Sleeping With Virginie Despentes.

Sleeping With Virginie Despentes.

Pendant que mon rédacteur en chef Frédéric Vignale courtise les formes girondes et plantureuses de Courtney Love, alors qu’il profite d’un instant de grande lucidité pour s’embobiner le moral dans le stupre grunge,je fantasme sur les traits acérés de Virginie Despentes.

Décidément, lui et moi, en sus de terminer sa carrière de tenancier de Café (contraint et forcé) alors que je me prélasse dans ma petite campagne solitaire et consentante, nous n’avons pas les mêmes valeurs.

Virginies, si tu m’entends, si tu me lis, si tu as le moindre contact avec Le Mague par l’intermédiaire d’un correspondant, d’un lecteur, d’une âme charitable et secourable, je voudrais te rencontrer.

Pourquoi ? Car j’aime ta littérature. Tes livres, que ce soit du premier au dernier m’ont toujours enchantés. Que d’aucun essayent de te critiquer, qu’ils puisent dans le fiel des arguments insensés sur ton manque de style et je me mets en rogne. J’adore lire tes livres car ils me ressemblent et j’espère qu’ils te ressemblent aussi. J’aime ton langage, tes phrases, ta façon hyper réaliste de me faire voir le monde. J’aime aussi ton physique, ton maintient agréable à l’oil et ta façon de bouffer ton auditeur. Je suis scrupuleusement amouraché de tes goûts (qui sont les miens) et quand je lis tes articles musicaux je me dis que tu aurais un rien de Laurence Romance, mais avec de la longueur quand tu le veux.

Je nous vois, avachis dans un canapé, laissant sur « repeat » notre chaîne Hi-fi commune, qui balancerait des sons insensé de ’The Shadow Of Knight’ ou d’un autre de tes groupes favoris. Plus métal j’en conviens. Je prendrais ce qui vient. J’allongerais mon pied sur ton jeans usé et nous serions heureux. Platonique.

Mais surtout, si je désire te discerner de visu, c’est surtout pour parler de cette chanson, de cette rencontre. De ce morceaux que tu as écris, ou plutôt adapté en français, pour Placebo « Protège Moi ». Qu’est ce que c’est que ce titre ? une demande de couverture ? un appel de détresse ? Comme toi j’aime ce groupe.

Comme toi j’adore ce qu’ils font. Je serais enclin à demander aux auditeurs d’aller racheter l’album ’Sleeping With Ghosts’ uniquement pour le second CD Bonus nouvellement édité qui s’appelle ’Covers’ et qui est un disque de 10 reprises de ces monstrueux rockeur. Je me le diffuse en boucle car j’aime leurs façon de torturer, leur fabrication des standards In et Out. ’Daddy Cool’ chanté et joué par Molko mérite un coup de boule dans les couilles de la variété.

’The Ballad Of Melody Nelson’ est un merveilleux hommage à Gainsbourg et ’Bigmouth Strikes Again ’ nous console de la mort de Morrissey. Je laisse les petits chanceux qui l’ont déjà et les futurs acquéreurs de ce CD la surprise du reste des choix de titres. Je ne cautionne pas le fait que les fans seront encore obligé de débourser plus de 15 euros pour un disque qu’ils auront déjà et que cette coucherie avec un fantôme risque de coûter chers mais tu n’y es pour rien Virginies, Placebo non plus. Juste crachons veux-tu bien, toi et moi, sur EMI pour ce coup de traître.

J’aime cette musique. J’adore ce rock agressif, cette façon maladive de chanter, ce besoin d’exprimer par le bruit une douleur et un mur du son. Je suis sûrement très con. Mais j’imagine que toi aussi tu adores te brancher, un casque sur les oreilles, dans un moment de plénitude.

Tu vois, je ne parle pas de coucherie, je ne voudrais pas t’effrayer, où m’inquiéter moi-même de ce que pourrait être notre rencontre. Je ne sodomise pas mon sommier et regarde la vie droit devant, une bière à la main, dans ma véranda, en pensant à toi.

Alors écris moi. Devenons amis veux-tu bien.