Attentats de Madrid : merci M. Aznar !

"Nous sommes en guerre contre le terrorisme", entendons-nous dans toutes les déclarations des hommes politiques, lisons-nous dans tous les médias. Mais qu’est-ce que cela veut dire ? Sommes-nous les messagers d’une pensée universelle que nous délivrons aux peuples "incultes" et que nous imposons à ceux qui ne veulent pas se soumettre ? C’est en quelque sorte ce qui ressort du discours va-t’en-guerre de W. Bush qui se drape dans sa croisade d’homme blanc lorsqu’il évoque le terrorisme, uniquement associé, pour lui, à l’Islam. Mais ne devrions-nous nous pas, comme nous le suggère la Torah, tout dans l’autre sens ?

A l’écoute des déclarations des chefs d’état et de gouvernement, nous serions victimes de la barbarie de quelques fous de Dieu … Mais qui n’écoute qu’un son …
Si nous regardons de l’autre côté de la lorgnette, qu’est-ce que 200 morts et 1400 blessés face au million d’enfants morts à cause de l’embargo, et aux milliers de civils tués sous les bombardements de la dernière guerre d’Irak ?
On nous présente le terrorisme comme la guerre du lâche. Je préfère dire que c’est la guerre du pauvre, car le lâche c’est le W. Bush ou le Aznar qui se terre dans son abri et décide de la vie et la mort de milliers de civils innocents. Le lâche c’est celui qui attaque une armée cent fois inférieure à la sienne pour des raisons mercantiles … Il faut un certain courage pour se servir de son corps comme de l’arme ultime, l’arme fatale.

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Les Espagnols innocents qui sont morts hier sont les victimes de la dictature de monsieur Aznar. Ce type ne me revient pas, physiquement il me rappelle Hitler, avec son front bas, son regard torve, sa moustache … et sa haine de l’Autre. Aznar et sa politique hasardeuse. Aznar qui se maria avec W. Bush pour le pire assassinat qui soit : tuer un pays en violation de tous les droits, à commencer par ceux de l’ONU et du Droit International … Aznar qui faisait le malin avec Bush et Blair, lors d’un mémorable sommet de l’absurde, aux Açores, qui a vu ces trois dictateurs prendre leur pays en otage d’une guerre qu’eux seuls voulaient.
Aznar, assassin, oui, de milliers d’Irakiens mais aussi, désormais, de près de deux cent innocents espagnols !
C’est l’ami Tony qui doit commencer à se faire des cheveux, le prochain sur la liste ne peut être que lui … et son peuple, tout aussi innocent que les espagnols … Car ne l’oublions pas : on nous rabâche à longueur de journée que nous sommes dans des démocraties mais c’est faux ! Les peuples anglais et espagnols ne voulaient pas de la guerre en Irak ; ce sont ces deux imbéciles de Blair et d’Aznar qui le voulaient, mais eux ne risquent rien, alors c’est facile ,dans ces conditions, de faire la guerre …

Un premier fait attire notre attention à la lecture des événements d’hier : Madrid est frappée aveuglement, comme l’a été New-York, le 11 d’un mois, le matin, les victimes sont essentiellement des civils … et les deux pays sont les fers de lance, avec Londres, de la campagne militaire occidentale, de la croisade des pétrodollars en terre d’Orient.
Souvenons-nous du fameux axe Londres-Madrid-Washington qui prônait la guerre en Irak contre le camp de la paix emmené par l’axe Paris-Berlin.

Notre confère al-Qods al-Arabi, à Londres, a reçu un courriel revendiquant l’attentat au nom d’al-Qaïda. Soit.
Il semblait, en effet, un peu précipité de tout mettre sur le dos d’ETA. En sus, la pratique n’était pas conforme puisque les basques ont toujours prévenus les autorités avant de faire exploser une bombe, sans doute pour tenter de tuer les représentants de l’état qu’ils combattent et non des civils. Et une telle action les renverraient d’emblée dans le camp des petits chefs de guerre, comme on en voit en Afrique, en Afghanistan ou en Corse …
Les explosifs sont les mêmes ? Sans doute ETA a-t-elle fourni une certaine aide logistique, d’autant qu’elle doit se refaire une santé depuis la décapitation de ses organes dirigeants, donc un peu d’argent frais a du être le bienvenu. Mais le mode opératoire n’est pas le sien, d’autant que l’on évoque depuis ce matin un kamikaze qui aurait été dans l’un des trains …

La date du 11 serait alors une sorte de code, une signature, et le mobile est tout trouvé : punir ceux qui ont cautionné et encouragé la guerre en Irak. Punir une nation qui a des troupes occupantes (1300 hommes stationnés au sud de Bagdad aujourd’hui encore) en terre d’Irak. Dans cette hypothèse, je n’irais pas passer les vacances de Pâques à Londres. La prochaine salve meurtrière pourrait, en effet, être perpétrée contre les usagers du Subway ... Ni un week-end à Rome, il y a aussi quelques carabiniers qui sont stationnés en Irak.

Il ne fait donc aucun doute que nous sommes en train de vivre la troisième guerre mondiale. Une guerre nouvellement structurée, une guerre de faible intensité mais de très longue durée. Non plus une guerre de religions, mais plutôt une guerre de civilisations. Nous sommes sensés être les bons, les civilisés. Mais comment encore oser dire que nous vivons dans un monde civilisé. Civilisé de quoi ? par rapport à quoi ? à qui ?
Nous sommes sous le joug d’un peuple qui a commis un génocide * et qui a pour unique ambition la domination absolue de la race blanche sur toute l’humanité. Nous subissons tous les jours les dogmes, concepts, protocoles émis par toutes sortes de congrégations, d’églises, de conglomérats, dans le seul but de nous dominer.
De nous imposer une vision, une seule : avec ou contre moi.
Nous sommes sous influence, mais nous ne le savons pas.

Qu’est-ce que c’est que cette civilisation qui soutient pendant des décennies un régime totalitaire puis qui, du jour au lendemain, décide de le renverser pour palier à de simples petits besoins domestiques ? Car la raison de cette guerre, l’unique raison est bien celle-ci, que d’ailleurs W. Bush n’a jamais démentie : il est hors de question que les américains baissent leur niveau de vie ! Du pétrole et de l’eau à volonté pour les ricains, sinon rien … C’est à pleurer de bêtise …

Et après cela on va vous expliquer qu’il faut mieux répartir les richesses pour s’entraider, les richesses, VOS richesses, surtout pas celles des américains.
Mais qu’est-ce que c’est que "les américains", franchement ? Rien, au regard des peuples qui ont vécu sur cette planète. Rien à côté des modèles de sociétés peuls en Afrique, ommeyades en Mésopotamie, navaros en Amérique, etc. Et c’est pour ces descendants de repris de justice que nous devrions risquer notre vie tous les jours, que nous devrions cautionner leur politique internationale immonde ? Il serait temps de dire non à l’expansionnisme outrancier de l’homme blanc.

Et malheur, donc, à ceux qui ont cru pouvoir s’offrir une nouvelle vie en adhérant à ces thèses surannées qui puent la xénophobie. Malheur à Aznar qui devra bien, un jour, se regarder dans la glace et s’avouer qu’il est responsable de la mort de près de 200 personnes pour avoir oser bafouer le principe premier de la politique internationale moderne : le respect de l’adversaire.
Même affaibli, même appauvri, même sans rien, l’autre, l’arabe que l’on méprise parce qu’il n’a pas la même religion, l’arabe trouvera la force de se venger avec ses armes à lui, avec sa barbarie à lui … mais qu’est-ce que 200 morts espagnols par rapport aux dizaines de milliers d’irakiens qui sont morts dans les deux guerres commanditées par les USA ? Qui a parlé des civils morts en Irak ? Personne, pas d’images alors pas de morts. La formule est un peu trop simple.

Trop simple aussi les discours politiques qui emploient, justement le mot de "barbarie" alors qu’ils évoquent pudiquement des "dégâts collatéraux" lorsque leurs armées tuent quelques milliers de civils lors d’opérations militaires qui sont en réalité des agressions, des assassinats programmés …

Honte et malheur, aussi certainement, à Tony Blair qui est assis sur une bombe à retardement, lui et tout son peuple entraîné malgré lui dans les remous d’un monde devenu fou. La participation à la guerre d’Irak se paiera comptant aussi pour les sujets de sa très gracieuse majesté.
Et malheur surtout aux USA qui vont revivre un autre 11 septembre d’ici quelques temps …
Car si Machiavel était parmi nous il me soufflerait cette petite idée :
nous savons que Ben Laden était un homme de main de la CIA à l’époque de la guerre contre l’URSS en Afghanistan, nous savons qu’il a conservé des liens très étroits avec l’agence, nous avons eu des doutes sur l’exact portée des attentats du 11 septembre, leur but précis, le véritable pourquoi ; nous nous disons que tous ces catholiques intégristes qui forment le cénacle de W. Bush ne vont pas se laisser chasser sans rien faire, que l’Irak est une trop grosse pompe à dollars pour eux pour qu’ils laissent filer ; alors que les sondages sont en bernes pour leur marionnette, que faire ? que faire pour que les électeurs effectuent un virage à 180° et votent W. Bush en novembre ? que faire d’autre qu’un attentat monstrueux pour que le réflexe patriotique, le vote animal prime sur le vote du bon sens ? rien …
Alors … boum !
Donc, avis aux amateurs de voyages, si j’étais vous j’éviterais les States entre septembre et fin octobre. Les élections sont en novembre, il faut donc que l’électro-choc ait lieu quelques semaines seulement avant le vote pour que le soufflet ne retombe pas …

Et Dieu fasse que je me trompe …

* l’extermination des Indiens d’Amérique est un génocide, au même plan que les massacres d’Arméniens, de Juifs, de Hutus, etc. Le simple fait de tuer des êtres humains dans le but de tenter de les rayer de la mémoire du monde, du simple fait qu’ils sont ce qu’ils sont, qu’ils dérangent l’espace, qu’ils ne sont pas de la même religion, ou de la même caste, est un génocide. Le nombre de morts n’a aucune importance. Tuer sous le prétexte fallacieux que l’Autre est mauvais, un animal, un infidèle, que sais-je encore, est indigne de l’homme, indigne d’un être qui se targue d’être civilisé.

* l’extermination des Indiens d’Amérique est un génocide, au même plan que les massacres d’Arméniens, de Juifs, de Hutus, etc. Le simple fait de tuer des êtres humains dans le but de tenter de les rayer de la mémoire du monde, du simple fait qu’ils sont ce qu’ils sont, qu’ils dérangent l’espace, qu’ils ne sont pas de la même religion, ou de la même caste, est un génocide. Le nombre de morts n’a aucune importance. Tuer sous le prétexte fallacieux que l’Autre est mauvais, un animal, un infidèle, que sais-je encore, est indigne de l’homme, indigne d’un être qui se targue d’être civilisé.