En effet, la prise de tels médicaments doit s’accompagner d’un régime réduit en calories et pauvre en graisses, et d’exercice physique pour aider à perdre du poids. Ce n’est pas un produit miracle, rappelle le Pr Michel Kempf, chef de service d’endocrinologie qui a travaillé au développement de la molécule active. Préventivement, avant cette commercialisation, l’Agence du médicament a lancé un appel à la prudence et à la raison face aux tentations des produits pour maigrir.

L’administration de ces compléments diététique sans contrôle n’est certainement pas sans danger. Ainsi, les autorités fédérales américaines ont averti vendredi les consommateurs des risques encourus avec la ligne de produits diététiques Hydroxycut, l’un des produits les plus populaires pour perdre du poids aux États-Unis. Citant des rapports concernant un décès dû à une insuffisance du foie et d’autres exemples de problèmes de santé sérieux, la Food and Drug Administration (FDA) a signalé qu’elle avait reçu 23 rapports d’effets défavorables et significatifs sur la santé des personnes qui ont employé Hydroxycut, en particulier l’une d’elles, qui a eu besoin d’une greffe du foie.

D’autres complications, comme des problèmes cardiaques, et une sorte de dégradation musculaire qui pouvant conduire à une insuffisance rénale, ont été imputés à la marque de Hydroxycut, laquelle est communément distribuée dans les magasins spécialisés américains. La ligne de produits comprend des pilules, des boissons et des poudres lancées sur le marché pour augmenter les capacités énergétiques, pour brûler les calories et diminuer l’appétit. Selon la FDA, le fabricant a admis vendre plus de 9 millions d’unités de cette marque en 2008.

L’entreprise, Iovate Health Sciences dont le siège est à Oakville, Ontario, et son distributeur américain, rappellent donc volontairement 14 de leurs produits. 2 autres produits, Hydroxycut Cleanse et Hoodia, ainsi que plusieurs autres produits, ne sont pas affectés par ce rappel. Les appels téléphoniques au siège social canadien de la compagnie aboutissent à un message enregistré qui recommande aux gens de consulter le site Internet de Hydroxycut. Pour The New-York Times, ce rappel d’une des marques de produits pour la perte de poids la plus connue est la dernière d’une série d’incidents qui pose la question si l’agence fédérale a l’autorité qualifiée pour réglementer l’activité des compléments diététiques et pour assurer la protection des consommateurs.

En ce qui concerne Alli, le laboratoire affirme avoir consacré d’importants moyens pédagogiques pour former les pharmaciens et le grand public à cette nouvelle catégorie de produits de gestion de la perte de poids, qui a déjà séduit 5 millions de personnes aux États-Unis où Alli est en vente libre depuis juin 2007. C’est aujourd’hui le 7^ème produit d’automédication dans ce pays, selon GSK. Alli, qui agit dans l’intestin pour limiter l’absorption des graisses ingérées, s’adresse aux adultes en surpoids ou obèse — avec un indice de masse corporelle de 28 ou plus — pour l’accompagnement d’un régime amaigrissant. Certains craignent que sa mise en vente libre n’entraîne des dérives et n’encourage certains désordres alimentaires.

C’est pourquoi le lancement de ce produit est encadré par les autorités sanitaires : le pharmacien devra vérifier les restrictions d’utilisation, a déjà prévenu Fabienne Bartoli, adjointe au directeur général de l’Afssaps. Pas question donc de se servir directement en attrapant une boîte au passage parmi d’autres produits en vente libre placés devant le comptoir. Le pharmacien doit a priori jouer son rôle de conseil. Le coût du traitement avec Alli est de 2 euros par jour pour une durée maximum de 6 mois. Le produit est commercialisé sous 2 conditionnements, une boîte de 42 gélules pour 2 semaines de traitement au prix conseillé de 39,90 € et une boîte de 84 gélules pour 1 mois à 59,90 € selon Martine Frey, directrice marketing médical de GSK SGP France.

C’est complètement différent aux États-Unis, où les compléments diététiques n’ont pas besoin de l’approbation antérieure de la FDA pour être mis en vente. Selon la réglementation régissant ces produits, l’agence américaine est autorisée à agir seulement lorsqu’un produit nocif ou frelaté est déjà commercialisé, et que des réclamations lui sont adressées.