Une espèce de petit singe découverte en Amazonie

Une espèce de petit singe découverte en Amazonie

La Société pour la Conservation de la Faune (WCS) annonce la découverte d’une nouvelle espèce de singe dans une région reculée de l’Amazonie au Brésil.

Ce singe inconnu est lié aux tamarins saddleback, qui regroupent plusieurs espèces des singes connus pour leurs marques distinctives sur le dos. Une sous-espèce distincte nouvellement décrite a été aperçue pour la première fois par des scientifiques au cours d’une expédition dans l’état d’Amazonie dans le nord-ouest du Brésil en 2007.

La découverte a été éditée dans l’édition en ligne de la revue International Journal of Primatology du mois de juin. Les auteurs de l’étude sont Fabio Röhe de la WCS, José de Sousa e Silva Jr du Musée Paraense Emílio Goeldi, Ricardo Sampaio de l’Institut National des Parcs naturels d’Amazonie, et d’Anthony B. Rylands de l’International Conservation.

Les chercheurs ont associé le singe de Mura au tamarin saddleback (fuscicollis mura de saguinus), baptisé du nom des Indiens de Mura, le groupe ethnique amérindien des bassins fluviaux du Purus et de Madeira où vit cette espèce. Historiquement, cette tribu a été écartée du plus grand territoire habité par la majeure partie de la population autochtone amazonienne, qui s’étend aujourd’hui de l’est de la frontière du Pérou (Rio Yavari) vers Rio Trombetas.

Ce singe est la plupart du temps de couleurs brune ou gris foncé, avec un derrière distinctement chiné. Il pèse 213 grammes et est de 24 centimètres de long, avec une queue de 32 centimètres. "La Société pour la Conservation de la Faune est extrêmement fière de faire part de cette découverte passionnante en Amazonie" a déclaré le Dr Avecita Chicchon, directeur des programmes en Amérique latine de la WCS.

"Nous espérons que la découverte attirera l’attention sur la conservation dans cette région très fragile mais avec beaucoup de biodiversité". Selon les auteurs de l’étude, le singe est menacé par plusieurs projets de développement à l’étude dans la région, en particulier la percée d’une voie de pénétration à travers l’Amazone, et qui doit avoir un revêtement destiné à supporter un trafic important. La crainte de protecteurs de la nature se justifie dans la mesure où cette route aura pour conséquence un déboisement accru en Amazonie pendant les 20 prochaines années.

D’autres menaces pour la région consistent en un projet de gazoduc et deux barrages hydro-électriques actuellement au commencement de leur construction. "Ce singe nouvellement décrit prouve que même aujourd’hui il y a des découvertes encore importantes à faire dans la faune", souligne un des auteurs de l’étude, Fabio Röhe, de la WCS. "Cette découverte devrait servir de prise de conscience qu’il reste tellement à apprendre des endroits sauvages dans le monde, et les hommes continuent à menacer ces espaces en les détruisant" !

La WCS a participé à mettre en place des réserves de développement durable de Mamirauá, Amanã, et Piagaçu-Purus au Brésil, constituant parmi les plus grands espaces protégés de forêt tropicale sur la planète. Et les chercheurs de la WCS ont découvert plusieurs nouvelles espèces de singe ces dernières années : le macaque d’Arunachal, découvert en Inde vers la fin 2004, les singes Madidi et Kipunji découverts en Bolivie en Tanzanie en 2005. Jean Boubli, qui travaille à présent pour la WCS, a découvert en 2008 de nouvelles espèces de singes uakari en Amazonie et les a nommées d’après les descriptions du primatologue de la WCS José Márcio Ayres.

Le programme de la WCS au Brésil souhaite faire connaître le projet de GEOMA par le ministère de la Science et de la Technologie du Brésil, dans la mesure où son soutien dans ce projet a permis la découverte de cette nouvelle espèce de singe.