Schwarzenegger d’accord pour parler du cannabis

Schwarzenegger d'accord pour parler du cannabis

Arnold Schwarzenegger, gouverneur de Californie, a déclaré mardi qu’il serait favorable à un débat public sur des propositions visant à légaliser le commerce de marijuana, tout en prévoyant des taxes afférentes. En effet, certains suggèrent que la libéralisation de l’usage de cette drogue pourrait apporter une nouvelle source de revenus pour les pouvoirs publics.

Le gouverneur républicain, dont le mandat expire à la fin de l’année prochaine, a été interrogé sur la possibilité de considérer le cannabis comme l’alcool sur le plan légal lors d’une réunion publique sur la prévention du risque incendiaire. Non, je ne pense pas que ce soit le moment de le faire, mais je pense que le temps est venu pour en discuter, a-t-il déclaré, et je pense que nous devons étudier très soigneusement ce que d’autres pays qui ont légalisé la marijuana et d’autres drogues font, quelles conséquences il a eu dans ces pays, et si les gens sont d’accords avec une telle décision.

L’ancien acteur de cinéma, qui a admis avoir fumé de la marijuana dans le passé, s’est référé à son Autriche natale et l’a citée comme un pays souhaitant faire marche arrière sur certaines des décisions prises dans les pays européens. Il a toutefois estimé qu’une décision pour réglementer le commerce de marijuana, proscrit aux États-Unis depuis 1937, ne devrait pas être fondée uniquement sur des motifs fiscaux. La marijuana est interdite aux Etats-Unis depuis 1937 mais les Californiens ont voté en faveur de son usage à des fins médicales en 1996. En 2004, Schwarzenegger a opposé son veto à un texte qui visait à assouplir les conditions de détention de marijuana pour des raisons thérapeutiques.

Les déclarations d’Arnold Schwarzenegger viennent quelques jours après la publication d’un sondage en Californie, montrant que 56% des personnes interrogées soutiennent la légalisation du cannabis pour une consommation de type récréatif et admettent l’instauration d’une fiscalité en conséquence. Le représentant démocrate de San Francisco Tom Ammiano a présenté récemment au Congrès de l’Etat un texte de loi qui autoriserait la vente aux adultes et maintiendrait l’interdiction de la vente ou de la possession de cannabis pour les personnes mineures en dessous de 21 ans. Une législation semblable existe déjà pour les boissons alcoolisées.

Tom Ammiano a indiqué que sa proposition produirait environ 1,3 milliards de dollars de recettes supplémentaires à l’État, qui fait face à des déficits de plusieurs milliards de dollars avant d’avoir été sommé de les réduire à 42 milliards. Il est avec d’autres parlementaires parmi les gens qui soutiennent la légalisation en arguant qu’une telle mesure améliorerait la sécurité publique en réorientant des efforts de police vers des délits plus graves et mettrait un terme aux dommages causés à l’environnement en ce qui concerne la culture illicite de cannabis sur des parcelles publiques.

En Californie, l’État d’Amérique où la population est la plus nombreuse, les gens sont devenus les premiers, en 1996, à approuver l’usage de cannabis dans un cadre médical, mettant la législation locale en porte-à-faux avec la loi fédérale. En 2004, Schwarzenegger a mis une ordonnance afin de permettre la détention et l’usage de marijuana en Californie dans le cadre de prescriptions médicales. Les agents fédéraux pendant l’administration Bush ont intensifié des procédures contre les pharmacies vendant de la marijuana en Californie, et dans d’autres États qui ont adopté des lois semblables.

Mais l’Attorney Général des États-Unis, Eric Holder, a indiqué en mars dernier que le département de la Justice n’a aucune directive depuis l’investiture de Barack Obama à la présidence pour poursuivre ces pharmacies officines pour le moment. Barack Obama, qui également a reconnu avoir fumé du cannabis dans sa jeunesse, a toutefois écarté récemment l’idée de légaliser la marijuana au niveau national.