En cas de VERTIGE… laissez-vous tomber !

En cas de VERTIGE… laissez-vous tomber !

Quand une bande d’amis décide d’escalader un lieu fermé au public, la montée tourne à l’horreur ! En pleine ascension, vous allez vous prendre à avoir vous-même un sacré vertige dans cette course à la survie en haute-montagne !

Cinq amis de longue date, Fred (Nicolas Giraud) , Karine (Maud Wyler), Chloé (Fanny Valette) , Loïc (Johan Libéreau) et Guillaume (Raphaël Lenglet) , vont connaître une ascension vertigineuse, attirée vers le vide ! C’est ce qui va jouer sur cette première partie du film. L’action se situe en Croatie, sur une des montagnes les plus hautes et risquées d’Europe. D’ailleurs, l’accès en est interdit au public. Fred, leader du groupe, va pourtant entraîner intentionnellement ses amis dans une escalade vertigineuse. Au sommet, l’horreur n’est pas terminée, car elle s’amplifie même en présence d’un étrange braconnier répondant au nom de Anton. Tout n’est pas si "Alright", chanson du groupe Supergrass, un soutien moral pour la bande.

La première partie du film, le réalisateur Abel Ferry n’hésite pas à accrocher sa caméra à la cordée pour provoquer les sensations du vide, d’une corde prête à céder, d’un pont prêt à s’écrouler, jusqu’à la tension et la peur sur les visages, la main qui s’agrippe au dernier moment dans un petit creux, une faille, ou un barreau de sécurité. Le groupe s’accroche à ses mousquetons sur un "fil de vie" (dans le jargon de l’escalade, c’est la corde qui longe le chemin d’accès). Quand Abel Ferry plonge sa caméra vers le bas, vous avez les sensations du vertige, vous voudriez tomber pour que ça se finisse et vite… pour atterrir sur la terre ferme, sans danger ! Pourtant l’horreur ne fait que commencer et va prendre un coup d’accélérateur dans la forêt.

La seconde partie commence, et l’ambiance est plongée dans le noir, à peine éclairée par la foudre, ou par une lanterne. Et le sang va couler, sans être trop dans le gore, mais à chaque piège, à chaque flèche plantée. Le refuge du dit braconnier Anton (Justin Blankaert) est très peu dévoilé, et laisse à peine voir les quelques tortures et assassinats réalisés par cet étrange personnage à la folie meurtrière, face à tout ceux qui osent prendre ce chemin ! Abel Ferry choisit plus une réalisation à la caméra "épaule", sans soigner le cadrage comme dans Wolf Creek.

Dans la cabine exigüe de Anton, pas de place pour des plans plus larges, et un minimum d’éclairage. Peut-être on aurait aimé voir des coupures de journaux, ou des photos vieillies, que un gros "Anton" taillé dans la pierre. En tout cas, une actrice sort du lot dans ce film : Fanny Valette, qui incarne Chloé, une infirmière d’urgence, trainant un traumatisme survenu dans le passé, lors d’une urgence à l’hôpital.

Elle explose à l’écran et se prête à ce jeu de l’horreur, entre un pic qui lui transperce le bras, une lutte acharnée pour échappé à Anton, elle est le soutien moral du groupe. Fanny Valette est une actrice à suivre, et avec VERTIGE, sa carrière va prendre de la hauteur. Un talent à suivre, en lui espérant un budget aussi conséquent que le piètre "Bienvenue chez les Ch’tits" et autres films français sirupeux et ennuyeux comme un hérisson… Et pourquoi pas avec du digital 3D ?

VERTIGE est à ce jour un excellent film français, très moderne, très bon dans le genre de l’horreur, un film "survival" en haute-montagne, et sans tomber dans le ridicule ou le "déjà-vu". Abel Ferry est un très bon réalisateur, plus que prometteur. Nous pouvons balayer les Klapish, et autres vieux de l’ancienne vague, même un Dany Boon qui se prélasse dans sa piscine californienne en croyant au rêve hollywoodien… Je pense qu’Abel Ferry a plus de chance d’aller réaliser sur place, comme l’ont fait déjà des talents comme Alex Aja ("Hills have Eyes", et en tournage pour "Pirahnas 3D") ou Xavier Palud ("The Eyes").

Notons que par rapport à "Martyrs" ou "Frontière(s)", VERTIGE ne connait pas la censure et le désordre depuis le ministère de la culture, et la commission de visionnage pour attribuer des labels d’âges jusqu’à la lettre X. D’ailleurs dernièrement, deux films d’horreurs américains sont passés très facilement, entre le dernier volet de VENDREDI 13 ( -16 ans), et MY BLOODY VALENTINE - 3D ("Meutres à la Saint-Valentin" en 3D - interdit -12 ans , des effets incroyables sur les membres qui s’arrachent à chaque coup de pioche du mineur) ! D’ailleurs, si le budget aurait été plus conséquent, le digital 3D aurait été le bienvenue pour nous donner encore plus ce fameux VERTIGE et le sentir de prêt !

N’hésitez pas à vous accrochez à un mousqueton, et en cas de VERTIGE… laissez-vous tomber !