Christophe Miossec, nostalgique

Cinquième album du vieux breton de 40 ans. Miossec torche sa culpabilité de mauvais buveur, de mauvais baiseur et de mauvais chanteur dans un cocufiage avec l’orchestre Lyrique de Région Avigon Provence. Car voilà la pierre angulaire qui explique tout « 1964 ». Une collaboration en compagnie de cette vieille Racaille de Joseph et une certaine maturité de folklore, font que ce dernier opus est bien meilleur que le meilleur précédemment sortie : « Brûle ».

A chaque album il pousse le bouchon un peu plus loin. La gueule est identique mais l’esprit est neuf. Lyrique. Disséminées là. Ailleurs. Dans les coins du disque comme pour ne pas affoler l’auditeur. 4 titres sauvages et majestueux. On trouve dans ces compositions, un coté plus précieux, scalpées du coté bourrin collant aux bottes du monsieur. « Je m’en Vais » ou le monumental « Dégueulasse » monte la pression d’une façon totalement nouvelle. Au point de saluer la plume du chanteur mais aussi son (nouveau) talent de compositeur.

On peut aussi le féliciter du fait qu’il évite l’embardé dans un disque entièrement voué à l’orchestre à cordes. Prise de risque : oui ! mais grosse envie de rester le même au fond de sa cave. Il a révisé ses classiques rock comme « Rose », « Essayons » ou « En Quarantaine ». Il pilonne ses chansons de phrases maléfiques cher au personnage. Comme avant. Comme toujours. On reconnaît l’empreinte indélébile qu’il met sur nos foutus existences : « Les Gueules Cassées », « Brest », « Rester en Vie » parvient avec son blues français à le faire passer de l’élève au maître. C’est à dire qu’il y a du Tom Waits chez ce garçon.

Bien plus que du Gainsbourg. Et ce joyeux mélange de genre montre que le tôlier du porc français reste Christophe Miossec. Un disque parfait.

MIOSSEC, 1964 , Pias

MIOSSEC, 1964 , Pias