Lance Armstrong en "pole position" à Monaco

Lance Armstrong en "pole position" à Monaco

De retour dans le Tour de France, Lance Armstrong prend le départ samedi à 16H17 à Monaco, dans le contre-la-montre d’ouverture, bien avant les favoris de l’épreuve.

Des prévisionnistes annoncent de la pluie en fin d’après-midi sur l’est de la côte d’Azur, et "des orages sur les reliefs avec un risque de débordement sur le littoral en fin de journée". Certains commentateurs sportifs y voient une situation des plus favorables pour le septuple vainqueur du Tour de France, d’autant plus que son coéquipier espagnol Alberto Contador, vainqueur du Tour en 2007, doit partir dans les tout derniers, très précisément à 19h05 et 30 secondes, juste avant l’Australien Cadel Evans et l’Espagnol Carlos Sastre.

"Exactement comme les Formule 1, les cyclistes devront avoir leur moteur bien chaud avant le départ", explique Stephen Roche, vainqueur du Tour en 1987 et supporter de son fils Nicolas, qui a signé sa première participation à la grande boucle. "Cent mètres après, ils auront la terrible rampe de l’avenue d’Ostende à négocier", analyse-t-il. Le prologue du Tour de France a-t-il été étudié en fonction du retour du grand champion cycliste, pour lequel cette nouvelle saison est plus consacrée à la lutte contre le cancer, qu’à la recherche de la victoire à tout prix ?

L’ancien champion a emprunté à vélo le parcours dont le départ sera donné sur la grille même du Grand Prix de Formule Un, face au Port Hercule."Entre les montées tactiques et les descentes techniques, le choix des braquets va être capital afin de bien gérer les ruptures". Un parcours pour professionnel aguerri, pour un tacticien de la trempe de Lance Armstrong… "En résumé, il faudra pédaler tout le long, même sur le dernier faux plat où aller chercher l’arrivée ne sera pas évident pour ceux n’en ayant pas gardé sous les pédales".

"Monaco c’est important et le Ventoux, la veille de l’arrivée à Paris, semble être le deuxième très grand rendez-vous de ce Tour de France", commente Bjarne Riis, manager de l’équipe danoise Saxo Bank et vainqueur du Tour de France 1996. "L’équipe la plus forte est Astana, elle est quand même fantastique mais elle ferait l’erreur de ne pas désigner un leader unique avant le départ, de ne pas choisir Alberto Contador", a jugé le Danois.

Selon Stephen Roche, "Certains leaders risquent d’y laisser quelques plumes", donnant à penser que le prologue est à la portée d’un outsider, voire d’un jeune coureur en très bonne forme. "Si des moins connus savent bien jouer le coup et le doubler avec une belle échappée quelques jours plus tard, le maillot jaune peut leur tendre les bras". À peine plus ouverte pour les cyclistes que pour les bolides de la Formule 1, le parcours sélectif de Monaco laisse tout de même une place à la surprise, bien que tout le monde ait le regard fixé sur le diable texan.

"Lance Armstrong est de retour et c’est fantastique pour le sport mais avant d’imaginer le résultat qu’il peut obtenir dans le Tour, il faut attendre un peu", professe Bjarne Riis, laissant entendre que le contre la montre, discipline où Lance Armstrong excelle, ne permet pas d’établir un pronostic sur l’évolution du palmarès. Le grand retour du champion américain sera donc très suivi sur la corniche, mais risque de connaître des vicissitudes par la suite, dans les étapes de montagne et sur la durée. "Toutefois je ne pense pas qu’il puisse rivaliser avec les jeunes, qu’il puisse accompagner Contador et Andy Schleck dans les cols".

"Le dernier virage en épingle ramenant les coureurs en bord de mer sur Monaco est casse-gueule", commente enfin Stephen Roche. La présence de Lance Armstrong dans ce prologue est également vu comme "bonne chose pour la course, car on en n’a jamais autant parlé depuis qu’il a annoncé son retour", selon les propos que Patrice Clerc a prêté au quotidien vespéral. S’il est en forme pour faire un très bon temps tout au début de la compétition, les spectateurs et les médias radio et télé vont comparer le parcours de chaque cycliste avec le sien, qui fera référence. Un formidable produit d’appel pour Amaury Sport Organisation, alors que le Tour de France souffre une année de plus d’un gros problème de crédibilité à cause des affaires de dopage.

Et pour finir, "Si l’humidité se glisse dans sa partie lisse, ce sera périlleux surtout avec nos vélos profilés peu adaptés pour ce genre d’acrobaties", prédit Stephen Roche, donnant ainsi les meilleures chances aux premiers partis. Monaco à vélo comme en auto, c’est donc sur la ligne de départ que se joue la victoire !