L’OMS craint une autre pandémie avec le diabète

L'OMS craint une autre pandémie avec le diabète

250 millions de personnes sont atteintes du diabète dans le monde, une population en constante augmentation, et qui pourrait doubler en moins de 25 ans, soit une génération… L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) s’inquiète de la progression de la maladie, qui prend des allures de pandémie, et met le public en garde contre les comportements à risque.

Le diabète est une maladie qui s’explique par la déficience du pancréas à générer l’insuline humaine, une protéine essentielle dans le processus d’alimentation des cellules du corps. Elle se traduit par la présence d’un taux de sucre élevé dans le sang, lequel agit non plus comme un aliment, mais un corrosif pour les artères et les organes irrigués par les vaisseaux sanguins. Le diabète est la première cause d’amputation dans le monde, avant les blessures de guerre. Il est traité par l’injection quotidienne de doses d’insuline par voie sous-cutanée, un traitement au long cours astreignant.

L’apparition de cette maladie est souvent le fait d’un changement dans les habitudes alimentaires d’une population. Dans les pays développés comme dans de nombreux pays du tiers-monde, l’amélioration des modes de vie et la mise sur le marché d’aliments riches en protéines, souvent issus de l’industrie agro-alimentaire et transformés par celle-ci, favorise la propagation du diabète, en même temps que l’adoption généralisée d’habitudes sédentaires. Pour autant, les efforts d’un grand nombre de gens pour pallier aux inconvénients d’une vie citadine et prendre soin de leur corps ne sont pas exempts de risques.

Le surpoids est évidemment un facteur à risque dans l’émergence du diabète. Celui-ci est multiplié par 3, d’autant plus qu’il s’inscrit dans le raccourcissement de l’ordre de 13 ans dans l’espérance de vie. Des chercheurs étudient en ce moment l’éventualité d’une interaction entre le diabète et l’émergence de cancers, en plus d’autres affections intercurrentes déjà répertoriées. C’est pour cette raison que les médecins et les professionnels de santé recommandent la pratique du sport, ou du moins de se conformer à l’exercice physique dans la vie quotidienne. Pour autant, l’excès en tout est un défaut.

Un certain nombre de sportifs ont recours aux compléments alimentaires pour augmenter l’apport en vitamines. Ce type de médication est susceptible de bouleverser le métabolisme et de favoriser l’apparition du diabète en élevant anormalement le taux de sucre dans le sang. En revanche, les radicaux libres auraient un effet bénéfique sur le métabolisme. Les antioxydants tels que les vitamines C ou E empêchent la production de radicaux libres, explique Michael Ristow, de l’université d’Iéna, et ils ont de ce fait des conséquences sur l’apparition du diabète. Une expérience a été menée pendant 4 semaines sur 39 jeunes hommes à qui a été soumis un programme sportif. Un échantillon a reçu des compléments vitaminés pendant le test, et il n’a été constaté chez celui-ci aucune différence dans la production de radicaux libres, alors que ceux qui n’ont pas eu recours aux vitamines ont vu leur concentration augmenter, ainsi qu’une meilleure distribution de l’insuline naturellement produite dans le corps.

Une alimentation saine est nécessaire pour éviter l’émergence du diabète. Le tabac et le café ont des répercussions dans le métabolisme, et il convient d’éviter les excès. La liste des dommages que cause le tabac est longue, de l’infarctus du myocarde à la maladie d’Alzheimer… Une étude menée sur 1,2 million de patient a montré que fumer augmentait de 44% le risque au diabète. Les gros fumeurs, dont la consommation dépasse les 20 cigarettes par jour, augmentent leur risque de 61%. Le risque existe ensuite pendant la vie entière, puisqu’il est encore 23% plus élevé chez ceux qui ont arrêté de fumer. Par ailleurs, le café, en favorisant l’augmentation de l’adrénaline, bloquerait l’action de l’insuline. Une expérience a été conduite sous la direction d’une équipe de l’université de Duke, en Caroline du Nord, sur une dizaine de personnes à qui les chercheurs ont fait boire régulièrement des doses différentes de café. L’équipe de recherche a pu démontrer de cette manière que l’absorption de grandes quantités de café diminuait l’assimilation de sucre de 8% dans le corps.

Pour demeurer en bonne santé, il faut également se reposer suffisamment. Le manque de sommeil participerait à l’émergence du diabète, 5 fois plus chez ceux qui dorment moins de 6 heures par nuit, par rapport à ceux qui effectuent des nuits de 6 à 8 heures quotidiennes. D’autre part, une activité sexuelle débridée, comme la recherche effrénée de partenaires différents auraient également un effet néfaste sur le métabolisme. Des scientifiques de l’université de Californie à Irvine ont ainsi cru déceler un rapport entre le risque au diabète et la polygamie. La luxure aurait une conséquence sur le stress, et par là sur l’assimilation du sucre dans le sang.