera jour de fête à la grand Jacques Tati dans tout l’estuaire. Et si 4Gaz se voit convoler en noce avec le port du Verdon, Thierry Tenau secrétaire adjoint de l’association « Une pointe pour tous » tempête : « Si la réponse est négative, on se mettra autour d’une table. Sinon, ce sera la guerre » ! (in Sud Ouest, dimanche 19 juillet, en page 19). Attention, les Médocains ont le sang chaud !

Niveau média, on avait sorti les grands plats de soupe dans la houppe. Youp la boum, tout ce monde des divas avait embarqué sur le trimaran de Lalou Roucayrol (« Lalou-Multi 50 »), le président d’une Pointe pour tous et avait mis le cap sur le Queen Mary II. Il était accompagné dans sa course par des navires à voile et à vapeur, affichant le pavillon des clubs de voile du Verdon, de Royan et de Meschers. On pouvait lire sur les banderoles : « Non aux morts méthaniers / Maison à 300 mètres, école à 700 mètres, AZF n’a pas suffi ? … ».

Après, je ne me souviens plus très bien. Ca a commencé à gîter sérieusement et je me suis calfeutrée dans l’habitacle à rendre les trois bananes aux fourmis de ma casse dalle de midi. La suite de mon récit, je vous le livre sans garantie de véracité, puisque je le tiens, tu me tiens par le clavier, salop de Franckos !

Le Queen Mary II, c’est un immeuble de cinq étages. A côté, nous on était King Kong qui se battait contre les gratte-ciels encombrés de nébuleuses. J’ai juste entendu le Bartos crier à l’abordage. Il avait pété une écoute qui le relie dans sa soute à ce que j’appelle son cerveau laid. Il voulait couler le paquebot, ce cave ! Les deux Vincent ont arraisonné à la raison cet échappé de l’hosto, c’était moins une. Un peu plus si un(e) journaliste du Journal du Médoc, de Sud Ouest, Aqui FM, Radio France Bleu, Royan infos ou bien encore France 3, avait saisi la scène. Ca aurait conforté le maire de Bordeaux à traiter « d’hystériques » les Médocains qui refusent de crever du port méthanier.

On a frôlé l’incident diplomatique. Bordeaux vu d’en haut conchie ses manants de la Pointe du Médoc. Ces ploucs, ces arriérés mentaux, vous pensez bien ! Un site classé Seveso II, une forte pollution de l’estuaire par rejet d’eau chlorée refroidie au rythme de 1 000 000 m3 par jour et j’en passe d’autres crevures, à cent bornes de là le pacha s’amidonne les testostérones.

D’autres aussi se voulaient représenter leur pomme cotée en bourse et ont voulu tirer la couverture à eux. Ils s’agissait des « Entrepreneurs de la presqu’île du Médoc » qui ont flairé le filon du béton à se couler des lingots sur le dos des gogos et autres vacanciers abonnés au : travailler plus pour gagner moins de notre cher président, avec l’option actuelle de ne plus travailler du tout. C’est un trait de caractère très franchouillard, un peu tels les résistants de la dernière heure toujours près au rencard pour sauver leur peau.
Comme vous pouvez l’apercevoir, la palette des opposants au projet de port méthanier est hétérogène et sans gène. Entre le pinard et les envahisseurs lors des mois d’été, la manne représente tout de même 250 millions d’euros par an. A ce tarif là, on peut bien ressentir une certaine fibre écolo et rouler en 4 x 4 rutilant neuf. Non mais sans dec !

Non, franchement en compagnie des deux Vincent et du Bartos ficelé fissa en fond de cale, je me sentais bien et concerné. A part quelques soucis de digestion inhérents à ce moyen de locomotion qui ne pollue pas et me soufflait dans les branches de toujours continuer le combat jusqu’à la mort du terminal méthanier et que la fête commence !