Les nécros étaient prêtes depuis longtemps dans toutes les rédactions, mais personne ne pouvait se résoudre à publier l’annonce de la disparition de cette icône du petit écran. Ryan O’Neal, son compagnon depuis longtemps, avait annoncé au magazine People son souhait de consacrer une union de longue date, alors que la star était déjà sur son lit d’hôpital.

Le cancer du côlon dont l’actrice était atteint a fait l’objet de nombreuses chroniques dans la presse, et son état n’a cessé de s’aggraver depuis 2006, où elle s’est soumise à un traitement de chimiothérapie. Terrible fin pour cette femme blonde au sourire éclatant, qui a ébloui les plus grands réalisateurs et les meilleurs acteurs sur le grand comme au petit écran… Mariée en 1973 à L’Homme qui valait 3 Milliards, le fameux Lee Majors, Farrah Fawcett est rapidement devenue l’actrice fétiche des studios Spelling à Hollywood, dans les productions duquel elle incarne l’une des fines lames de la série Drôles de Dames.

Mais Farrah Fawcett a aussi joué pour Claude Lelouch, Robert Altman et Michael Anderson… Sans jamais quitter la télévision, avec un rôle dans Spin City, The Guardian, et bien sûr Charlie’s Angels ! Elle incarne une femme battue pour son premier rôle dans The Burning Bed en 1964, avant de jouer le rôle de Patricia dans Un homme qui me plaît, de Claude Lelouch. Et c’est de son vivant que l’étoile qui porte son nom a été posée sur la Promenade des Stars à Hollywood.

Au cours de sa carrière, Farrah Fawcett a enchaîné couvertures de magazines, parmi lesquels le fameux Playboy, et publicités à cause de sa plastique et de la beauté de son visage. Mais cette agréable façade occulte un peu vite la profondeur du jeu qui l’a menée pendant près de vingt ans sur le chemin de la célébrité comme au cœur d’un public assidu. Après l’annonce de son cancer, l’actrice elle a demandé dans un communiqué que l’on respecte son intimité dans ce moment difficile, mais se dit également submergée par le soutien, l’amour et la compassion venus du monde entier.

Tout au long des années quatre-vingt, Farrah Fawcett a été montrée du doigt comme le symbole des séries télévisées sans intérêt, des films publicitaires racoleurs et l’épouse de L’Homme qui valait 3 Milliards. Elle a en effet tapé dans l’œil des producteurs en posant vêtue comme une indienne au volant d’une Chevy 1937 pour le photographe Bruce McBroom. À tout le monde, elle a assuré avoir arrangé elle-même ses remarquables boucles blondes.

Sa chevelure blonde en cascade a tout de suite fait de l’effet, et elle a été engagée pour jouer dans une nouvelle série policière, Drôles de Dames, où pour la première fois, les investigations sont menées par des femmes. C’est ainsi que Farrah Fawcett est devenue une star, mais aussi qu’elle a fait l’objet des ligues de vertu américaines. Ce qu’on appelle aux États-Unis la télé des salons de massage a été depuis supplantée par la real-TV, dont la veine n’a plus rien à voir avec le romantisme que dégageaient des actrices de la trempe de Farrah Fawcett.

Pour de nombreux admirateurs, l’image qui restera de Farrah Fawcett est celle du poster où on la voit en maillot de bain rouge, vendu à 12 millions d’exemplaires après son départ de la série de télévision Drôles de Dames.