Le virus de la grippe porcine longtemps incognito

Le virus de la grippe porcine longtemps incognito

Grâce à l’analyse la plus complète jamais effectuée sur le virus de la grippe H1N1, il a été montré que le germe aurait circulé pendant des années, très probablement chez les porcs, sans pour autant avoir été détecté.

Des scientifiques en charge de l’étude de ce virus de la grippe A ont affirmé que les porcs sont réellement la source potentielle de cette nouvelle pandémie humaine. Les résultats de l’étude montrent la nécessité d’une surveillance globale plus systématique des virus de grippe chez les porcs, a déclaré le Dr Nancy Cox, chef de la division grippe au centre américain pour le contrôle et la prévention des maladies. Cette annonce a été faite au téléphone à des correspondants de presse vendredi.

Le rapport établi par le Dr Cox et l’équipe internationale de chercheurs a été publié dans la revue Science, et montre que le virus pourrait avoir été en circulation sans être détecté dans les cheptels porcins quelque part dans le monde. Les chercheurs ont confirmé le mélange impair de gènes humain, aviaire et du porc dans ce nouveau virus, qui a infecté plus de 11.000 personnes dans 42 pays, et causé 86 décès. L’organisation Mondiale de la Santé (OMS) a été ainsi poussée à déclarer une pandémie mondiale de ce virus, qui causait jusqu’à présent et la plupart du temps une maladie bégnigne chez les personnes infectées.

Les chercheurs ont estimé probable que d’autres combinaisons impaires infectent des porcs à l’avenir, bien que celles-ci n’aient pas encore été remarquées. Ils ont répertorié les codes génétiques de 70 échantillons différents du nouveau virus apparu au Mexique et aux États-Unis. Nous pouvons vraiment dire aujourd’hui où chacun des gènes… est apparu, a déclaré la praticienne. Ce nouveau virus est un mélange de précédents mélanges, il comprend des éléments d’un virus résurgent remarqué en 1998, avec des propriétés humaines, aviaires et porcines tout à la fois.

Il contient aussi un peu des caractéristiques eurasiennes de la grippe, y compris un segment très étroitement lié à un échantillon provenant d’un patient de Hong-Kong, atteint d’une grippe de type A en 1999. Mais le mystère demeure en ce qui concerne l’apparition de cette combinaison nouvelle. Plusieurs scénarios existent en ce qui concerne la genèse du nouveau virus, y compris sa résurgence en Asie ou en Amérique, est-il écrit dans leur contribution. Il est aussi possible qu’un autre animal se soit comporté comme un porteur sain, ce qui conduit à imaginer qu’un animal peut être infecté par le microbe pathogène sans tomber malade pour autant.

Le Dr Cox souligne que les scientifiques ont par exemple appris tout récemment, que des félins, depuis des lions jusqu’aux chats domestiques, peuvent être atteints de la grippe aviaire H5N1. Nous savons que nos collègues vétérinaires de l’USDA (US Department of Agriculture) et ailleurs dans le monde se préoccupent désormais de voir si des échantillons congelés de porcs ou d’autres animaux pourraient fournir le lien manquant, indique le Dr Cox. Si nous pouvons en déterminer l’origine, nous pourrons également prendre des mesures pour nous assurer que le virus ne réapparaît pas sous une autre forme, encore légèrement différente.

Les chercheurs ont reconnu ignorer si ce virus particulier a acquis la capacité d’infecter l’espèce humaine. Les mutations ne permettent pas d’habitude aux virus animaliers d’infecter les gens, puis de se transmettre facilement d’une personne à l’autre. Les experts en matière de grippe s’inquiètent d’apprendre que les virus passent maintenant des animaux aux gens sans intermédiaire. En général, ils n’infectent pas une personne aussi facilement, comme le virus de l’influenza aviaire H5N1, qui a infecté 429 personnes et tué 262 d’entre elles, se transmet rarement d’un organisme humain à l’autre.

Mais chacune des trois récentes pandémies, celles de 1918, 1957 et 1968, se sont déclarées lorsqu’un nouveau virus de grippe aviaire est parvenu à infecter des personnes. Jusqu’à présent, les échantillons du nouveau virus H1N1 indiquent une très légère mutation génétique. Celui qui provient d’un patient mexicain est pratiquement identique aux échantillons relevés dans plusieurs États des États-Unis et d’autres pays.

Ceci signale que ce virus a pu être inoculé à des humains d’une manière simple, a déclaré le Dr Cox. En d’autres termes, si plus d’une personne est directement infectée par un animal ou par toute autre source, elles l’ont été par des virus identiques du point de vue génétique.