El Niño : Temps pourri prévu pour les vacances

El Niño : Temps pourri prévu pour les vacances

Un nouveau cycle est en train de se former pour le phénomène climatique appelé El Niño, et menace de dégénérer non seulement sur les conditions météorologiques, mais aussi en ce qui concerne une situation économique dégradée en perturbant la production des matières premières dans une grande partie du monde. Les spécialistes craignent de voir à nouveau se développer les désastres subis en 1998.

La coïncidence des événements ne saurait plus mal se présenter. El Niño paraît se développer au moment où le monde entier lutte pour sortir d’une conjoncture économique des plus défavorables depuis la récession de l’entre-deux guerres. Il y a 11 ans, un tel phénomène s’est produit au milieu de la crise financière asiatique, et a troublé les marchés financiers en plus d’avoir causé des catastrophes et des morts.

"El Niño est un peu comme la récession : vous y êtes avant que vous puissiez dire que vous en avez une", explique David Jones, chef analyste au Service de Météorologie d’Australie (ABM). S’il se poursuit comme en ce moment, les spécialistes diront que El Niño a commencé en mai". Le scientifique prétend qu’un phénomène comme El Niño peut se déclarer en quelques semaines. Au cours de son développement, la température des eaux de la partie équatoriale de l’Océan Pacifique grimpe de façon anormale. Les conséquences affectent non seulement la zone Asie-Pacifique, mais le monde entier.

L’année dernière, c’est un modèle de temps inverse qui s’est propagé, La Niña, dans lequel les eaux sont plus fraîches. En 1998, les orages provoqués par El Niño ont engendré des inondations, des tornades et des glissements de terrain qui ont tué plus de 2.000 personnes et ont causé des milliards de dollars de dommages en ce qui concerne les récoltes, les infrastructure et les mines. Michelle L’Heureux, chef prévisionniste au centre de prévision du climat (U.S. Climate Prediction Center) aux Etats-Unis, estime que la prochaine édition ne peut pas rivaliser avec celle de 1998, perturbation climatique la plus forte en 150 ans.

Si cette anomalie se reproduit avec sévérité cette année, la sécheresse pourrait provoquer des hausses prix en Asie pour les céréales, lesquelles sont déjà près des plus hauts niveaux historiques à cause de problèmes d’approvisionnement, pendant que des orages violents affecteraient la production de pétrole dans le Golfe du Mexique et les réduiraient au minimum. Mike Palmerino, météorologiste agricole aux États-Unis chez DTN Meteorlogix, ajoute : "Ça se présente bien en ce moment", consent-il à avancer, Mais au même moment une année en arrière, il s’est avéré que se formait El Niño, avant qu’il ne se dégrade vers la fin de l’été, et tous les modèles de temps ont changé avant de revenir à la normale".

Des prévisionnistes craignent qu’une faible mousson ne soit actuellement un signe précurseur de El Niño en Inde, un des plus gros producteurs et consommateurs du monde de denrées, depuis le sucre jusqu’au soja. Les pluies de mousson sont un élément vital pour les agriculteurs indiens. Une trop faible récolte est la raison principale des hauts niveaux de prix pour le sucre depuis trois ans. L’Indonésie, un des plus grands producteurs d’huile de palme et grand consommateur de sucre et de riz, fait aussi face à la sécheresse.

La Chine se tourne généralement vers l’Amérique du Sud pour le soja pendant le cycle de croissance aux États-Unis. Or, les récoltes au Brésil et en Argentine ont souffert de la sécheresse en 2009, et les stocks de soja sont à leur plus bas niveau depuis 32 ans aux États-Unis, ce qui leur assure moins de deux semaines d’approvisionnement commercial normal. Shawn McCambridge, analyste en céréales chez Prudential Bache Commodities à Chicago, estime que El Niño "se développe un peu trop tard pour avoir vraiment beaucoup d’impact sur l’hémisphère nord, mais le problème vient de l’hémisphère sud".

Aux États-Unis, El Niño peut influer sur la direction des vents dans le bassin atlantique, et gêner la formation des cyclones pendant la saison annuelle. Vernon Kousky, ancienne directrice du CPC, juge probable "une suppression de l’activité cyclonique, si El Niño montre davantage de puissance pendant les deux mois prochains". Un El Niño vigoureux peut avoir un hiver doux dans le Nord-Est pour conséquence, où le marché des combustibles de chauffage est le plus gros dans le monde.

De fortes chutes de neige à l’ouest des États-Unis peut également affecter la production d’énergie hydroélectrique. Seule voix optimiste dans ce concert de d’anxieux, Stephen Schork, rédacteur en chef à The Schork Report in Pennsylvania, explique avec un étrange enthousiasme que la faiblesse de l’économie mondiale affaiblira l’impact du phénomène climatique sur des marchés de l’énergie : "Il y a là un approvisionnement suffisant" !