Les merveilleux choristes de Christophe Barratier

Les merveilleux choristes de Christophe Barratier

Au fin fond de l’Auvergne, en plein hiver, un épais brouillard recouvre l’ensemble du paysage. Le décor est planté, majestueux et mystérieux. Nous sommes au Fond de l’Etang, un institut de rééducation pour enfants au fond du trou. Enfants inadaptés à la société, société inadaptée à ces enfants, mal dans leur peau, orphelins, enfants aux destins brisés dès la naissance. Tous, aux visages si particuliers, tantôt gueules d’ange, tantôt têtes de bagnards sont marqués au fer rouge par la dureté et les souffrances qu’ils ont vécu.

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Clément Mathieu (Gérard Jugnot), compositeur de musique au chômage, vient d’être nommé surveillant dans cet internat que le terrible Rachin (Francis Berléand) dirige à la manière du plus odieux des tyrans. Irrespectueux envers les enfants, homme aux ambitions ratées, constamment sous pression et au bord de la crise hystérique, Francis Berléand est dans un rôle qui lui sied à merveille et l’on regrette que le prof de sport Chabert (Kad Mérad, qui délaisse enfin l’Olivier) l’ai sauvé des mains de Mondain, un élève qui souhaitait en finir avec un tel dictateur.

Ces ados aux vies brisées vont réapprendre la vie et c’est par la musique et le chant qu’ils vont retrouver le délicieux goût de vivre malgré le décor des plus austères de leur internat.
Avec grâce et subtilité, Jugnot, en parfait pédagogue et musicien, mène de mains de chef d’orchestre sa classe-chorale.

Le spectateur est transporté tout au long du film par les voix des enfants et fort heureusement les Petits Chanteurs à la croix de bois sont bien loin ! Le réalisateur Christophe Barratier (dont c’est le premier long métrage) a su éviter cet écueil en créant sa propre musique et ses choristes sont du plus haut niveau.

Ce film, adapté de « La cage aux rossignols » (1945) de Jean Dréville, est une pure merveille de douceur dans cet océan de brutes.

Les plus belles choses sont accessibles à tous les enfants, à condition d’introduire un soupçon de magie dans leur vie et de percer leur sensiblité...

La musique ? La plus belle des thérapies ?


Christophe Barratier (à gauche)


Christophe Barratier remettant un pass "un an de cinéma" au millionième spectateur du Cinespace de Beauvais-Oise.