Le moineau aime la ville et la vie en commun

Le moineau aime la ville et la vie en commun

La vie en communauté procure certains avantages à différentes espèces animales, qui développent des stratégies de plus en plus élaborées dans le but d’assurer leur survie et la pérennité de leur groupe. En plus, les animaux qui vivent ainsi au milieu de leurs congénères en grand nombre, deviennent beaucoup plus intelligents, ainsi que l’ont récemment découvert les chercheurs. En ce sens, les citadins que nous devenons de plus en plus au sein de l’Humanité ne diffèrent pas tellement des autres branches du règne animal.

Des bêtes vivant en groupe, comme les moineaux qui peuplent nos cités au sein de communautés composées d’un grand nombre d’individus, reconnaissent plus rapidement les malfaiteurs et les prédateurs que les animaux solitaires. Chacun des membres du groupe est ainsi mieux protégé par d’éventuelles attaques. Une telle dynamique de groupe les invite aussi à résoudre positivement des problèmes, écrivent des chercheurs de l’université du Nouveau Mexique dans une revue scientifique américaine.

Par conséquent, des animaux grégaires se servent à bon escient d’événements inattendus et s’adaptent plus rapidement à des conditions qui changent. Les chercheurs expliquent cet enrichissement des capacités par la synergie opérée au cours d’expériences différentes rencontrées par les différents animaux, lesquelles s’ajoutent à l’intérieur du groupe. C’est le groupe entier qui profite des compétences de chacun de ses membres.

Des chercheurs ont fait une expérience en Hongrie, 56 moineaux communs sauvages, 32 issus de la ville et 24 d’un environnement rural. Ils ont distribué les oiseaux dans des groupes de 6 individus pour les plus importants, et dans des groupes plus petits, comportant seulement 2 animaux. Les oiseaux ont été mis en présence d’un récipient de fourrage en plexiglas. Pour les besoins de l’expérience, des accès à la nourriture avec le même couvercle transparent ont été fermés à clé pour décourager les moineaux.

Les moineaux qui ont le mieux et le plus rapidement résolu le problème sont ceux qui appartenaient aux groupes les plus nombreux. Les accès aux graines ont été ouverts en moyenne 4 fois plus fréquemment et 11 fois plus rapidement par les individus appartenant aux groupes les plus nombreux. Ainsi, les animaux des groupes de 6 moineaux ont accédé plus rapidement à la nourriture. Par ailleurs et indépendamment de la taille de leur groupe, les moineaux des villes ont mieux réussi que leurs congénères ruraux. Les chercheurs supposent que les moineaux dans la ville sont confrontés avec un plus grand nombre de situations inconnues, qui exigent une meilleure capacité d’adaptation à l’évolution des circonstances qu’ils rencontrent dans la vie de tous les jours.

Mais ce genre d’expérience ne résout pas tous les mystères de la vie en communauté. Les groupes les plus nombreux, ceux qui se rassemblent dans les grandes villes deviennent encore plus importants par le nombre d’individus. Dans de telles circonstances, les humains comme leurs cousins moineaux développent alors quelquefois une forme d’identité particulière qui pourrait s’apparenter à un rejet ou une différenciation. Ainsi, un moineau au plumage bleuté a été aperçu récemment à Sidney, en Australie, alimentant les ornithologues en conjectures.

En effet, aucune nomenclature ne recense de moineau bleu. Des scientifiques estiment que des gênes émergent de temps à autre et de façon inopinée, sans qu’ils puissent expliquer pourquoi, ni dans quel but : c’est vraiment très étrange, car j’ai vu toute sorte d’oiseaux insolites, jusqu’à un albinos, mais je n’ai jamais entendu parler de moineau bleu, concède Allan Morris, un ancien responsable des parcs nationaux australiens. Les mâles sont d’un brun foncé, tandis que le plumage des femelles est un peu plus clair…

L’espèce humaine est très fière de sa spécificité, mais les scientifiques observent de plus en plus des correspondances entre les comportements animaux, qui s’avèrent nettement plus complexes qu’on se plaît à l’imaginer. Les groupes humains ont ainsi affaire à des alternatifs, et certains moineaux se feraient remarquer du reste de leurs congénères en développant des particularités tout aussi singulières.