Nicolas Sarkozy a gaffé avec Israël !

Nicolas Sarkozy a gaffé avec Israël !

Les relations entre les États-Unis et l’État d’Israël ont connu des jours meilleurs sous la présidence de George W. Bush, et Nicolas Sarkozy a jeté de l’huile sur le feu en suggérant à Benjamin Netanyahu de se débarrasser de son encombrant allié Avigdor Lieberman au cours de sa visite à Paris le 24 juin.

La presse israélienne fait des gorges chaudes de l’empressement de Nicolas Sarkozy à devancer les désirs de son homologue américain en recommandant chaudement à Benjamin Netanyahu de "se débarrasser au plus vite" de son ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, très intransigeant sur la question de la colonisation comme sur la création d’un État palestinien indépendant et viable, sur un territoire que les autorités israéliennes ont toujours considéré comme le leur.

"Le Président de la République a eu une discussion approfondie sur le Proche et le Moyen-Orient avec le Premier ministre de l’État d’Israël", a fait savoir l’Élysée à l’issue de la première visite officielle en France de Benyamin Netanyahou, le 24 juin dernier. Bien sûr, le contenu des échanges n’ont pas filtré, mais des fuites commencent à se répandre à Tel Aviv, où la deuxième chaîne de télévision a révélé certains aspects peu favorables à l’aile dure du gouvernement local.

En effet, Nicolas Sarkozy aurait "dépensé une bonne partie de son entretien avec Benyamin Netanyahu mercredi dernier à commenter la composition du gouvernement israélien", selon le journal Haaretz. Le ministère des Affaires étrangères a vigoureusement répondu à l’attitude présumée du chef de l’État français en fustigeant une "intervention intolérable dans des affaires intérieures israéliennes".

Nicolas Sarkozy aurait carrément fait savoir à Benyamin Netanyahu qu’il ne pourrait rencontrer Avigdor Lieberman s’il se rendait en France au sein d’une délégation officielle, accompagnant ses paroles de gestes dévalorisants à l’endroit du ministre israélien. Il aurait ensuite conseillé son chef de gouvernement d’échanger Avigdor Lieberman contre Tzipi Livni dans une coalition renouvelée.

La réprobation du président de la République française convient sans doute à tous ceux qui souhaitent une attitude et une politique israéliennes plus mesurées à l’égard de la population palestinienne plus que jamais sujette aux contraintes israéliennes. Mais le discours du Caire de Barack Obama, comme ses efforts pour amener Tel Aviv à contingenter la colonisation ont fait naître de nouveaux espoirs qui risquent d’être déçus par des manœuvres inopportunes.

Nicolas Sarkozy a également affirmé que la France "est disposée à contribuer à une force internationale, notamment avec les États-Unis et ses partenaires de l’Union européenne", dans un communiqué publié par l’Élysée. "Elle est également prête à offrir des garanties de sécurité substantielles", de manière à favoriser l’émergence "d’un État palestinien indépendant, démocratique, moderne, viable, apaisé et pacifique, vivant en paix et en sécurité aux côtés d’Israël", qui "constitue l’une des meilleures garanties de sécurité à long terme pour Israël".

Le président américain a affirmé lundi, avant son départ pour le Proche-Orient, la nécessité d’une certaine fermeté envers Israël sur la création d’un État palestinien et la colonisation dans les territoires. Alors que l’attitude israélienne se fait moins dure au sujet des colonies juives dans les territoires occupés, Ehud Barak prétend que "beaucoup d’Israéliens craignent que ce que Palestiniens veulent n’est pas deux États, mais deux étapes", dont la seconde serait la dissolution de l’État d’Israël.

Benyamin Netanyahu a cherché à rassurer Nicolas Sarkozy en affirmant que son ministre des Affaires étrangères n’était pas aussi vitupérant en privé qu’il apparaît à la tribune. La presse israélienne souligne que Nicolas Sarkozy lui a répondu que Jean-Marie Le Pen était lui aussi une personne agréable en privé, un parallèle avec Avigdor Lieberman que conteste absolument le chef de la coalition israélienne au pouvoir.

De son côté, Tzipi Livni se réjouit de ces interférences, en espérant que "la communauté internationale commence à résorber un danger de fascisme" en Israël. Mais il n’est pas certain que Barack Obama apprécie que ses efforts soient anéantis par le zèle de Nicolas Sarkozy.